12/23/2025 | Press release | Distributed by Public on 12/23/2025 12:20
À l'unanimité de ses membres, le Conseil de sécurité a adopté, ce matin, la résolution 2809 (2025), qui prolonge jusqu'au 31 décembre 2026 l'autorisation accordée à la Mission d'appui et de stabilisation de l'Union africaine en Somalie (AUSSOM), avec le maintien du déploiement de 11 826 personnels en uniforme, dont 680 policiers. Le Conseil insiste cependant sur la nécessité de rendre plus prévisible, plus durable et plus souple le financement des opérations de soutien à la paix dirigées par l'Union africaine (UA) et autorisées par lui en vertu du Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies.
Rédigé par le Royaume-Uni, délégation porte-plume sur la Somalie, le texte souligne la nécessité d'apporter un soutien supplémentaire à l'AUSSOM et aux forces de sécurité somaliennes afin de renforcer la lutte contre les Chabab et d'améliorer la paix et la sécurité dans le pays et dans la région. Il invite également les donateurs traditionnels et nouveaux à fournir des financements à l'AUSSOM pour permettre la pleine mise en œuvre de son mandat.
Dans le préambule de la résolution, le Conseil se dit « préoccupé par le sous-financement chronique de l'AUSSOM », dont fait mention le Secrétaire général dans son rapport sur la Somalie (S/2025/613), ainsi que par la crise de liquidités que traverse le Bureau d'appui des Nations Unies en Somalie (BANUS) et les répercussions potentielles de cette situation sur les opérations de la Mission. Il estime essentiel que l'appui logistique fourni à l'AUSSOM donne la priorité au maintien de sa capacité à consolider les progrès déjà réalisés en matière de paix et de sécurité en Somalie.
La question du financement a été au cœur des négociations sur ce texte. « Elle n'est pas suffisamment prise en compte dans la résolution », a regretté la Sierra Leone au nom des A3+ (Algérie, Sierra Leone, Somalie et Guyana), avertissant que le sous-financement de cette mission de l'UA entrave la réalisation de ses objectifs et pourrait entraîner des conséquences graves pour la Somalie et l'ensemble de la région. Une inquiétude également exprimée par la Chine, qui a rappelé avoir fourni une assistance importante à la Somalie, tant au titre de l'aide au développement que par ses contributions à l'AUSSOM.
La préoccupation liée au financement de la Mission a été largement partagée par les membres du Conseil, y compris par le Royaume-Uni, qui a reconnu les difficultés de trésorerie auxquelles sont confrontés le BANUS et l'AUSSOM. Soulignant l'urgence de permettre à la Mission de s'acquitter pleinement de son mandat, la France a appelé la communauté internationale à se mobiliser afin de lui fournir les ressources nécessaires. Rappelant à cet égard que l'Union européenne assume déjà la part la plus importante du soutien international, avec plus de 4,3 milliards d'euros engagés depuis 2009, elle a jugé « plus qu'urgent » que de nouveaux bailleurs se mobilisent également au profit de la sécurité en Somalie.
La délégation des États-Unis a, pour sa part, indiqué avoir contribué à hauteur d'environ 1,6 milliard de dollars pour soutenir les pays fournisseurs de contingents et l'AUSSOM, en plus de près de 2 milliards de dollars versés au BANUS et à son prédécesseur. Elle a également mis en avant l'ampleur de son aide bilatérale aux forces de sécurité somaliennes, ainsi que de ses financements en faveur de l'aide humanitaire et du développement.
L'aide internationale, oui, mais sans conditions ou exigences politiques, a rétorqué la Fédération de Russie, qui a souscrit aux positions des A3+, estimant que l'objet principal de la résolution doit rester la sécurité en Somalie et le soutien à apporter à l'AUSSOM. Selon la délégation russe, les questions de politique intérieure sont secondaires et ne constituent pas des prérequis à l'autorisation des opérations des soldats de la paix africains. Elle a également souligné la nécessité de tenir compte des points de vue des pays de la région, qui disposent d'une connaissance plus approfondie de la situation sur le terrain.
Dans sa résolution, le Conseil souligne que la coopération et la collaboration régionales, notamment avec l'UA, renforceront l'efficacité des réponses aux menaces transnationales, en particulier les conflits armés, le terrorisme et la menace spécifique que représentent les Chabab.
« Seule une réponse conjointe et coordonnée de l'ensemble des partenaires de la Somalie permettra d'endiguer la menace terroriste », a abondé la France, réaffirmant son soutien à l'AUSSOM, aux contributeurs de troupes et aux agences de l'ONU dans leurs efforts, au côté du Gouvernement fédéral somalien, pour ramener la paix et la stabilité dans le pays.
Toutefois, a constaté la délégation américaine, malgré les efforts consentis et les sacrifices des forces déployées, la menace terroriste, notamment celle des Chabab et de l'EIIL, demeure élevée et les progrès réalisés restent limités.
Face à cette situation contrastée, les États-Unis ont appelé à une responsabilisation accrue, à une réévaluation des objectifs et à un renforcement de la coopération entre le Gouvernement fédéral somalien et les États membres de la République fédérale de Somalie, tout en exprimant leur frustration face à des débats jugés « clivants » lors des processus de renouvellement des mandats.
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Le Conseil de sécurité,
Rappelant l'ensemble de ses résolutions et des déclarations de sa présidence sur la situation en Somalie,
Réaffirmant son attachement total à la souveraineté, à l'intégrité territoriale, à l'indépendance politique et à l'unité de la Somalie,
Rappelant qu'il incombe au premier chef au Gouvernement fédéral somalien d'assurer la sécurité dans le pays, et prenant acte de la demande du Gouvernement tendant à ce que la communauté internationale continue de lui prêter soutien pour qu'il puisse réaliser progressivement son objectif d'être un pays démocratique, uni, paisible, stable et sûr,
Saluant la contribution à la paix et à la sécurité en Somalie, depuis le début des opérations en Somalie il y a près de 19 ans, de la Mission de l'Union africaine en Somalie (AMISOM), de la Mission de transition de l'Union africaine en Somalie (ATMIS) et de Mission d'appui et de stabilisation de l'Union africaine en Somalie (AUSSOM),
Rendant hommage à toutes les personnes qui ont servi avec honneur la Mission de l'Union africaine en Somalie et la Mission de transition de l'Union africaine en Somalie, ainsi qu'aux personnes qui ont donné leur vie dans l'accomplissement des mandats de ces missions et de la Mission d'appui et de stabilisation de l'Union africaine en Somalie,
Soulignant qu'il importe de consolider les acquis en matière de paix et de sécurité en Somalie, conscient que l'action militaire ne permettra pas à elle seule de venir à bout des menaces contre la paix et la sécurité en Somalie, rappelant que la protection des civils est indispensable pour instaurer une paix durable, et réaffirmant qu'il est nécessaire de suivre une démarche intégrée qui consolide les assises de la paix et de la stabilité, dans le respect des priorités définies par le Gouvernement fédéral somalien,
Soulignant également que le soutien international devrait être fourni conformément aux orientations stratégiques définies par la Somalie dans le Plan de développement du secteur de la sécurité de la Somalie et le dispositif national de sécurité afin de soutenir la mise en place d'un secteur de la sécurité somalien qui soit comptable de son action, d'un coût abordable et durable,
Déterminé à continuer de soutenir la Somalie pour qu'elle parvienne à une paix et à une sécurité durables,
Prenant note de la lettre en date du 29 octobre 2025, adressée à son Président par le Secrétaire général, qui contenait un rapport de l'évaluation technique conjointe des progrès réalisés dans la mise en place de l'AUSSOM, notamment au regard des objectifs fixés dans le rapport conjoint (ci-après dénommé « rapport de référence »), ainsi qu'une stratégie de retrait actualisée de l'AUSSOM, afin d'orienter la façon dont les phases ultérieures de la Mission seraient autorisées,
Insistant sur la nécessité de rendre plus prévisible, plus durable et plus souple le financement des opérations de soutien à la paix dirigées par l'Union africaine et autorisées par lui en vertu de l'autorité qu'il tient du Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies, et se félicitant à cet égard des conclusions de la réunion de haut niveau sur le financement de l'AUSSOM qui s'est tenue en marge de l'Assemblée générale, le 25 septembre 2025, notamment les annonces de contribution de l'Espagne, de l'Italie, du Japon, de la République de Corée, du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord et de l'Union africaine ainsi que l'annonce de contribution de l'Union européenne et les propositions d'initiatives futures, afin de continuer à œuvrer à l'agrandissement de la base des donateurs et à l'obtention d'un financement pluriannuel pour l'AUSSOM, et à la définition d'une architecture de partenariat à long terme en faveur de la sécurité et de la stabilisation de la Somalie,
Se déclarant préoccupé par le sous-financement chronique de l'AUSSOM, dont fait mention le Secrétaire général dans son rapport sur la Somalie (S/2025/613),
S'inquiétant de la crise des liquidités du Bureau d'appui des Nations Unies en Somalie (BANUS) et des répercussions éventuelles sur les opérations de l'AUSSOM, et soulignant qu'il importe de veiller à ce que l'appui logistique apporté à l'AUSSOM donne la priorité au maintien de la capacité de l'AUSSOM à contribuer à la consolidation des progrès réalisés jusqu'à présent en matière de paix et de sécurité en Somalie,
Prenant note des gains d'efficacité et d'optimisation recommandés conjointes figurant dans le rapport l'examen stratégique indépendant (S/2025/268),
Se déclarant profondément préoccupé de ce que les tentatives des Chabab visant à compromettre la paix, la sécurité et la stabilité en Somalie et dans la région, notamment par des actes de terrorisme, continuent de menacer la paix et la sécurité internationales,
S'inquiétant de la présence en Somalie d'un élément affilié à l'EIIL/Daech et se félicitant des mesures prises par la Somalie et ses partenaires internationaux pour l'affaiblir,
Condamnant avec la plus grande fermeté les attaques terroristes en Somalie et dans les États voisins, se déclarant profondément préoccupé par les pertes en vies humaines parmi les civils que provoquent ces attaques et le risque qu'elles posent pour les forces internationales, réaffirmant qu'il est déterminé à appuyer l'action globale visant à dissiper la menace posée par les Chabab, et exhortant les autorités somaliennes, notamment le Gouvernement fédéral somalien et les États membres de la fédération, à lutter ensemble contre le terrorisme,
Insistant sur l'importance d'une démarche globale associant l'ensemble des pouvoirs publics et mobilisant toute la société, y compris de la pleine participation des femmes à la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent conduisant au terrorisme, menée dans le respect du droit international applicable, ainsi que sur des mesures tenant compte des aspects du problème liés à la gouvernance, à la sécurité, aux droits humains et au développement ou ayant trait aux dimensions humanitaires et socioéconomiques, comme le chômage des jeunes et la pauvreté, et soulignant l'importance de la coopération régionale et internationale pour combattre le terrorisme, désorganiser le financement du terrorisme et les flux financiers illicites et mettre un terme au trafic d'armes,
Soulignant qu'il est essentiel que le Gouvernement fédéral somalien et les États membres de la fédération concluent des accords politiques inclusifs, les exhortant à collaborer au sujet de la sécurité et d'autres priorités nationales, notant qu'il incombe à toutes les parties d'améliorer la coopération et de participer aux pourparlers pour le bien de tous les Somaliens et soulignant qu'une pleine coopération de toutes les parties permettrait d'avancer dans la réalisation des priorités nationales, à savoir:
a) Mettre en œuvre le Plan de développement du secteur de la sécurité de la Somalie;
b) Assurer le bon fonctionnement du système fédéral;
c) Achever la révision de la Constitution, qui constitue le fondement juridique et politique du Gouvernement et des institutions somaliens,
Rappelant sa résolution 1325 (2000) et ses résolutions ultérieures, conscient du rôle important des femmes dans la prévention et le règlement des conflits et la consolidation de la paix, et soulignant qu'il importe qu'elles participent et soient associées pleinement et véritablement, sur un pied d'égalité et en toute sécurité à tous les efforts visant à maintenir et à promouvoir la paix et la sécurité, à tous les niveaux, et qu'il convient de les faire participer davantage aux décisions prises en vue de la prévention et du règlement des conflits et de leur donner davantage de responsabilités à cet égard, comme le prévoit la Charte des femmes somaliennes,
Engageant toutes les parties au conflit à respecter pleinement les obligations que leur impose le droit international, y compris le droit international des droits humains, selon qu'il convient, et le droit international humanitaire, et rappelant que l'AUSSOM a pour mission de donner la priorité à la protection des civils, d'élaborer des stratégies propres aux missions, notamment en matière de protection des civils et de protection des enfants, ainsi que des plans de formation consacrés au cadre de conformité et de responsabilisation de l'Union africaine et destinés au personnel des missions, de veiller à ce que les pays fournisseurs de contingents et de personnel de police s'acquittent de leurs mandats dans le plein respect du cadre de conformité et de responsabilisation de l'Union africaine, de coopérer avec les entités des Nations Unies présentes en Somalie aux fins de la mise en œuvre de la politique de diligence voulue en matière de droits humains, de rendre opérationnelle la cellule de suivi, d'analyse et d'intervention concernant les victimes civiles, outil essentiel à disposition de l'AUSSOM pour s'acquitter des tâches de protection des civils qui lui ont été confiées, de contribuer à faciliter l'accès humanitaire et l'acheminement de l'aide humanitaire, conformément aux principes humanitaires, en coordination notamment avec les intervenants humanitaires et le Gouvernement fédéral somalien, d'observer l'application des normes de déontologie et de discipline et la suite donnée aux allégations de violations des droits humains et d'atteintes à ces droits et de violations du droit humanitaire international et de prendre les mesures appropriées, y compris des mesures d'atténuation, d'enquête et de réparation, afin qu'il soit répondu de toute infraction,
Se déclarant vivement préoccupé par la situation humanitaire en Somalie, demandant à toutes les parties au conflit d'autoriser et de faciliter, conformément aux dispositions pertinentes du droit international, notamment du droit international humanitaire applicable, et dans le respect des principes directeurs de l'Organisation des Nations Unies relatifs à l'aide humanitaire d'urgence (résolution 46/182 de l'Assemblée générale), dont l'humanité, la neutralité, l'impartialité et l'indépendance, la fourniture d'une aide humanitaire à toutes les personnes qui en ont besoin, soulignant qu'il importe de protéger le personnel humanitaire et le personnel des Nations Unies et le personnel associé, y compris le personnel recruté sur les plans national et local, ainsi que leurs locaux et leurs biens, comme prescrit dans les résolutions sur la question, notamment les résolutions 78/118 et 79/138 de l'Assemblée générale et ses résolutions 2175 (2014) et 2730 (2024), et rappelant ses résolutions 2664 (2022) et 2761 (2024),
Conscient des effets négatifs des changements climatiques, des changements écologiques et des catastrophes naturelles, notamment les inondations, la sécheresse, la désertification, la dégradation des terres, ainsi que leurs effets aggravants sur l'insécurité alimentaire et d'autres problèmes humanitaires, sociaux et économiques, qui ont des répercussions sur la sécurité et la stabilité de la Somalie, et soulignant qu'il faut des stratégies à long terme, reposant sur des évaluations complètes des risques menées par le Gouvernement fédéral somalien et pas l'Organisation des Nations Unies, afin de renforcer la stabilisation et la résilience,
Prenant note du rapport du Secrétaire général sur les enfants et le conflit armé en Somalie (S/2025/735) et se félicitant de la tendance à la baisse des violations commises contre des enfants en Somalie par rapport à la période précédente, ainsi que de la volonté de l'Armée nationale somalienne et de la Police somalienne de faire cesser et de prévenir ces six violations graves et, en particulier, des progrès récemment enregistrés dans l'arrêt et la prévention du recrutement et de l'utilisation d'enfants, prenant note également du rapport de 2025 du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés (S/2025/247), et notant avec préoccupation les cas d'enlèvement, de recrutement et d'utilisation d'enfants dans le conflit armé, en violation du droit international, qui sont le plus souvent le fait des Chabab, et exhortant les autorités gouvernementales somaliennes de s'appuyer sur les progrès réalisés à ce jour en renforçant davantage les efforts visant à faire cesser et à prévenir les violations et les atteintes dont sont victimes les enfants, notamment en continuant de collaborer avec l'Organisation des Nations Unies afin d'honorer les engagements qu'elle a pris,
Condamnant toutes les formes de violences sexuelles et fondées sur le genre commises par les parties au conflit armé en Somalie, notant que la plupart des cas figurant dans le rapport de 2025 du Secrétaire général sur violences sexuelles liées aux conflits ont été attribués aux Chabab, et demandant au Gouvernement fédéral somalien de continuer de collaborer avec l'Organisation des Nations Unies pour donner effet le plus rapidement possible au Communiqué conjoint et d'adopter et d'appliquer le Plan d'action national visant à mettre fin aux violences sexuelles commises en période de conflit;
Considérant que la situation en Somalie continue de menacer la paix et la sécurité régionales et internationales,
Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,
1. Réaffirme son soutien à l'engagement pris de longue date par la Somalie d'organiser des élections suivant le principe « une personne, une voix », encourage la Somalie à prendre des mesures progressives pour mettre en œuvre dans des délais réalisables des systèmes électoraux bénéficiant d'un large soutien politique par des processus inclusifs et transparents aux niveaux local, national et fédéral, et demande au Gouvernement fédéral somalien et aux États membres de la fédération de faire en sorte que tout différend soit réglé par des moyens pacifiques afin que les opérations électorales puissent se dérouler sans nouvelle interruption et qu'adviennent des élections libres et régulières;
2. Souligne qu'il importe de progresser dans la réalisation des priorités nationales que sont notamment la mise en place du Plan de développement du secteur de la sécurité de la Somalie, du dispositif national de sécurité, du Plan national de développement et du Plan de stabilisation, et de parvenir à un accord sur une police et une justice fédérales, le fédéralisme budgétaire, le partage du pouvoir et des ressources, la révision constitutionnelle et la réconciliation aux niveaux local et national;
3. Engage la Somalie à ne pas fléchir dans sa lutte contre les Chabab et se félicite que la Somalie et ses partenaires internationaux aient récemment réussi à récupérer certaines zones, tel qu'indiqué dans le rapport du Secrétaire général (S/2025/613);
4. Souligne qu'il incombe au premier chef au Gouvernement fédéral somalien d'assurer la protection des civils et réaffirme qu'il a l'obligation de protéger les civils conformément aux dispositions pertinentes du droit international humanitaire et du droit international des droits humains;
5. Encourage le Gouvernement fédéral somalien à communiquer des informations sur les opérations de sécurité à l'AUSSOM et au Bureau d'appui des Nations Unies en Somalie (BANUS) en vue d'une planification rapide et efficace de l'appui requis conformément à leur mandat respectif, aux autorisations et à la politique de diligence voulue en matière de droits humains, et lui demande de faire figurer des informations à ce sujet dans les rapports qui lui seront présentés périodiquement comme prévu au paragraphe 25 de la présente résolution;
6. Décide que la Mission d'assistance transitoire des Nations Unies en Somalie cessera toutes ses opérations le 31 octobre 2026 après avoir achevé la deuxième phase de sa transition, approuve la mise en œuvre de la feuille de route proposée dans le rapport du Secrétaire général en date du 30 septembre 2025 et demande au Gouvernement fédéral somalien et aux États membres de la fédération de continuer à coopérer pleinement avec l'Organisation des Nations Unies durant ce processus;
7. Souligne que la coopération et la collaboration régionales, notamment avec l'Union africaine, renforceront l'efficacité des interventions face aux menaces transnationales, notamment les conflits armés, le terrorisme et la menace particulière posée par les Chabab;
8. Exhorte le Gouvernement fédéral somalien à garantir la coordination des opérations de sécurité des partenaires internationaux et celles de l'AUSSOM en Somalie, afin d'en maximiser la cohérence et l'efficacité, et encourage ses partenaires à coordonner leur soutien;
9. Condamne avec la plus grande fermeté les attaques dirigées par les Chabab contre les forces de sécurité et le personnel de l'AUSSOM en Somalie et dans la région et les attaques terroristes qu'ils commettent contre les représentants du Gouvernement, les civils, y compris le personnel humanitaire et médical, et les infrastructures civiles, ainsi que les prises d'otages et les enlèvements de civils, et le recrutement, l'entraînement et l'utilisation de combattants terroristes étrangers qui sont de leur fait, et note avec préoccupation que ces tentatives de compromettre la paix, la sécurité et la stabilité en Somalie et dans la région menacent l'intégration régionale, le développement régional et la paix et la sécurité internationales et exacerbent la crise humanitaire;
10. Prie le Gouvernement fédéral somalien de continuer à renforcer la coopération et la coordination avec d'autres États Membres, en particulier ceux de la région, pour prévenir et combattre le financement du terrorisme, en application des résolutions 1373 (2001), 2178 (2014) et 2462 (2019), et demande instamment à l'Union africaine, à l'Organisation des Nations Unies et à d'autres États Membres de collaborer étroitement avec la Somalie pour intensifier l'appui non militaire visant à affaiblir les Chabab, de les empêcher de mener des activités qui compromettent la souveraineté, l'intégrité territoriale, l'indépendance politique et l'unité de la Somalie et de contrer leurs activités de terrorisme, de financement illicite et de criminalité organisée, leur accès aux armes et munitions, y compris les armes légères et de petit calibre, les drones aériens et les engins explosifs improvisés, et de travailler avec la communauté internationale pour appliquer intégralement les mesures énoncées dans la résolution 2806 (2025), et demande à l'Union africaine, à l'Organisation des Nations Unies, à l'Union européenne, à la Somalie et aux autres États Membres de continuer à mener une action concertée similaire pour affaiblir d'autres groupes terroristes;
11. Rappelle les dispositions du paragraphe 16 de la résolution 2767 (2024) et proroge ses autorisations jusqu'au 31 décembre 2026, et réaffirme les tâches de l'AUSSOM, comme prévu au paragraphe 17 de la résolution 2767 (2024);
12. Autorise les États membres de l'Union africaine à continuer d'envoyer à l'AUSSOM jusqu'à concurrence de 11 826 membres du personnel en tenue, dont 680 policiers, jusqu'au 31 décembre 2026;
13. Souligne que tout appui supplémentaire à l'AUSSOM et aux forces de sécurité somaliennes est nécessaire pour permettre à la Somalie d'intensifier sa lutte contre les Chabab et d'améliorer la paix et la sécurité dans le pays et dans la région, et invite instamment les donateurs traditionnels et tous nouveaux donateurs à appuyer l'AUSSOM en fournissant les fonds pouvant lui permettre de s'acquitter pleinement de son mandat;
14. Demande à l'Organisation des Nations Unies et à l'Union africaine, agissant conjointement avec le Gouvernement fédéral somalien, et en consultation avec les donateurs, de mettre en place un groupe de travail conjoint pour le suivi des progrès réalisés dans la mise en œuvre du concept d'opérations de l'AUSSOM, afin d'appuyer l'élaboration de futurs rapports de référence et prie le Secrétaire général de continuer de collaborer étroitement avec l'Union africaine pour appuyer l'application de la présente résolution, notamment de lui fournir des conseils techniques et spécialisés relatifs à la planification, au déploiement et à la gestion stratégique de l'AUSSOM, conformément au mandat du Bureau des Nations Unies auprès de l'Union africaine;
15. Souligne qu'il importe que les forces de l'AUSSOM coopèrent avec l'Organisation des Nations Unies aux fins de l'application de la politique de diligence voulue en matière de droits humains, notamment dans le cadre des opérations menées conjointement ou en coordination avec l'Armée nationale somalienne et les forces de police somaliennes, et souligne le rôle que le cadre de conformité et de responsabilisation de l'Union africaine et sa mise en œuvre future à l'AUSSOM jouent dans le renforcement du respect du droit international des droits humains et du droit international humanitaire au moyen d'outils et de mécanismes globaux de prévention, de répression et de réparation;
16. Demande à l'AUSSOM d'appuyer la mise en œuvre du Communiqué conjoint et du Plan d'action national de lutte contre les violences sexuelles en temps de conflit, de tenir compte de ces préoccupations spécifiques dans toutes les activités des composantes de l'AUSSOM et de veiller à ce que les risques de violence sexuelle en période de conflit soient pris en compte dans la collecte des données, l'analyse des menaces et les systèmes d'alerte rapide, réaffirme qu'il importe d'assurer la mise en œuvre et le respect de la Politique de l'Union africaine sur la prévention et la réponse à l'exploitation et aux abus sexuels dans les opérations de soutien à la paix, souligne qu'il faut prévenir l'exploitation et les atteintes sexuelles, prie l'Union africaine et les pays qui fournissent des contingents ou du personnel de police de vérifier les antécédents du personnel, et l'Organisation des Nations Unies le cas échéant, de procéder à des évaluations des risques, de dispenser toute formation pertinente au personnel, de protéger les victimes et les personnes rescapées qui dénoncent des atteintes, d'appuyer leur rétablissement, de diligenter promptement des enquêtes en cas d'allégations afin d'amener les auteurs à répondre de leurs actes et de rapatrier les unités lorsqu'il existe des preuves crédibles qu'elles ont commis des actes d'exploitation ou d'atteintes sexuelles de manière généralisée ou systématique, et engage l'Union africaine et l'ONU à coopérer étroitement dans ce domaine;
17. Encourage les mesures visant à garantir le déploiement, par les pays qui fournissent des contingents ou du personnel de police, de personnel féminin en tenue à l'AUSSOM, et exhorte l'AUSSOM à veiller à ce que les femmes participent pleinement, effectivement et véritablement à toutes ses opérations et à tenir systématiquement compte des questions de genre dans l'exécution de son mandat;
18. Prie le Secrétaire général de continuer d'assurer, au moyen des ressources financières provenant des contributions statutaires et dans le cadre des modalités administratives existantes, un dispositif d'appui logistique et, en concertation avec l'Union africaine et le Gouvernement fédéral somalien, d'actualiser le plan de soutien logistique en tant que de besoin, par l'intermédiaire du BANUS, dans le plein respect de la politique de diligence voulue en matière de droits humains, pour:
a) la Mission d'assistance transitoire des Nations Unies en Somalie, jusqu'au 31 octobre 2026, selon le principe du recouvrement des coûts;
b) le personnel en tenue de l'AUSSOM, compte tenu du paragraphe 12 de la présente résolution et selon les modalités énoncées au paragraphe 2 de la résolution 2245 (2015); et,
c) le personnel civil de l'AUSSOM, dont le nombre pourra être porté à 85 membres, afin d'appuyer les opérations militaires et les opérations de police de ladite mission et d'améliorer la coordination entre l'Organisation des Nations Unies, l'Union africaine et la Somalie;
19. Rappelle le paragraphe 2 de la résolution 2245 (2015), décide de reconduire jusqu'au 31 décembre 2026 les dispositions prévues à ses alinéas f) et g) concernant 20 900 membres de l'Armée nationale somalienne ou de la Police somalienne susceptibles de participer aux opérations menées ou coordonnées conjointement avec l'AUSSOM dans le plein respect de la politique de diligence voulue en matière de droits humains, et encourage les donateurs traditionnels et tous nouveaux donateurs à soutenir le fonds d'affectation spéciale administré par le BANUS à l'appui des forces de sécurité somaliennes;
20. Rappelle le paragraphe 29 de la résolution 2687 (2023) et demande à l'Organisation des Nations Unies, de concert avec le Gouvernement fédéral somalien, de continuer d'aider la Somalie à planifier et à développer ses capacités souveraines en matière de soutien logistique, rappelle également le paragraphe 34 de la résolution 2767 (2024) et prie le Secrétaire général de poursuivre l'appui que donne l'Organisation des Nations Unies à la Somalie pour contrer la menace des engins explosifs improvisés;
21. Se félicite des informations actualisées données à ce jour par l'Union africaine sur la mise en œuvre du mandat de l'AUSSOM et la prie de continuer de lui présenter des rapports périodiques, notamment lors de ses réunions sur l'AUSSOM, sur les points suivants:
a) les progrès réalisés dans les opérations conjointes, y compris dans le renforcement des mécanismes de coordination établis avec le Gouvernement fédéral somalien;
b) les progrès réalisés au regard du mandat de l'AUSSOM;
c) les mesures prises afin qu'il soit répondu de toute infraction, notamment pour lutter contre les violations des droits humains et atteintes à ces droits, les violations du droit international humanitaire et les manquements aux normes de déontologie et de discipline; et,
d) les mesures prises pour protéger les civils;
22. Prend note avec satisfaction du plan, énoncé dans le communiqué du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine du 3 juillet 2025, de lui transmettre le montant révisé des ressources demandées au titre de l'AUSSOM en ce qui concerne sa configuration, rappelle le paragraphe 45 de la résolution 2767 (2024), par lequel il est demandé un plan de réduction des effectifs de la force déployée de l'AUSSOM, et encourage vivement l'Union africaine, conjointement avec le Gouvernement fédéral somalien, à lui transmettre, d'ici au 30 avril 2026, les plans actualisés de la configuration de l'AUSSOM et les effectifs de sa force déployée, couvrant les dernières phases de son déploiement, en tenant compte de la situation de financement et en donnant la priorité au maintien de la capacité de l'AUSSOM à contribuer à la consolidation des progrès réalisés jusqu'à présent en matière de paix et de sécurité en Somalie;
23. Prie le Secrétaire général de lui rendre compte, d'ici au 31 mai 2026, des points suivants:
a) compte tenu des mesures prises jusqu'à présent pour gérer la crise de liquidités du Bureau d'appui des Nations Unies en Somalie et des informations actualisées fournies conformément au paragraphe 22 de la présente résolution, des recommandations en vue d'adapter de manière appropriée l'appui apporté à l'AUSSOM par le Bureau d'appui, en donnant la priorité au maintien de la capacité de l'AUSSOM à contribuer à la consolidation des progrès réalisés jusqu'à présent en matière de paix et de sécurité en Somalie au cours des phases 2, 3 et 4 du concept d'opérations;
b) en coordination avec l'Union africaine et en consultation avec les donateurs, des informations actualisées sur l'état d'avancement de la mobilisation des contributions volontaires au titre du budget de 2025 de l'AUSSOM, ainsi que les prévisions et les attentes en matière de mobilisation des ressources à l'appui du budget pour 2026 et des futures phases du déploiement de l'AUSSOM en Somalie; et,
c) les aspects de l'application de la présente résolution, y compris l'apport par l'ONU d'un ensemble de mesures de soutien logistique;
24. Prie le Secrétaire général de lui rendre compte, d'ici au 31 octobre 2026, des points suivants:
a) l'évolution de la situation financière et opérationnelle ainsi que des aspects liés à la coordination, la stabilité et la sécurité, qui pourraient influer ses décisions concernant la Mission d'appui et de stabilisation de l'Union africaine en Somalie et l'exécution du mandat de celle-ci; et
b) les aspects de l'application de la présente résolution, y compris l'apport par l'ONU d'un ensemble de mesures de soutien logistique;
25. Demande à la Somalie de le tenir informé des progrès accomplis dans la mise en œuvre du Plan de développement du secteur de la sécurité de la Somalie et du dispositif national de sécurité, la constitution et l'intégration des forces et les opérations de sécurité menées avec l'AUSSOM et le BANUS;
26. Exprime son intention, après réception du rapport demandé au paragraphe 23 de la présente résolution, et avant le 30 juin 2026, d'adapter l'appui donné à l'AUSSOM afin de donner la priorité au maintien de sa capacité à contribuer à la consolidation des progrès réalisés jusqu'à présent en matière de paix et de sécurité en Somalie;
27. Demande à l'Organisation des Nations Unies, agissant conjointement avec l'Union africaine et le Gouvernement fédéral somalien et en consultation avec les donateurs, de continuer d'effectuer régulièrement des évaluations techniques conjointes des progrès accomplis, notamment au regard des objectifs fixés dans le rapport conjoint, et de lui faire le point de la situation au plus tard le 31 octobre 2026;
28. Décide de rester activement saisi de la question.