10/23/2025 | Press release | Archived content
Bonjour, bon après-midi ou bonsoir,
Le cessez-le-feu annoncé à Gaza il y a deux semaines est fragile et n'a pas toujours été observé, toutefois il est maintenu, ce qui est une excellente nouvelle pour tous.
Nous nous félicitons du retour des otages, de la libération des détenus, de la cessation de la violence et de l'augmentation des flux d'aide.
Mais la crise est loin d'être terminée et les besoins sont considérables.
À Gaza, plus de 170 000 personnes ont subi des dommages corporels, dont plus de 5000 amputés et 3600 personnes gravement brûlées.
Au moins 42 000 personnes souffrent de blessures nécessitant une réadaptation à long terme.
Et chaque mois, 4000 femmes accouchent dans des conditions dangereuses.
La faim et la maladie n'ont pas cessé, et la vie des enfants est toujours menacée.
La destruction a été physique, mais aussi psychologique. On estime qu'un million de personnes n'ont toujours pas accès aux soins de santé mentale essentiels.
Les exigences imposées au système de santé sont considérables, cependant des parties importantes du système ont été détruites ou gravement dégradées.
Il n'y a pas d'hôpitaux pleinement opérationnels à Gaza, et seuls 14 sur 36 fonctionnent. On observe de graves pénuries de médicaments essentiels, d'équipements et de personnels de santé.
Depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, l'OMS a expédié davantage de fournitures médicales aux hôpitaux, a déployé des équipes médicales d'urgence supplémentaires et a intensifié les évacuations médicales.
Aujourd'hui, des équipes de l'OMS sont au point de passage de Kerem Shalom pour collecter des fournitures médicales.
Et hier, nous avons appuyé l'évacuation de 41 patients et 145 accompagnateurs vers plusieurs pays.
Je remercie les plus de 20 pays qui ont accueilli des évacués médicaux en provenance de Gaza.
Cependant, on compte encore 15 000 patients qui nécessitent une prise en charge médicale en dehors de Gaza, dont 4 000 enfants. Plus de 700 personnes ont perdu la vie alors qu'elles attendaient d'être évacuées.
Nous continuons d'appeler au rétablissement des orientations de patients vers la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est ;
nous appelons davantage de pays à recevoir des patients en provenance de Gaza afin qu'ils bénéficient de soins spécialisés ;
et enfin nous demandons l'ouverture du point de passage de Rafah - et de tous les points de passage - afin de permettre à davantage de patients d'être traités en Égypte et d'intensifier l'aide.
Bien que le flux d'aide ait augmenté, il ne représente encore qu'une fraction de ce qui est nécessaire.
Le point de passage de Rafah devait être ouvert la semaine dernière. Une quantité importante d'aide s'est accumulée à Al-Arish en Égypte, et cette aide est prête à entrer à Gaza dès l'ouverture du point de passage.
Alors que nous nous concentrons sur la réponse aux besoins sanitaires d'aujourd'hui sur le terrain, nous œuvrons également avec nos partenaires pour planifier le relèvement et la reconstruction à plus long terme du système de santé de Gaza.
Au cours des prochains jours et des prochaines semaines, l'OMS se concentrera sur quatre domaines :
Premièrement, maintenir les services de santé essentiels qui permettent de sauver et de maintenir des vies ;
deuxièmement, renforcer la veille sanitaire, l'alerte précoce, la prévention et la lutte contre les maladies transmissibles ;
troisièmement, assurer la coordination entre les partenaires du domaine de la santé ;
et quatrièmement, appuyer les efforts de relèvement, de réadaptation et de reconstruction du système de santé.
Notre plan de cessez-le-feu de 60 jours nécessite 45 millions de dollars des États-Unis (USD), mais le coût total de la reconstruction du système de santé de Gaza représentera au moins 7 milliards USD.
L'OMS était présente à Gaza avant le début de la guerre, nous y avons toujours été présents et nous y resterons pour aider la population de Gaza à bâtir un avenir plus sain, plus sûr et plus juste.
===
De bonnes nouvelles nous parviennent également de la République démocratique du Congo, où la flambée de maladie à virus Ebola semble sur le point de prendre fin.
Dimanche dernier, le dernier patient atteint de la maladie est sorti de l'hôpital à Bulape, après un rétablissement complet.
Le compte à rebours de 42 jours a officiellement commencé lundi, par conséquent, si aucun autre cas n'est confirmé, l'épidémie sera déclarée terminée au début du mois de décembre.
Au total, 64 cas ont été signalés, dont 45 décès et 19 patients rétablis.
Cela montre une fois de plus à quel point la maladie à virus Ebola est dangereuse.
Mais cela montre aussi que grâce à un leadership solide du Gouvernement et aux bons outils, aux partenariats et à l'expertise nécessaires, la maladie peut être maîtrisée rapidement.
La flambée n'est pas encore terminée. Les mesures sur le terrain doivent être maintenues afin de garantir la préparation face à tout nouveau cas qui surviendrait.
Plus de 250 agents de santé communautaire assurent le suivi des personnes contacts chaque jour.
Certains d'entre eux marchent pendant des heures à travers forêts et marécages pour atteindre les villages les plus isolés.
Depuis le début de l'épidémie, près d'un millier d'alertes concernant des cas potentiels de maladie à virus Ebola ont été signalées, dont beaucoup proviennent des communautés elles-mêmes, ce qui montre combien il est important de travailler main dans la main avec les populations touchées.
La riposte déployée à Bulape repose également sur une forte mobilisation communautaire, les dirigeants communautaires informant leurs populations, y compris dans les marchés et dans les églises, pour les sensibiliser à la vaccination et à l'isolement, et renforcer la confiance dans la riposte.
L'OMS a déployé plus de 100 experts, fournissant 150 tonnes de fournitures médicales, des ambulances, des motos et des tablettes numériques pour la collecte et le partage rapides de données.
Nous apportons également un soutien au Gouvernement pour veiller à ce que les personnes qui se sont rétablies bénéficient d'une prise en charge continue par le biais d'un programme de soins de suite aux survivants.
===
Bien sûr, les interventions d'urgence ne sont qu'une partie de notre travail et le soutien aux pays en matière de préparation en est une autre.
L'OMS publie aujourd'hui son nouveau Cadre national d'alerte et de riposte en cas d'urgence sanitaire, qui décrit les principales étapes d'une action d'urgence efficace et coordonnée aux niveaux local et national.
Cela inclut des systèmes dédiés avec des fonctions clairement définies ; des personnels qualifiés ; des procédures souples pour traiter les informations qui changent rapidement ; et bien d'autres encore.
Le cadre a été élaboré sur la base des enseignements tirés d'expériences réelles, notamment la pandémie de COVID-19.
===
Enfin, la Journée mondiale contre la poliomyélite sera célébrée demain.
Lorsque nous avons lancé l'Initiative mondiale pour l'éradication de la poliomyélite en 1988, plus de 350 000 enfants étaient paralysés par la poliomyélite chaque année.
Aujourd'hui, ce nombre a chuté de plus de 99 % ; en effet, seuls 36 cas de poliovirus sauvage ont été signalés jusqu'à présent cette année.
Une grande partie de ce succès est attribuable au leadership du Rotary International, qui a été pionnier en matière d'élimination de la poliomyélite.
Cette semaine, j'ai eu l'occasion de souhaiter la bienvenue aux partenaires du Rotary ici à l'OMS et de les remercier de leur partenariat qui nous a permis d'atteindre ces résultats.
Mais le travail n'est pas pour autant terminé, et tant que la poliomyélite sera présente dans un pays, elle sera une menace partout.
Il y a des décennies, le monde a surmonté des barrières géopolitiques et géographiques pour mettre fin à la variole.
Faisons de même pour la poliomyélite. Allons au bout des choses.
Tarik, c'est à vous.