12/04/2025 | Press release | Distributed by Public on 12/04/2025 16:06
Les opérations de réhabilitation des anciennes plantations d'anacardiers comptent quatre tâches principales : l'éclaircie, l'élagage, le débardage et le désherbage. « L'élagage consiste à couper les branches touchant le sol - pour éviter les risques d'infection par les insectes - et les branches superflues rendant l'anacardier trop touffu, pour permettre une bonne aération et exposition au soleil. L'éclaircie assure également une meilleure aération avec un espacement de 10 mètres, évitant une densité excessive et optimisant la productivité des arbres. Le débardage consiste à transporter les branches coupées hors du site, tandis que le désherbage vise à enlever les mauvaises herbes », explique Romuald Bamidélé Afora, président communal des Prestataires de services privés de Dassa-Zoumé.
Cocou Gabriel Agbélélé, agriculteur propriétaire de 12 hectares d'anacardiers depuis 1997, a bénéficié en 2022 de cette opération qui a amélioré son rendement. « Avant, j'étais à deux ou trois tonnes, aujourd'hui c'est entre cinq et six tonnes », dit-il. Les travaux et équipements nécessaires ont été pris en charge dans le cadre de ce dispositif. « Mon revenu a augmenté, ce qui me permet de mieux gérer les dépenses familiales et de réaliser mes projets », ajoute-t-il.
Olivier Kodjo Azonnoudo, un autre agriculteur, témoigne : « Sans cet appui, j'aurais déjà abandonné mon verger. Je récoltais à peine 100 kg par hectare. La végétation était dense avec peu de fleurs, entraînant une production de noix inexistante. Grâce aux interventions des brigadiers et aux pratiques acquises lors de ces conseils, nous sommes passés à 1,4 tonne par hectare. »
L'embellie
Dans plusieurs communes du centre axées sur la production du cajou, la réhabilitation des plantations d'anacarde a permis une augmentation de la production. La production de noix de cajou est passé de 137 926 tonnes en 2020 à 225 000 tonnes en 2024.
En complément des actions de réhabilitation des anciennes plantations, le projet accompagne également la création de nouvelles exploitations. Il fournit aux producteurs des plants performants afin de stimuler la production.
Franck Avikpo, pépiniériste à Savè, fournit aux producteurs des plants greffés et polyclonaux issus de sa pépinière. « C'est de chez nous que partent les semences et plants subventionnés par le projet », précise-t-il.
Les pépiniéristes assurent non seulement la distribution des plants, mais accompagnent également les producteurs lors de l'installation du système goutte-à-goutte pour optimiser la survie des plants en période de sécheresse. Ils veillent au respect rigoureux des protocoles d'installation et d'entretien des jeunes plants.
« Avant le PACOFIDE, plusieurs projets visaient à sensibiliser les producteurs aux bonnes pratiques agricoles mais leur impact était limité. Avec ce projet, nous sommes passés à l'acte, changeant la vie de milliers de familles rurales », déclare Sanni Mamadou, secrétaire général de l'Interprofession de la filière anacarde. « À long terme, les nouvelles plantations d'anacardier avec des plants greffés certifiés apporteront un changement visible ».
Les résultats du projet sont remarquables. Au niveau national, 122 547 ha d'anciennes plantations d'anacardiers ont été réhabilitées et 17 818 ha de nouvelles plantations performantes ont été créées.
Plus de 350 000 bénéficiaires concernés
Par ailleurs, le projet a mis en œuvre des subventions à frais partagés et financé 248 sous-projets portant sur les chaînes de valeur de l'ananas et de l'anacarde, atteignant au total, 351 851 bénéficiaires. Le projet a aussi financé la construction d'un terminal frigorifique destiné aux produits agricoles périssables à l'aéroport de Cotonou.
En réponse à la hausse vertigineuse du coût des intrants agricoles sur le marché international, le projet a facilité, à hauteur de 100 millions de dollars, l'accès des producteurs béninois aux engrais pendant les campagnes agricoles entre 2023 et 2026.