UNOG - United Nations Office at Geneva

10/22/2025 | News release | Distributed by Public on 10/23/2025 06:54

À Genève, le chef de l’ONU plaide pour des « alertes précoces pour tous » d’ici 2027

Face à la multiplication des catastrophes naturelles, le Secrétaire général de l'ONU a appelé mercredi à généraliser les mécanismes d'alerte rapides pour protéger tous les habitants de la planète d'ici deux ans.

À l'entame d'une visite de deux jours à Genève, António Guterres s'est rendu dans la matinée au siège de l'Organisation météorologique mondiale (OMM), qui célèbre cette année ses 75 ans d'existence. L'agence onusienne chargée de la surveillance du climat et des phénomènes extrêmes réunissait cette semaine ses 193 États membres en session extraordinaire, consacrée au déploiement urgent de dispositifs capables d'avertir les populations le plus tôt possible en cas de désastre climatique.

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Des outils qui sauvent des vies

« Les alertes précoces ne sont pas une abstraction », a souligné M. Guterres devant les délégués. « Elles donnent aux agriculteurs les moyens de protéger leurs cultures et leur bétail. Elles permettent aux familles d'évacuer en toute sécurité. Et elles protègent des communautés entières de la dévastation ».

Selon l'ONU, la mortalité liée aux catastrophes naturelles est au moins six fois plus faible dans les pays dotés de bons systèmes d'alerte. Un avertissement envoyé vingt-quatre heures à l'avance peut réduire de près d'un tiers les dégâts matériels.

Un chantier mondial encore inachevé

Lancé en 2022, le programme « Alertes précoces pour tous » vise à garantir qu'aucun être humain ne soit laissé sans protection d'ici 2027. Pour le Secrétaire général, le chantier reste immense : si plus de 60 % des pays déclarent avoir mis en place des dispositifs d'alerte multidangers, les États les plus pauvres demeurent en première ligne face aux inondations, aux tempêtes et aux vagues de chaleur.

« Le chemin à parcourir est encore long », a-t-il reconnu, tout en saluant « les progrès considérables » rendus possibles par la coopération régionale, les avancées numériques et l'intelligence artificielle. Il a plaidé pour que ces mécanismes deviennent une composante à part entière des politiques publiques, inscrite dans les budgets nationaux.

Financer la prévention plutôt que la réparation

Le chef de l'ONU a également insisté sur la nécessité de mobiliser des financements « massifs » afin de soutenir les pays en développement, confrontés à une « marge de manœuvre budgétaire limitée, une croissance ralentie et une dette écrasante ».

Il a rappelé, à ce titre, les engagements pris lors de la Conférence de Séville sur le financement du développement, en juin : tripler la capacité de prêt des banques multilatérales, alléger le fardeau de la dette et mobiliser davantage de financements privés pour renforcer la résilience climatique.

Un combat plus large

À quelques semaines de la prochaine Conférence des Nations unies sur le climat (COP30), prévue en novembre au Brésil, M. Guterres a replacé cette ambition dans le cadre plus large de la lutte climatique. « Nous devons traiter le problème des catastrophes climatiques à la racine - c'est-à-dire lutter contre le réchauffement rapide de la planète », a-t-il affirmé, exhortant les États à présenter de nouveaux plans nationaux d'action climatique avant ce grand rendez-vous mondial.

Il a également demandé que les pays développés doublent le financement de l'adaptation, pour le porter à 40 milliards de dollars cette année, et qu'ils dotent le Fonds pour les pertes et dommages de contributions substantielles. L'objectif global est de mobiliser 1 300 milliards de dollars par an d'ici à 2035 pour financer l'action climatique dans les pays du Sud.

Plaidoyer pour la science

Le ton s'est fait plus grave encore lorsque le Secrétaire général a dénoncé « la désinformation, le harcèlement en ligne et l'écoblanchiment » qui s'en prennent à la science. « Les chercheurs ne devraient jamais craindre de dire la vérité. Je serai toujours à vos côtés », a-t-il déclaré, avant de saluer les équipes de l'OMM, qualifiées de « force tranquille » éclairant les décisions climatiques rationnelles.

« Continuons d'œuvrer ensemble pour mettre la science au service de l'action - et de la justice - dont les peuples et la planète ont besoin de toute urgence », a-t-il conclu, transformant une session technique sur les alertes météorologiques en appel mondial à la vigilance et à la solidarité.

UNOG - United Nations Office at Geneva published this content on October 22, 2025, and is solely responsible for the information contained herein. Distributed via Public Technologies (PUBT), unedited and unaltered, on October 23, 2025 at 12:54 UTC. If you believe the information included in the content is inaccurate or outdated and requires editing or removal, please contact us at [email protected]