Équateur : RSF condamne le meurtre du journaliste Alex Fernando Alvarez Vera et appelle à une enquête rigoureuse et indépendante

Administrateur de la page d'actualités Facebook Fernando TV, Alex Fernando Alvarez Vera, âgé de 28 ans, a été abattule 28 octobre alors qu'il jouait au football avec des amis à Salitre. Un homme est entré sur le terrain, s'est approché du journaliste alors qu'il se trouvait seul près du but et a tiré plusieurs balles sur lui, avant de prendre la fuite sur la moto d'un complice. Le bureau du procureur de la province de Guayas a confirmé l'ouverture d'une enquête, sans donner davantage de détails sur l'avancement du dossier. À ce jour, aucune arrestation n'a été effectuée.

La page Facebook gérée par Alex Fernando Alvarez Vera comptait plus de 131 000 abonnés et plus de dix ans d'activité consacrés au partage d'informations locales, de reportages citoyens et de contenus d'intérêt public. Selon ses confrères, le journaliste dénonçait fréquemment les problèmes de sécurité locaux et les difficultés persistantes liées aux infrastructures publiques, et il était reconnu pour son engagement envers les causes sociales. Sa famille a déclaré qu'"il n'avait pas d'ennemis"et que son assassinat "reste un mystère".

L'assassinat d'Alex Fernando Alvarez Vera met en lumière les risques extrêmes auxquels sont confrontés les journalistes locaux et numériques en Équateur, en particulier sur la côte pacifique, où les niveaux de violence, d'extorsion et de contrôle territorial par des groupes criminels affectent directement la capacité des journalistes à travailler.

Au cours des onze derniers jours, Salitre a enregistré au moins six assassinats de type "contrat", reflétant la détérioration de la sécurité dans la province de Guayas, l'une des plus touchées par l'expansion du crime organisé dans le pays. L'Équateur se classe 74ᵉ sur 180 pays et territoires dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2025de RSF et connaît une inquiétante dégradation des conditions de sécurité pour les journalistes, avec une augmentation des menaces, des déplacements forcés et des meurtres depuis 2023, année de l'arrivée au pouvoir du président Daniel Noboa. Malgré un retour à des relations relativement normales entre le gouvernement et certains secteurs de la presse, les tensions et la polarisation politique se sont de nouveau intensifiées.