WHO - World Health Organization

11/03/2025 | Press release | Distributed by Public on 11/04/2025 09:38

L’OMS publie des orientations pour faire face à la baisse brutale du financement en faveur de la santé dans le monde

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) publie aujourd'hui de nouvelles orientations à l'intention des pays sur les moyens de contrer les effets immédiats et à long terme de la baisse soudaine et brutale de l'aide extérieure, qui perturbe la prestation de services de santé essentiels dans de nombreux pays.

Les nouvelles orientations, intitulées Responding to the health financing emergency: immediate measures and longer-term shifts, proposent aux pays une série de mesures stratégiques pour faire face à la baisse brutale et soudaine du financement et déployer davantage d'efforts en vue de mobiliser et de mettre en œuvre un financement suffisant et durable pour les systèmes de santé nationaux.

L'aide extérieure en faveur de la santé devrait diminuer de 30 % à 40 % en 2025 par rapport à 2023, ce qui entraînera des perturbations immédiates et graves des services de santé dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. D'après les données d'une enquête de l'OMS auprès de 108 pays à revenu faible ou intermédiaire recueillies en mars 2025, la baisse du financement a entraîné une réduction de 70 % des services essentiels - notamment des soins maternels, de la vaccination, de la préparation et de la riposte aux situations d'urgence sanitaire et la surveillance des maladies - dans certains pays. Plus de 50 pays ont signalé que des soignants et des agents d'aide à la personne ont perdu leur emploi et que les programmes de formation des soignants ont été fortement perturbés.

« La baisse soudaine et imprévue de l'aide a durement frappé de nombreux pays, entraîné des décès et remis en question les progrès durement réalisés dans le domaine de la santé », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l'OMS. « Mais la crise offre aux pays l'occasion de sortir progressivement de la dépendance à l'aide extérieure, au profit d'une autonomie durable, fondée sur les ressources nationales. Les nouvelles orientations de l'OMS aideront les pays à mieux mobiliser, allouer, hiérarchiser et utiliser les fonds pour faciliter la prestation de services de santé qui protègent les plus vulnérables », a-t-il ajouté.

Les coupes budgétaires de cette année ont aggravé les problèmes de financement auxquels les pays sont confrontés depuis plusieurs années, notamment l'augmentation du fardeau de la dette, l'inflation, l'incertitude économique, les dépenses directes élevées, le sous-financement systémique des budgets et la forte dépendance à l'égard de l'aide extérieure.

Une action rapide dans un souci d'efficacité et d'équité

Les nouvelles orientations de l'OMS exhortent les décideurs à faire de la santé une priorité politique et budgétaire dans les budgets publics, même en temps de crise, en considérant les dépenses de santé comme un investissement en faveur de la stabilité sociale, de la dignité humaine et de la résilience économique, et pas seulement comme un coût à maîtriser.

Les orientations soulignent que les pays doivent atténuer l'impact immédiat de la baisse de l'aide extérieure en faveur de la santé et s'adapter à cette nouvelle situation. Les principales recommandations sont les suivantes :

  • donner la priorité aux services de santé auxquels ont accès les plus pauvres ;
  • protéger les budgets de la santé et les services de santé essentiels ;
  • renforcer l'efficacité en améliorant les achats, en réduisant les frais généraux et en faisant des achats stratégiques ;
  • intégrer des services financés par des fonds externes ou propres à une maladie dans des modèles complets de prestation de soins de santé primaires ; et
  • utiliser les évaluations des technologies de la santé pour privilégier les services et les produits dont l'impact sur la santé par dollar dépensé est le plus grand.

Le leadership des pays et la solidarité mondiale sont essentiels

Plusieurs pays ont déjà pris des mesures décisives pour renforcer leurs systèmes de santé et protéger les services de santé essentiels :

  • l'Afrique du Sud, le Kenya et le Nigéria ont alloué un budget supplémentaire à la santé ou attendent l'approbation du parlement pour procéder à des augmentations ;
  • le Nigéria a augmenté son budget de la santé de 200 millions de dollars des États-Unis pour compenser le déficit de l'aide, en augmentant les allocations pour la vaccination, la riposte aux flambées et les programmes prioritaires ;
  • le Ghana a déplafonné les droits d'accise destinés à son agence nationale d'assurance-maladie, ce qui a entraîné une augmentation du budget de 60 %. Le pays a également lancé l'« Accra Reset », un cadre audacieux pour réinventer la gouvernance, le financement et les partenariats mondiaux dans le domaine de la santé et du développement ; et
  • l'Ouganda a défini un programme politique clair pour intégrer les services et les programmes de santé en vue de les rendre plus efficaces et de pérenniser la prestation des services.

Les nouvelles orientations reflètent l'engagement de l'OMS à aider tous les pays à renforcer et à pérenniser des systèmes de santé solides, fondés sur la réalisation de la couverture sanitaire universelle, en s'appuyant sur des services de santé primaires solides fournissant des soins essentiels à toutes les personnes qui en ont besoin.

Elles sont également conformes aux mandats de l'Assemblée mondiale de la Santé, y compris aux résolutions sur le « renforcement du financement de la santé à l'échelle mondiale » et « l'économie de la santé pour tous », afin de traduire les engagements mondiaux en mesures politiques concrètes. L'OMS et ses partenaires s'engagent à fournir aux pays un soutien technique, des analyses et un apprentissage par les pairs pour les aider à gérer les crises du financement de la santé et à traverser cette période de transition, notamment par le biais du nouveau Pôle de connaissances sur la CSU, né d'un partenariat avec le Gouvernement japonais et la Banque mondiale, dont le lancement est prévu en décembre 2025.

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