09/22/2025 | Press release | Distributed by Public on 09/22/2025 17:03
La Conférence internationale de haut niveau pour le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution des deux États a tenu, cet après-midi, une nouvelle séance plénière. Dix jours après l'adoption par 142 États Membres de la Déclaration de New York, trois des acteurs clefs de ce processus ont pris la parole: la France et l'Arabie saoudite, les deux pays à l'initiative de la Conférence, ainsi que le Président de l'État de Palestine, M. Mahmoud Abbas. En l'absence des délégations américaine et israélienne, il a été largement question de la reconnaissance dudit État palestinien, au cours d'une séance à laquelle M. Abbas -qui ne s'était pas vu délivrer de visa par le pays hôte du Siège new-yorkais de l'ONU, ce qu'a regretté le Secrétaire général de l'ONU- est intervenu par visioconférence.
L'ONU ayant été fondée pour sauver les générations futures du fléau de la guerre, « nous ne renonçons pas », a insisté pour sa part la Présidente de l'Assemblée générale, Mme Annalena Baerbock.
« Le temps est venu », a martelé le Président français. Celui de libérer les 48 otages détenus par le Hamas, comme celui d'arrêter la guerre, les bombardements à Gaza, les massacres et les populations en fuite. Renvoyant dos à dos les parties au conflit, M. Macron a souligné que si aucune faiblesse n'est possible face aux terroristes, il existe également un danger, celui « des guerres sans fin ». Se disant convaincu que le droit doit toujours l'emporter sur la force, il a déclaré que rien ne justifie plus la poursuite de la guerre à Gaza et qu' « une vie vaut une vie ». Le Président français a alors déclaré, sous les applaudissements, que la France reconnaît l'État de Palestine.
Pour la France et les signataires de la Déclaration de New York, cette reconnaissance est une manière d'affirmer que le peuple palestinien n'est pas « un peuple en trop », tout autant qu'elle marque la défaite pour le Hamas « comme pour tous ceux qui attisent la haine antisémite, nourrissent des obsessions antisionistes et veulent la destruction de l'État d'Israël ».
Ces propos ont trouvé un écho dans ceux du Secrétaire général, pour qui la création d'un État palestinien est un droit et « non une faveur ». Et parce que refuser le statut d'État à la Palestine reviendrait à récompenser les extrémistes du monde entier, M. Guterres a jugé -après avoir condamné la « décimation systématique de Gaza » et l'intensification de la violence des « colons » et déploré une situation intolérable sur les plans moral, juridique et politique- que, sans solution des deux États, il ne peut y avoir de paix au Moyen-Orient.
Pour la France comme pour le Royaume-Uni, l'Australie et le Canada, -trois pays qui ont reconnu pas plus tard qu'hier l'État de Palestine pour imprimer un élan et redonner l'espoir- cette reconnaissance, par le biais de la Conférence, doit ouvrir la voie à la concrétisation de la solution des deux États.
C'est un véritable plan de paix en ce sens que le Président Macron et le Ministre saoudien des affaires étrangères, M. Faisal bin Farhan Al Saud, ont dévoilé, évoquant la nécessité, dans un premier temps, de coupler la libération des 48 otages et la fin des opérations militaires sur tout le territoire de Gaza. Le deuxième temps est celui de la stabilisation et de la reconstruction à Gaza, a ajouté Emmanuel Macron, qui a proposé la création d'une administration de transition intégrant l'Autorité palestinienne. Le Hamas devra également déposer les armes auprès de cette dernière et les pays arabes qui ne l'ont pas encore fait devront reconnaître l'État d'Israël.
M. Abbas a assuré que le Hamas n'aura aucun rôle à jouer dans l'administration de l'État de Palestine et que l'Autorité palestinienne s'emploierait à réformer l'économie. Sur ce dernier point, la Jordanie et l'Égypte ont appelé les États Membres à contribuer, le moment venu, à l'effort de relèvement de Gaza. « Dès l'instauration d'un cessez-le feu irréversible, l'Égypte organisera une conférence internationale sur la reconstruction de la bande de Gaza en coordination avec le Gouvernement palestinien », a ainsi confirmé le Ministre égyptien des affaires étrangères. La Présidente de la Commission européenne, a, quant à elle, rappelé que l'Europe avait versé à l'Autorité palestinienne ces dernières années quelque 1,6 milliard d'euros « pour assurer sa survie ». Elle a ajouté que l'Union européenne mettrait en place un groupe de donateurs pour la Palestine, lequel, avec l'appui de ses voisins, aura lui aussi pour objectif la reconstruction de Gaza.
De leur côté, la Belgique, l'Allemagne, Andorre et le Japon se sont de nouveau réservé le droit de reconnaître un État de Palestine de plein droit une fois certaines conditions réunies: pour la Belgique, les otages doivent d'abord être libérés et le Hamas doit être vaincu sur le plan politique, tandis que pour l'Allemagne et le Japon le processus de négociations sur la réalisation de la solution des deux États doit être pleinement engagé.
Enfin, l'Afrique du Sud et l'Irlande ont réitéré leur condamnation du « génocide » en cours à Gaza, l'Espagne estimant que la seule lueur d'espoir des civils de l'enclave palestinienne était de « savoir que le monde ne les a pas oubliés ». Cette conférence représente « un acte de rébellion morale contre l'indifférence et l'oubli » ainsi qu'« un engagement collectif pour freiner la barbarie et ouvrir un chemin de paix », a déclaré le Premier Ministre espagnol.