Ministry of Europe and Foreign Affairs of the French Republic

10/30/2025 | Press release | Archived content

Conférence de soutien à la paix et à la prospérité dans la région des Grands Lacs - Discours d’ouverture de M. Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des affaires étrangères[...]

Mesdames et Messieurs les ministres, cher Robert,
Madame la haute représentante,
Madame la commissaire,
Madame la secrétaire générale,
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Mesdames et Messieurs,

La crise qui frappe aujourd'hui l'est de la République démocratique du Congo et la région des Grands Lacs nous oblige à l'action. Elle nous oblige à ne pas rester passifs devant la tragédie humanitaire à laquelle nous assistons. Elle nous oblige à mettre en œuvre tous les moyens diplomatiques dont nous disposons pour que la guerre cesse et que l'histoire ne se répète pas. Elle nous oblige enfin à tout entreprendre pour créer les conditions d'une paix durable. C'est l'ambition de la conférence qui nous réunit aujourd'hui et je vous remercie toutes et tous d'être présents à Paris.

Pour la France, cette crise n'est pas oubliée, cette crise n'est pas négligée. Les Kivu, l'Ituri et l'ensemble de la région des Grands Lacs voient ressurgir un conflit qui s'immisce dans toutes les communautés, dans tous les foyers de part et d'autre des frontières congolaises, rwandaises, burundaises et ougandaises. Il faut mesurer l'ampleur de cette crise et ses ramifications.

Crise des déplacés : depuis janvier 2025, 2,4 millions de personnes ont fui les combats. La République démocratique du Congo compte déjà près de six millions de déplacés et un million de Congolais sont réfugiés dans la sous-région. Crise alimentaire avec plus de 27 millions de personnes menacées par la faim. Crise de sécurité car les femmes et les filles sont en première ligne face aux viols et aux violences sexuelles. Crise sanitaire enfin avec une rupture d'approvisionnement en médicaments qui fait craindre le retour d'épidémies dévastatrices. La résilience des habitants de la région force le respect. Mais cette situation qui dure depuis trop longtemps n'est pas tenable.

Pour passer des paroles aux actes, nous devons nous fixer des objectifs, prendre des engagements et nous y tenir. Tout d'abord, faire entendre la voix du terrain, celle des ONG internationales et locales, celle des agences des Nations unies, qui nous rappellent l'ampleur de l'urgence humanitaire. Nous leur offrons ici, à Paris, un espace d'expression. Et je veux saluer le courage, alors même que depuis le début de l'année, 13 humanitaires ont perdu la vie, de ces hommes et de ces femmes auxquels hommage doit être rendu.

Deuxième objectif, répondre au manque criant de financements. Le plan de réponse initial des Nations unies n'est financé qu'à hauteur de 16%. Les moyens font défaut dans toute la région des Grands Lacs. Collectivement, nous devons aujourd'hui faire l'effort qui s'impose.

Le troisième objectif est de nous assurer de l'usage efficace de ces fonds. Nous souhaitons apporter des garanties en faveur des accès humanitaires afin de protéger les missions et faire en sorte que les financements parviennent aux populations les plus touchées. Et nous souhaitons réaffirmer les demandes clés du Bureau de coordination des affaires humanitaires. Des voies, des moyens et des garanties, voilà nos trois objectifs aujourd'hui.

Mais la réponse humanitaire ne fait pas tout. Pour soulager les populations, il faut ramener la paix. Et je veux redire ici le plein soutien de la France aux médiations conduites par les États-Unis et le Qatar, ainsi que par le Togo, médiateur de l'Union africaine, et auparavant par l'Angola, dont je salue l'engagement. Les négociations en cours entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, et entre le gouvernement congolais et le M23, sont primordiales pour qu'une solution politique pérenne puisse advenir et pour que la paix revienne.

La paix, mais aussi la prospérité. 75 ans après la déclaration de Robert Schuman, qui donna naissance à l'Union européenne après deux guerres mondiales, la France sait ce qu'elle doit à l'intégration économique. C'est dans cet esprit aussi que le cadre d'intégration économique régionale a été proposé par la médiation américaine. C'est la raison pour laquelle nous avons souhaité qu'un volet de cette conférence soit consacré à l'intégration économique régionale. Et c'est pourquoi cet après-midi, dans le cadre du Forum de Paris pour la paix, une réunion sera consacrée à ce sujet. Elle donnera la parole aux acteurs économiques de la région pour mieux identifier leurs attentes. Elle mettra en lumière des projets structurants permettant d'approfondir les liens de solidarité économique. Un plan d'action a été proposé, nous espérons qu'il soit largement endossé et qu'il contribue à la dynamique pacifique que nous souhaitons voir advenir.

Mesdames et Messieurs,

Le président de la République l'a dit il y a quelques semaines à la tribune des Nations unies, l'attachement à l'universel et à la paix est l'héritage des siècles passés comme la condition du salut. Dans un monde traversé par les crises, la région des Grands Lacs peut devenir un symbole de résilience. Mais la paix n'est jamais un miracle. Elle est le fruit du courage, de la constance et du respect de la parole donnée. Aujourd'hui à Paris, démontrons ensemble que la communauté internationale ne ferme pas les yeux sur ce conflit. Engageons-nous, dépassons-nous et tenons parole. C'est sur cette promesse d'action et un message d'espoir pour l'avenir que j'ai l'honneur d'ouvrir cette conférence.

Je vous remercie une nouvelle fois pour votre présence. Cher Robert, je te cède la parole.

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