06/17/2025 | Press release | Distributed by Public on 06/17/2025 05:38
Mardi, le roi de Jordanie, Sa Majesté Abdallah II bin Al-Hussein, s'est adressé aux députés lors d'une séance solennelle à Strasbourg.
Accueillant le roi Abdallah II de Jordanie dans l'hémicycle, la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, a déclaré: "La Jordanie n'est pas seulement un pays ami de ce Parlement, c'est aussi un partenaire important pour l'Union européenne. L'Europe est reconnaissante à la Jordanie pour son engagement en faveur de la stabilité et de la paix au Moyen-Orient. Le Parlement apprécie les efforts cruciaux déployés par la Jordanie pour réduire les tensions régionales, en faveur d'un cessez-le-feu à Gaza et du retour des otages, tout en facilitant une aide humanitaire si nécessaire, ainsi que pour le soutien indéfectible aux réfugiés palestiniens et syriens et une solution à deux États comme voie vers une paix durable."
Se référant à l'éventail des conflits qui se déroulent dans le monde, le roi a déclaré : "Notre monde se sent perdu, comme s'il avait perdu son centre de gravité moral".
Il a rappelé aux députés que c'était précisément à ces moments de l'histoire qu'il était nécessaire de "nous réengager en faveur de nos valeurs (...) parce que lorsque le monde perd ses repères moraux, nous perdons notre sens commun du bien et du mal - de ce qui est juste et de ce qui est cruel. Et lorsque cela se produit, le conflit n'est jamais loin".
"Aujourd'hui, ce monde est en déclin moral.", a-t-il ajouté. "Une version honteuse de notre humanité se déploie sous nos yeux en temps réel (...) Nulle part aussi clairement qu'à Gaza".
Évoquant les attaques et les raids israéliens à Gaza, le roi a demandé aux députés : "Comment se fait-il que ce qui était considéré comme une atrocité il y a à peine 20 mois soit désormais si banal qu'on le remarque à peine ? Quelle version de notre humanité permet à l'impensable de devenir banal ? Ou d'avoir recours à la famine contre des enfants? Ou de normaliser le ciblage des soignants, des journalistes et des civils qui cherchent refuge dans les camps?"
"Nous sommes à un nouveau carrefour de l'histoire (...) Il ne s'agit pas seulement de Gaza. Il ne s'agit pas seulement d'un moment politique. Il s'agit d'une lutte pour déterminer qui nous sommes en tant que communauté mondiale et qui nous deviendrons."
En conclusion de son discours, le roi Abdallah II a déclaré : "cette année sera probablement celles des décisions cruciales pour le monde entier. Le rôle moteur de l'Europe sera essentiel pour choisir la bonne voie. Et vous pouvez compter sur la Jordanie comme fidèle partenaire."
Le roi a par ailleurs dessiné deux domaines d'action essentiels. Premièrement, le soutien au développement, car un Moyen-Orient prospère crée des opportunités qui profitent à tous. Deuxièmement, une action forte et coordonnée afin d'assurer la sécurité mondiale.
"Notre sécurité mutuelle ne sera pas assurée tant que notre communauté mondiale n'agira pas, non seulement pour mettre fin à trois ans de guerre en Ukraine, mais aussi face au plus long et destructeur conflit au monde, le conflit israélo-palestinien, qui dure depuis huit décennies."
"Les Palestiniens, comme tout le monde, ont droit à la liberté, à la souveraineté et, oui, ils ont aussi droit à un État (...)"a-t-il ajouté. "On avait précédemment franchi des étapes sur le chemin qui mène à la paix. Cela peut recommencer, si nous avons le courage de le décider et la volonté d'en parler ensemble."
Vous pouvez regarder l'enregistrement de son intervention ici (17/06/25).
Contexte
Il s'agissait de la sixième allocution plénière du roi Abdallah II devant le Parlement européen, à la suite de ses discours précédents en 2002, 2007, 2012, 2015 et 2020.