09/23/2025 | News release | Distributed by Public on 09/23/2025 14:18
Les travailleurs humanitaires de l'ONU sont engagés dans une course contre la montre pour endiguer cette épidémie qui a fait des victimes dans tout le pays, les jeunes enfants étant particulièrement exposés.
Les agences onusiennes ont entamé lundi une campagne de vaccination à grande échelle contre le choléra dans tout le Darfour, visant à atteindre environ 1,9 million de personnes. La première phase est en cours dans trois localités du Darfour du Sud, mais aussi dans le Darfour-Oriental.
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), il est également prévu de lancer la campagne dans le nord du Darfour, notamment à Tawila, qui accueille plus de 575.000 personnes déplacées, qui ont pour la plupart fui la ville assiégée d'El Fasher.
« Avec 7.419 cas signalés, les cas de choléra signalés à Tawila représentent à eux seuls environ 60 % du total des cas de choléra signalés dans les États du Darfour », a précisé lors d'un point de presse de l'ONU à Genève, Hala Khudari, Représentante adjointe de l'OMS au Soudan. La campagne de vaccination vise plus de 406.000 personnes. Mais cette campagne se heurte parfois à des défis logistiques ou d'accès.
« Par exemple, les vaccins qui se trouvaient à Port-Soudan ont été redistribués pour desservir le Darfour, et il a fallu beaucoup de temps pour les acheminer, compte tenu des longues distances, de l'insécurité et de la saison des pluies », a souligné la responsable de l'OMS.
D'autres localités du Darfour-Occidental, du Darfour-Central et du Darfour du Sud seront également couvertes par une nouvelle campagne de vaccination orale contre le choléra dans les semaines à venir.
Sur le terrain, le nombre de cas signalés au Darfour continue d'augmenter en raison des graves difficultés d'accès. Selon un décompte effectué le 21 septembre, 12.739 cas et 358 décès ont été signalés dans 36 des 64 localités des cinq États du Darfour.
« Cela signifie que 50 % des localités du Darfour signalent des cas », a détaillé Mme Khudari.
Au total, plus de 113.600 cas et plus de 3.000 décès ont été signalés dans tout ce pays d'Afrique du Nord-Est.
De son côté, le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) s'est alarmé de la proportion des enfants touchés par la maladie. « Des enfants de moins de cinq ans ont été touchés de manière légèrement disproportionnée. Nous savons qu'au moins 380 d'entre eux sont morts à ce jour », a affirmé Ricardo Pires, porte-parole de l'UNICEF.
Cette situation survient bien sûr à un moment où plus de 70 % des hôpitaux des zones touchées par le conflit sont hors service, des centres de santé ayant été endommagés ou détruits pendant le conflit, manquant de fournitures et même de personnel, et les installations étant souvent utilisées comme abris.
« À cela s'ajoutent les attaques incessantes contre les infrastructures électriques et hydrauliques, qui ont privé des millions de personnes, dont beaucoup d'enfants, d'un accès à l'eau potable et ont contraint de nombreuses familles à s'approvisionner en eau auprès de sources insalubres et contaminées », a déploré M. Pires.
Le choléra est une infection diarrhéique aiguë provoquée par l'ingestion d'aliments ou d'eau contaminés par le bacille Vibrio cholerae. C'est une maladie extrêmement virulente qui peut provoquer une diarrhée aqueuse aiguë sévère. Les symptômes apparaissent entre 12 heures et cinq jours après l'ingestion d'eau ou d'aliments contaminés. Touchant les enfants comme les adultes, la maladie peut tuer en l'espace de quelques heures si aucun traitement n'est administré.