09/10/2025 | Press release | Distributed by Public on 09/11/2025 18:09
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AutoriserPassation de pouvoir entre François Bayrou et Sébastien Lecornu.
François BAYROU
J'ai accueilli Sébastien Lecornu dans ses fonctions de Premier ministre. Je lui ai souhaité la bienvenue.
Et à ce moment, il y a trois mots qui me viennent. Outre les mots de remerciement que j'adresse à l'équipe formidable que nous avons formée ensemble et avec qui nous avons très bien travaillé. Et comme vous savez, plusieurs projets déterminants sont prêts, que vous aurez à revoir.
Le premier mot, je vous l'ai dit, c'est aider, le verbe « aider ». Je ferai, et je suis sûr, toute l'équipe qui m'entoure fera avec moi tout ce que nous pouvons, pour aider le Gouvernement, d'abord parce qu'on a une petite expérience des choses qui sont moins faciles qu'on ne croit, et des enjeux, des difficultés, mais aussi parce que le moment pour la France est un moment très important, très exigeant, très dangereux, et donc, mon aide et notre aide vous est acquise à tout instant pendant les semaines, les mois qui viendront.
Deuxième verbe : « rassembler ». Je ne crois pas une seconde que notre pays va rester éternellement dans les divisions, les injures, la violence, tout ce qui s'est exprimé ces temps-ci et qui est en réalité un handicap profond pour son avenir.
Et le troisième verbe, c'est « inventer ». Je disais que je ne crois pas qu'on va rester dans la division et je ne crois pas non plus que nous allons demeurer un pays dans lequel élus ou forces politiques vont continuer à prétendre que le réel n'existe pas, vont continuer à prétendre que non, on ne veut pas voir, on refuse de voir, et que c'est à partir de là qu'on bâtit l'avenir. Je crois exactement le contraire.
Je pense que nous devons inventer le monde nouveau qui s'impose, qui va s'imposer, mais le faire à partir de la réalité. Et je suis persuadé qu'il y a des millions de Français qui ont envie de participer à cette reconstruction réaliste. Je crois profondément à l'idéal en politique. Je ne pense pas qu'on puisse vivre un engagement politique sans idéal. Mais (Jaurès a dit ça beaucoup mieux que moi autrefois) pour aller vers l'idéal, il faut partir du réel. Et c'est ce réel-là qui a été, je crois, pendant longtemps, dissimulé et que les Français, je n'ai aucun doute, vont reprendre en main, et je suis persuadé qu'au fond, c'est ça le moment qui s'ouvre.
Et donc aider, rassembler, inventer. Et on fera ça, Monsieur le Premier ministre, avec vous.
Sébastien LECORNU
Merci beaucoup, Monsieur le Premier ministre.
Monsieur le Premier ministre, Mesdames, Messieurs les ministres, Mesdames, Messieurs, je ne vais pas faire de grands discours puisque cette instabilité et la crise politique et parlementaire que nous connaissons commandent à l'humilité et à la sobriété. Je remercie évidemment le président de la République pour sa confiance, mais je veux surtout non seulement vous remercier pour cette aide que vous me proposez et que je ne refuse pas (et pour cause), mais surtout, je veux saluer l'extraordinaire courage avec lequel vous avez défendu vos intimes convictions de militants et de citoyens jusqu'à cette dernière minute à Matignon.
Je crois moi aussi à une forme de justice qui fait qu'un jour tout cela sera reconnu, et je le dis comme étant aussi votre cadet, Monsieur le Premier Ministre.
La deuxième des choses, c'est de dire aux Françaises et aux Français qu'on va y arriver. Parce qu'au fond, vous venez de le dire, il n'y a pas de chemin impossible. Il faut qu'on arrive à mettre fin, au fond, à ce double décalage, le décalage entre la situation politique et le décalage avec ce qu'attendent légitimement nos concitoyennes et nos concitoyens. pour leur vie quotidienne, pour la situation économique et sociale, leur sécurité, bref, ce pour quoi, évidemment, nous sommes missionnés. Ce décalage entre la vie politique du pays et la vie réelle devient préoccupante, et pas seulement pour celles et ceux qui gouvernent, pardonnez-moi, mais pour l'ensemble de la classe politique dans son intégralité. Et puis, comme ministre des Armées sortant, ce décalage entre la vie politique intérieure et la géopolitique globale, on l'a encore vu ces dernières heures, on ne pourra pas continuer ce décalage éternellement parce qu'évidemment, il nous rattrapera.
Alors pour cela, il va falloir aussi changer, être sûrement plus créatifs, parfois plus techniques, plus sérieux dans la manière de travailler avec nos oppositions. J'aurai l'occasion d'y revenir, on vient d'en parler très longuement tous les deux. Mais je le dis aussi, il va falloir des ruptures, et pas que sur la forme, et pas que dans la méthode, des ruptures aussi sur le fond. Pas de grands discours.
Dès cet après-midi, je vais recevoir les premières forces politiques. Dans les tout prochains jours, les forces politiques et les forces syndicales, et j'aurai l'occasion de m'exprimer prochainement devant les Françaises et les Français. Monsieur le Premier Ministre, cher François, merci.
[Applaudissements]
Le président de la République a nommé Sébastien Lecornu Premier ministre ce 9 septembre 2025, et l'a chargé de former un Gouvernement.
Actualité · Gouvernement
Publié le 09/09/2025