UNOG - United Nations Office at Geneva

11/06/2025 | News release | Distributed by Public on 11/07/2025 11:53

En Afghanistan, la culture d’opium chute, mais les drogues de synthèse gagnent du terrain

La culture de l'opium a reculé de 20 % en 2025 en Afghanistan, selon un rapport publié jeudi par l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC). Le pays, qui abritait encore en 2022 plus de 230 000 hectares de pavot, n'en compte plus que 10 200 cette année - une baisse spectaculaire depuis l'interdiction décrétée par les talibans en 2022.

Derrière ce recul, l'agence onusienne voit les effets directs de la politique de prohibition, mais aussi un revers social et économique. La production est tombée à 296 tonnes, reléguant l'Afghanistan derrière le Myanmar. Les revenus des cultivateurs ont, eux, chuté de près de moitié, à 134 millions de dollars, tandis que le prix de l'opium sec reste cinq fois supérieur à celui d'avant l'interdiction.

L'ONUDC souligne la nécessité d'accompagner cette éradication par des moyens de subsistance alternatifs. « Après l'interdiction, de nombreux agriculteurs se sont tournés vers la culture de céréales et d'autres cultures. Cependant, la sécheresse et les faibles précipitations ont entraîné une mise en jachère de plus de 40 % des terres agricoles », indique le rapport.

UNODC/Abel Kavanagh
Avec le soutien de l'ONU, Zahoor et des milliers d'autres agriculteurs afghans ont abandonné la culture de l'opium pour une agriculture légale, transformant leurs terres en source d'espoir et de revenus durables.

Hausse du trafic des drogues de synthèse

Mais tandis que les champs de pavot disparaissent, un autre phénomène s'accélère : la production et le trafic de drogues de synthèse, notamment de méthamphétamine, dont les saisies ont augmenté d'environ 50 % entre fin 2023 et fin 2024.

« Les drogues de synthèse semblent être devenues un nouveau modèle économique des groupes criminels organisés », avertit l'agence basée à Vienne, citant leur production « relativement facile » et leur résistance « aux changements climatiques ».

Pour Georgette Gagnon, représentante spéciale adjointe du Secrétaire général de l'ONU pour l'Afghanistan, le problème dépasse largement les frontières du pays : « La dynamique de l'offre, de la demande et du trafic implique à la fois des acteurs afghans et internationaux. Pour relever ce défi, il faut une collaboration entre les principales parties prenantes ».

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