UNOG - United Nations Office at Geneva

11/05/2025 | News release | Distributed by Public on 11/05/2025 14:35

Les forêts gravement menacées par le réchauffement, les incendies et les ravageurs

Les décennies de progrès dans la protection des forêts, véritables poumons de la planète capables d'absorber le dioxyde de carbone, sont aujourd'hui mis à mal par l'accélération de la crise climatique, ont averti mercredi des experts des Nations Unies.

À l'approche de la prochaine conférence mondiale sur le climat, la COP30, qui aura lieu à Belém, au Brésil, la Commission économique des Nations unies pour l'Europe (CEE-ONU) appelle les dirigeants mondiaux à redoubler d'efforts pour protéger les forêts, tout en saluant une hausse de 11 % du stockage de carbone forestier depuis 1990.

« Le message est clair : ce que nous avons accompli ces trente dernières années est désormais gravement menacé par l'urgence climatique. Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre la plus puissante défense naturelle de la planète », a déclaré la secrétaire exécutive de la CEE-ONU, Tatiana Molcean.

Pierre angulaire de la sécurité carbone mondiale

Face à la multiplication des incendies, des sécheresses et des infestations d'insectes, Mme Molcean a averti que les forêts du monde risquent d'être endommagées ou surexploitées au point de ne jamais pouvoir se rétablir.

« La communauté internationale, en particulier les dirigeants réunis à Belém, doit reconnaître que la protection des forêts n'est plus seulement une question environnementale : c'est une pierre angulaire de la sécurité carbone mondiale », a-t-elle insisté.

ONU Info/Daniel Dickinson

Des forêts immenses mais fragiles

La région couverte par la CEE-ONU - Europe, Amérique du Nord, Caucase et Asie centrale - compte plus de 1,76 milliard d'hectares de forêts, soit plus de 40 % du total mondial. Trois grands biomes y coexistent : boréal, tempéré et subtropical.

Si leur superficie a augmenté de 60 millions d'hectares depuis 1990, notamment en Asie centrale et en Europe, la tendance mondiale reste alarmante : 10,9 millions d'hectares disparaissent encore chaque année ailleurs sur la planète.

Le feu et les ravageurs gagnent du terrain

En 2021, 12,6 millions d'hectares de forêts ont brûlé - « soit une superficie équivalente à la Grèce », a précisé Paola Deda, directrice de la division des forêts, des terres et du logement de la CEE-ONU.

Elle a ajouté que 73 millions d'hectares sont affectés par des insectes et des maladies, « soit l'équivalent de l'Espagne et du Portugal réunis ».

© CAL FIRE
Incendie de forêt dans le quartier de Palisades à Los Angeles, en Californie.

« Si ces tendances se poursuivent, les forêts, qui constituent un puits de carbone vital, pourraient devenir une source d'émissions, compromettant gravement les objectifs climatiques mondiaux », a-t-elle averti à Genève.

Parmi les mesures déjà engagées par les États membres de la CEE-ONU figure la lutte contre les pluies acides en Europe centrale, qui avaient autrefois ravagé des forêts entières, décimé des poissons d'eau douce et bouleversé des écosystèmes dans tout l'hémisphère nord.

Un patrimoine menacé malgré les progrès

Les États membres de la CEE-ONU ont déjà mené des actions notables, comme la lutte contre les pluies acides en Europe centrale, qui avaient autrefois décimé des forêts entières et bouleversé des écosystèmes dans l'hémisphère nord. Ces efforts ont permis de doubler les zones protégées pour la biodiversité et la préservation des sols et de l'eau depuis 1990. Aujourd'hui, plus de 300 millions d'hectares - soit la superficie de l'Italie - bénéficient d'une protection légale.

Mais le dernier rapport quinquennal de la commission avertit : la dégradation s'accélère. Les incendies, la sécheresse et les ravageurs détruisent des pans entiers de forêts. La croissance forestière ralentit, et les écosystèmes boréaux, qui contiennent à eux seuls 32 % du carbone terrestre mondial, sont particulièrement vulnérables à la hausse des températures et au dégel du pergélisol.

Un appel pressant avant Belém

À la veille du sommet climatique au Brésil, la CEE-ONU appelle à une action politique forte : renforcer la prévention des incendies, lutter contre les ravageurs, restaurer les écosystèmes à grande échelle et revoir les priorités économiques pour préserver les bénéfices environnementaux, sociaux et économiques des forêts.

« Le plus grand pays forestier du monde n'est pas le Brésil, mais la Russie : c'est notre premier message », a rappelé Mme Deda, soulignant que « même si la conférence se tient dans l'hémisphère sud, les forêts de l'hémisphère nord jouent un rôle crucial dans la lutte contre le changement climatique ».

UNOG - United Nations Office at Geneva published this content on November 05, 2025, and is solely responsible for the information contained herein. Distributed via Public Technologies (PUBT), unedited and unaltered, on November 05, 2025 at 20:35 UTC. If you believe the information included in the content is inaccurate or outdated and requires editing or removal, please contact us at [email protected]