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12/08/2025 | Press release | Distributed by Public on 12/08/2025 17:15

Le Conseil de sécurité débat d’une OSCE âgée d’un demi-siècle et qui fait face au plus important conflit européen depuis la Seconde Guerre mondiale

10056e séance - après-midi
CS/16238
8 décembre 2025

Le Conseil de sécurité débat d'une OSCE âgée d'un demi-siècle et qui fait face au plus important conflit européen depuis la Seconde Guerre mondiale

« Je suis convaincue que la manière dont la guerre [en Ukraine] prendra fin façonnera l'avenir de la paix et de la stabilité, non seulement en Europe, mais dans le monde entier », a déclaré aujourd'hui au Conseil de sécurité Mme Elina Valtonen, Présidente en exercice de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et Ministre des affaires étrangères de la Finlande. Elle a rappelé que c'est dans son pays, il y a 50 ans, que la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe a jeté les bases de l'Organisation en adoptant l'Acte final d'Helsinki. Un traité révolutionnaire, a-t-elle estimé, parce qu'il lie la régulation des relations entre gouvernements à la question des droits des individus.

Faisant remarquer que la guerre en Ukraine représente le conflit le plus long et le plus important depuis la Seconde Guerre mondiale, elle a fustigé les violations par la Russie de la Charte des Nations Unies et des principes d'Helsinki. « Soutenir l'Ukraine et promouvoir la responsabilité pour les violations du droit international ont figuré au cœur de mon mandat à la tête de l'OSCE », a-t-elle poursuivi, lançant un appel à tous les États pour qu'ils appuient l'Ukraine en vue d'une paix juste et durable. Sa présidence aura été marquée par des mesures visant à garantir que la Russie rende des comptes, a-t-elle estimé, mentionnant notamment le programme de soutien visant à l'enregistrement des déportations illégales d'enfants.

Critiques russes sur l'organisation paneuropéenne

La Fédération de Russie s'est livrée à une critique sévère de la présidence finlandaise, l'accusant d'avoir aggravé la crise au sein de l'organisation « en poussant l'ukrainisation totale de son agenda jusqu'à l'absurde ». Le délégué russe a blâmé la présidence en exercice de l'OSCE d'avoir ignoré le problème majeur, à savoir « la crise de sécurité européenne provoquée par les pays de l'OTAN ». Dans ces conditions, il n'est guère étonnant que l'organisation paneuropéenne soit « tombée dans l'oubli », a-t-il poursuivi, fustigeant la présidence actuelle d'avoir modifié les paramètres de fonctionnement de l'OSCE « en vue de servir ses ambitions nationales ou les désirs de certains groupes de pays ».

Dénonçant le « discours antirusse » que tient la Finlande au nom de l'OSCE, il a rappelé que celle-ci n'est pas parvenue à s'entendre sur les causes et les perspectives de règlement du conflit en Ukraine, alors même que le consensus est la pierre angulaire de son travail. Sous la direction finlandaise, tout a été fait pour ouvrir la voie à l'abandon de ce principe fondamental, sous couvert de « réformes douteuses menées dans le cadre du processus dit Helsinki+50 », s'est insurgé le représentant, pour qui l'OSCE doit cesser d'être instrumentalisée « dans le sens des intérêts occidentaux à l'est de Vienne ».

Le délégué russe a lancé un appel à la Suisse, prochaine Présidente en exercice de l'organisation, pour qu'elle « maintienne une impartialité maximale et agisse exclusivement au nom des 57 États ». À ses yeux, Berne est tout à fait capable de se concentrer « sur l'unification de la coopération au sein de l'OSCE, en mettant de côté la négativité qui s'est accumulée ces dernières années ».

Pour d'autres, un dispositif régional « pertinent » qui évolue

Les pays européens ont fait front commun contre la Russie et ses arguments. Mme Tanja Fajon, Ministre des affaires étrangères et européennes de la Slovénie, s'est ainsi inscrite en faux contre les critiques de la présidence actuelle de l'OSCE. « La Slovénie soutient la priorité accordée par la Finlande à l'Ukraine », a-t-elle déclaré. Quant à la représentante du Danemark, elle a rappelé que la majorité des États membres de l'OSCE défendent la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine.

Le Royaume-Uni, quant à lui, a tenu à souligner les violations russes des principes de l'OSCE et de l'Acte final d'Helsinki, estimant que cela compromet ses engagements internationaux. Malgré les progrès accomplis grâce au Président américain, son homologue russe refuse toute négociation sincère, a déploré le délégué britannique. Évoquant des actes de sabotage en Europe, une manipulation massive de l'information par la Russie ou encore les activités hostiles de ses agents, il a jugé indispensable une réponse collective, ce qui rend les organisations multilatérales, comme l'OSCE, essentielles.

À l'image du représentant britannique, plusieurs délégations européennes ont souligné la pertinence de l'OSCE dans le contexte actuel. Ainsi, Mme Fajon a-t-elle salué « un canal de dialogue essentiel », estimant que l'organisation est le plus important dispositif régional relevant du Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies.

Pour sa part, la France a salué l'actualité des principes fondateurs de l'OSCE en vue d'assurer la sécurité en Europe. Son représentant s'est ainsi félicité de la mise en place en Ukraine, par l'OSCE, d'instruments utiles, concrets et agiles, comme son programme d'appui au déminage, son soutien aux capacités ukrainiennes pour poursuivre pénalement les crimes commis par la Russie, ainsi que le renforcement des capacités ukrainiennes en matière de cybersécurité. Une analyse partagée par la Grèce, laquelle s'est félicitée du soutien de l'organisation à l'Ukraine. Dans ce cadre, son délégué a lancé un appel à la libération immédiate des trois membres du personnel de l'organisation détenus par la Russie.

La représentante des États-Unis, rappelant les propos du Président Donald Trump, a souhaité voir les organisations internationales, dont l'OSCE, revenir à leurs fondamentaux comme la promotion de la paix, la prévention de la guerre et le renforcement de la prospérité. L'organisation doit retourner à ses missions de base, a-t-elle poursuivi, l'enjoignant à continuer ses réformes pour permettre aux États de travailler sur les problèmes de sécurité les plus pressants - maîtrise des armes classiques, sécurité aux frontières, lutte contre le terrorisme. « L'OSCE doit être prête à contribuer à la sécurité quand le Président Trump parviendra à mettre en terme à la guerre entre la Russie et l'Ukraine ».

Les interventions de l'OSCE passées en revue

Si la guerre en Ukraine a mobilisé la plus grande part des débats, les intervenants ont aussi souligné les actions de l'OSCE dans d'autres pays des Balkans, d'Europe orientale ou du Caucase. Ainsi, Mme Valtonen a réitéré son appui à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de la Géorgie, où l'organisation aurait notamment renforcé son engagement avec la société civile. Elle a également évoqué les interventions de l'OSCE en Europe du Sud-Est, en vue de résoudre la crise politique et institutionnelle au Kosovo ou en soutenant l'ordre constitutionnel de la Bosnie-Herzégovine. Enfin, elle a pointé la responsabilité particulière de la République de Moldova dans le règlement du conflit transnistrien, tandis que la représentante danoise a dénoncé les tentatives de déstabilisation russes dans ce pays qui cherche à se rapprocher de l'Union européenne. La Grèce a, pour sa part, tenu à réaffirmer son soutien aux missions de l'OSCE en République de Moldova, mais aussi dans les Balkans occidentaux, en Géorgie et en Asie centrale.

«Il n'est pas nécessaire de réinventer l'ordre sécuritaire européen », a déclaré Mme Valtonen, estimant qu'il suffit de respecter les principes déjà adoptés de l'OSCE, ainsi que le droit international et la Charte des Nations Unies. « L'OSCE a un grand potentiel », a-t-elle continué, mentionnant son approche globale, ses institutions autonomes, ses 12 opérations préventives de terrain et les engagements collectifs de ses 57 États participants.

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