09/22/2025 | Press release | Distributed by Public on 09/22/2025 14:27
On trouvera, ci-après, le texte de l'allocution du Secrétaire général de l'ONU, M. António Guterres, prononcée à l'occasion de la Conférence internationale de haut niveau pour le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution des deux États, à New York, aujourd'hui:
Je remercie le Gouvernement français et le Royaume d'Arabie saoudite d'avoir organisé cette conférence internationale sur la mise en œuvre de la solution des deux États.
Je tiens également à saluer la délégation palestinienne et à redire ma déception que celle-ci se soit vu refuser la possibilité d'être pleinement représentée.
Ne nous leurrons pas: le conflit israélo-palestinien est dans l'impasse depuis plusieurs générations.
Le dialogue s'est essoufflé. Les résolutions ont été bafouées. Le droit international n'a pas été respecté. Des décennies de diplomatie se sont révélées infructueuses.
La situation est intolérable et se dégrade d'heure en heure.
Nous sommes ici aujourd'hui pour tenter de faire émerger la seule issue à ce cauchemar: la solution des deux États, avec deux États indépendants, souverains et démocratiques -Israël et la Palestine- vivant côte à côte dans la paix et la sécurité à l'intérieur de leurs frontières sûres et reconnues sur la base des frontières d'avant 1967, avec Jérusalem comme capitale des deux États -conformément au droit international, aux résolutions de l'ONU et autres accords pertinents.
Je salue les mesures prises par de nombreux États Membres pour mobiliser le soutien en faveur de la solution des deux États -y compris les engagements à reconnaître l'État de Palestine.
Et je me félicite que l'Assemblée générale ait adopté la Déclaration de New York.
Rien ne saurait justifier les effroyables attaques terroristes que le Hamas a perpétrées le 7 octobre ni les prises d'otages, que j'ai condamnées à maintes reprises.
J'appelle une fois de plus à un cessez-le-feu immédiat et permanent; à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages; à un accès humanitaire immédiat, total, sûr, inconditionnel et sans entrave.
Rien ne saurait non plus justifier la punition collective infligée au peuple palestinien ou toute forme de nettoyage ethnique.
La décimation systématique de Gaza.
La famine imposée à la population.
Le meurtre de dizaines de milliers de civils, pour la plupart des femmes et des enfants, et de centaines de nos propres collègues humanitaires.
Rien ne saurait excuser l'évolution de la situation en Cisjordanie, qui menace de porter un coup fatal à la solution des deux États.
L'expansion incessante des colonies.
La menace rampante de l'annexion.
L'intensification de la violence des colons.
Tout cela doit cesser.
La situation est intolérable sur les plans moral, juridique et politique.
Nous devons nous réengager en faveur de la solution des deux États avant qu'il ne soit trop tard.
Une solution prévoyant deux États indépendants, contigus, démocratiques, viables et souverains qui se reconnaissent mutuellement et qui sont pleinement intégrés dans la communauté internationale.
Celles et ceux qui y font obstacle doivent répondre à une question fondamentale:
Quelle est l'alternative?
Un État unique où les Palestiniens seraient privés de leurs droits fondamentaux?
Expulsés de leurs maisons et de leurs terres?
Forcés de vivre sous une occupation perpétuelle, dans la discrimination et l'asservissement?
Comment peut-on en arriver là au XXIe siècle? Comment cela peut-il être acceptable?
Ce scénario n'apporterait ni paix ni justice.
Il ne ferait qu'isoler davantage Israël sur la scène internationale.
Soyons clairs: la création d'un État palestinien est un droit et non une faveur.
Et refuser le statut d'État à la Palestine reviendrait à récompenser les extrémistes du monde entier.
Sans solution des deux États, il ne peut y avoir de paix au Moyen-Orient, et le radicalisme gagnera du terrain dans le monde entier.
Cette conférence doit marquer un tournant -ouvrant la voie à des progrès irréversibles pour mettre fin à l'occupation illégale et concrétiser notre aspiration collective d'une solution à deux États.
Tout cela s'inscrit dans le respect du droit international, est approuvé par l'Assemblée générale, et soutenu par la communauté internationale.
C'est la seule voie crédible vers une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens -et vers la paix et la sécurité de tout le Moyen-Orient.
Cela exigera des décisions difficiles -de la part de tous.
Cela demandera du courage et un leadership fondé sur les principes -de part et d'autre.
Je vous exhorte à faire tout ce qui est en votre pouvoir pour que la solution à deux États prévale - pour les peuples d'Israël, de Palestine, et pour l'humanité tout entière.