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11/05/2025 | Press release | Distributed by Public on 11/05/2025 06:54

Créer une dynamique pour le Programme 2030

DOHA, QATAR, le 5 novembre - La seconde table ronde du Deuxième Sommet mondial pour le développement social a été l'occasion pour les participants de débattre des progrès réalisés depuis la Déclaration de Copenhague de 1995 et des défis persistants dans la mise en œuvre des engagements en matière de développement social. La discussion a porté sur la nécessité de renouveler la solidarité mondiale, de renforcer la confiance dans les institutions et d'assurer une cohérence entre les politiques économiques, sociales et environnementales pour atteindre les objectifs du Programme 2030.

Dans son discours liminaire, la Vice-Secrétaire générale de l'ONU, Mme Amina J. Mohammed, a relevé que si des progrès ont été réalisés, notamment une réduction de l'extrême pauvreté, un meilleur accès à l'éducation et à la santé, et une espérance de vie plus longue, beaucoup de personnes n'en ont pas bénéficié. « Les inégalités se creusent et continuent de façonner l'avenir plus que les opportunités », a-t-elle observé.

De même, elle a insisté sur le fait que les progrès graduels ne suffisent pas: « lorsque l'injustice se transmet d'une génération à l'autre, nous rompons le contrat social ». Exhortant la communauté internationale à changer de cap, elle a souligné que les progrès réels ne peuvent être accomplis que collectivement. « Un jour, les générations futures nous demanderont si nous avons eu le courage de changer de cap. Notre réponse doit être "oui" », a-t-elle lancé.

Interrogé sur les effets de la dette et de la consolidation budgétaire sur le développement social, le Ministre de la planification et de la coordination de l'aide au développement de la République démocratique du Congo (RDC) a indiqué que le budget de l'État avait été triplé pour financer le plan de développement du Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, mais que les efforts de guerre avaient ralenti cette dynamique: « 40% du budget a dû être consacré à la défense ». Malgré ce contexte, la RDC poursuit ses investissements dans l'éducation, la santé et le développement local, en s'appuyant sur des partenariats public-privé, notamment dans l'agriculture. « Sans paix, il ne peut y avoir de développement », a souligné M. Guylain Nyembo Mbwizya.

Confiance et planification budgétaire

De son côté, la Ministre de la sécurité sociale de la Finlande a considéré que le rétablissement de la confiance doit être un objectif politique à part entière, fondé sur l'équité, la transparence et l'inclusion. « La confiance est le plus grand atout d'une société », a affirmé Mme Sanni Grahn-Laasonen, notant que la protection sociale renforce la résilience et que la confiance croît lorsque les personnes se sentent incluses et en sécurité. Les politiques publiques axées sur la couverture santé universelle, l'éducation, le travail décent et l'égalité des sexes ont, selon elle, contribué à faire de la Finlande « le pays le plus heureux du monde pour la huitième fois ».

Pour sa part Ministre du développement social et de la famille du Qatar, a mis en avant la planification budgétaire à long terme comme facteur de stabilité et de résilience. Mme Buthaina bint Ali Al Jabr Al Nuaimi a précisé que la politique budgétaire du Qatar visait à préserver la famille, promouvoir l'inclusion et renforcer la cohésion sociale. Pour soutenir les pays vulnérables, le Qatar mobilise des prêts concessionnels, des bourses et des garanties, notamment dans les secteurs de l'éducation et du développement économique. « La politique sociale doit profiter à ceux qui en ont le plus besoin », a-t-elle souligné.

La nécessité de créer des mécanismes de contrôle et d'évaluation pour accélérer la mise en œuvre des engagements pris à Copenhague et à Doha a été mise en avant par le Vice-président employeur à l'Organisation internationale du travail (OIT), qui a appelé à un rôle accru du secteur privé dans le suivi et souligné que « la bonne gouvernance est la base de la confiance, de l'emploi décent et de la croissance économique », a également souligné M. Matthias Thorns.

Accélérer les progrès, c'est donner la priorité à trois actions, a suggéré la Directrice de l'Oxford Poverty and Human Development Initiative qui a appelé à adopter une approche cohérente alignant politiques économiques, fiscales, sociales et environnementales sur les droits humains, notamment à travers la fiscalité progressive, la transparence budgétaire et les investissements dans les services publics. Deuxièmement, a poursuivi Mme Sabina Alkire, il faut supprimer les obstacles institutionnels et fiscaux, en mettant fin aux politiques d'austérité et en luttant contre la corruption et les flux financiers illicites. Elle a ensuite appelé à combattre les inégalités structurelles et renforcer la participation des groupes marginalisés.

Le bien-être des enfants - un indicateur clef

« Les droits et le bien-être des enfants sont un indicateur clef du progrès social », a affirmé à son tour la Présidente-Directrice générale de Save the Children International qui a alerté qu'en 2030, 750 millions d'enfants vivront encore dans la pauvreté multidimensionnelle et 224 millions resteront exclus du système scolaire. « Chacun d'entre eux représente une promesse non tenue de la Déclaration de Copenhague », a déploré Mme Inger Ashing, en dénonçant le manque de volonté politique et de financement. Elle a appelé à accroître les investissements sociaux, à responsabiliser la société civile et à évaluer chaque politique en fonction de son impact sur la vie des enfants. « En donnant la priorité aux enfants, nous tiendrons toutes les promesses faites à Copenhague, à Doha et dans le Programme 2030 », a-t-elle conclu.

Au cours de la discussion qui a suivi, les États Membres et autres participants ont réaffirmé l'importance d'une approche intégrée et fondée sur les droits humains pour le développement social. À l'instar de la RDC et de l'Ukraine, ils sont convenu que la paix, la confiance, le financement, l'inclusion sociale et la solidarité mondiale restent les piliers essentiels pour transformer les engagements de Copenhague et de Doha en réalités tangibles.

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