12/10/2025 | News release | Distributed by Public on 12/11/2025 14:55
10 décembre, 2025Alors que les 16 journées d'activisme arrivent à leur terme, je suis toujours frappée par la force du travail que nos affiliés ont mené dans le monde entier. Ces 16 jours ne sont pas un geste symbolique de notre mouvement, ils sont la prise de conscience qui se matérialise dans une action qui change effectivement les lieux de travail.
Par Christine Olivier, secrétaire générale adjointe d'IndustriALL
Cette année, dans toutes les industries et sur tous les continents, les syndicats ont été confrontés à la violence et au harcèlement basés sur le genre (VHBG) sous toutes ses formes, y compris une des plus répandues et des plus insidieuses : la violence technologique. Ils ont organisé, éduqué, négocié, formé et amplifié la voix des survivantes.
Voici quelques exemples d'actions entreprises par nos affiliés cette année qui nous rappellent pourquoi nous nous battons et pourquoi nous devons continuer.
Le Syndicat de la Branche républicaine des travailleurs de l'industrie d'Arménie a rejoint la campagne d'UNITE pour la fin de la violence numérique envers les femmes et les jeunes-filles dans un séminaire marquant qui a rassemblé 19 organisations membres.
Le Syndicat de la Branche républicaine des organisations syndicales de travailleurs de l'industrie d'Arménie
Le syndicat sonne l'alarme devant le harcèlement par voie technologique, les menaces en ligne, le harcèlement, la diffusion d'informations personnelles et il relie son action à la récente ratification, par l'Arménie, de la convention 190 de l'OIT. Sa volonté de relèvement des politiques, de sensibilisation et de sécurisation des lieux de travail numériques constitue une grande première pour la région.
Au Pakistan, les affiliés ont eu des discussions et des réunions avec des travailleurs et des membres pour faire la lumière sur la VHBG. Ces échanges sereins et continus, qui ont généré un contexte sûr, renforcé la confiance, rompu le silence, sont la base sur laquelle se bâtissent des mécanismes de signalement plus forts et des lieux de travail plus sûrs.
L'enquête menée par l'IGBCE a révélé des chiffres alarmants :
KlarkantIGBCE
Il a réagi par le lancement de l'énorme campagne KlarkantIGBCE et sa tolérance zéro pour le sexisme et le harcèlement sexuel. Il a créé des outils pour les travailleuses, soutenu des comités d'entreprise, fourni des clauses-type pour la négociation, des études et des mesures de sensibilisation figurant dans toutes ses manifestations et formations des effectifs.
C'est ainsi qu'on suscite un changement de culture : par la clarté, le courage et le changement systémique.
Na'amat, le mouvement des femmes de l'Histadrout, a consacré sa conférence annuelle à la violence technologique envers les femmes, qui va des images intimes générées par IA à la surveillance numérique et au contrôle coercitif.
Des témoignages d'experts ont montré comment la violence évolue avec la technologie et pourquoi les protections doivent évoluer elles aussi.
L'activiste Shira Isakov
Une des contributions ayant le plus marqué fut celle de la survivante de violence domestique et activiste Shira Isakov, qui a courageusement raconté la tentative de meurtre dont elle a survécu et son choix pour la vie. Son courage, qui a transformé un traumatisme en activisme et en combat législatif, symbolise la force et la résistance des travailleuses partout dans le monde.
Au Mexique, le syndicat de la métallurgie, de l'automobile et des industries connexes, SITIMM, a pratiqué une démarche multicouches pendant les 16 journées :
En poursuivant son Diplomado de Desarrollo y Liderazgo de la Mujer Trabajadora, intégrant la VHBG, le leadership et l'autonomisation dans sa formation de longue durée pour travailleuses;
En exposant des affiches dans 170 lieux de travail où le SITIMM a des conventions collectives, pour faire en sorte que tous les travailleurs voient le message disant que la violence et le harcèlement n'ont pas leur place sur le lieu de travail;
En reprenant dans leurs programmes de négociation des revendications pour l'ajout, dans toutes les conventions collectives, de protocoles tenant compte des considérations de genre et de mécanismes de réaction d'urgence.
C'est la puissance des syndicats en action : éducation, sensibilisation et engagements contraignants par la négociation collective.
En Arménie, au Pakistan, en Allemagne, en Israël et au Mexique,nos affiliés ont lancé des actions qui reflètent le cœur de notre mission :
Beaucoup utilisent les outils d'IndustriALL, comme notre trousse d'outils sur la VHBG, le guide pour la négociation de la C190 et nos matériaux sectoriels sur l'égalité, ce qui prouve que le partage de ressources peut alimenter la force collective.
La VHBG n'aura pas disparu le 10 décembre.
Les survivantes auront encore besoin de soutien.
Les inégalités sur le lieu de travail ne se mettent pas en pause.
La fin des 16 jours devrait renforcer notre détermination à agir plus activement encore :
Nos actions, dans les ateliers de formation, les usines, les universités, les salles de conférence, les sièges des syndicats et les espaces numériques, changent les vies des travailleuses.
Vous prouvez, chaque jour, que la violence n'est pas inévitable.
Le silence n'est pas acceptable.
Et les syndicats sont essentiels.
Alors que se clôturent les 16 journées d'activisme de cette année, je tiens à proclamer clairement :
Nous n'en avons pas terminé.
Nous ne renonçons pas.
Et nous n'arrêterons pas tant que toutes les femmes, sur tous les lieux de travail, partout, ne seront pas en sécurité et à l'abri de la violence et du harcèlement.