12/03/2025 | Press release | Distributed by Public on 12/04/2025 03:00
Brazzaville - Des responsables de la santé de la République du Congo et des experts de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) ont organisé aujourd'hui un exercice de simulation sur la résistance aux antimicrobiens (RAM), faisant du pays le premier de la Région à accueillir une telle activité visant à offrir une expérience pratique pour évaluer la capacité des pays à détecter, signaler et répondre aux infections résistantes aux médicaments.
La simulation a mis les experts - issus des secteurs de la santé humaine et animale - dans un scénario réaliste : une épidémie soudaine causée par un agent pathogène dangereux et multirésistant. Les participants devaient collaborer pour identifier les cas suspects, confirmer le pathogène en laboratoire, partager rapidement les données et coordonner les actions entre secteurs afin de protéger les communautés. L'exercice aide les pays à comprendre l'efficacité de leurs systèmes sous pression, en révélant ce qui fonctionne bien et ce qui nécessite des améliorations urgentes.
Au cours de l'exercice, les participants ont cartographié les rôles en cas d'événement RAM : quelles institutions détectent les cas, qui les signale, comment les données circulent entre les laboratoires et les autorités sanitaires, et comment les décisions sont prises. Cela permet aux pays d'aligner leurs systèmes sur le Système mondial de surveillance de la résistance et de l'utilisation des antimicrobiens (GLASS) de l'OMS et de renforcer la collaboration dans le cadre de l'approche « Une seule Santé ».
Les enseignements tirés seront intégrés dans les plans nationaux d'amélioration et vont soutenir la mise en œuvre des plans d'action nationaux existants sur la RAM.
La RAM survient lorsque des bactéries, virus, champignons et parasites évoluent pour résister aux médicaments qui étaient autrefois efficaces pour les traiter. À mesure que ces infections deviennent plus difficiles à guérir, des maladies courantes deviennent potentiellement mortelles. Pour les pays africains, où l'accès aux laboratoires et aux systèmes de surveillance est parfois limité, se préparer à la RAM est essentiel pour sauver des vies.
Le Congo a été choisi comme pays pilote car il reflète de nombreux défis auxquels la Région est confrontée : augmentation des infections résistantes, utilisation généralisée et souvent non réglementée des antimicrobiens, et capacités limitées des laboratoires et de surveillance des maladies. Bien que le Congo dispose d'un plan national RAM validé, celui-ci n'est pas encore pleinement mis en œuvre et la RAM n'est pas intégrée au système national de Surveillance intégrée des maladies et riposte (SIMR).
L'Afrique subsaharienne enregistre actuellement le taux de mortalité due à la RAM le plus élevée au monde. Chaque année, on estime que 1,14 million de décès dans la région sont directement causés par la RAM, avec 4,71 millions de décès supplémentaires associés. Sans systèmes renforcés pour prévenir, détecter et répondre aux infections résistantes, ce chiffre pourrait atteindre près de 2 millions de décès annuels d'ici à 2050.
La simulation au Congo contribue aux stratégies mondiales et régionales, notamment la Déclaration politique des Nations Unies sur la RAM, les Priorités stratégiques et opérationnelles de l'OMS pour 2025-2035 et la Stratégie régionale pour accélérer la mise en œuvre et le suivi des plans d'action nationaux sur la RAM (2023-2030) dans la Région africaine de l'OMS. Elle renforce également le rôle des bureaux de l'OMS dans l'appui à la préparation et à la riposte nationales.
En tant que premier pays africain à réaliser un exercice de simulation sur la RAM, le Congo ouvre la voie à d'autres pays. Les enseignements tirés vont orienter les futurs exercices, soutenir des systèmes de surveillance plus solides dans toute la Région et contribuer aux efforts mondiaux pour préserver l'efficacité des médicaments qui sauvent des vies.
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