RSF - Reporters sans frontières

07/16/2025 | Press release | Distributed by Public on 07/17/2025 11:15

Inde : RSF appelle la justice à prendre des sanctions exemplaires contre les agresseurs du journaliste Bijay Pradhan, ligoté et battu

Près de deux mois après l'agression brutale du journaliste du média local Bada Khabar, Bijay Pradhan, attaqué alors qu'il enquêtait sur des soupçons d'irrégularités dans l'attribution d'un chantier public dans l'État d'Odisha, l'impunité reste entière. Reporters sans frontières (RSF) exhorte les autorités à traduire en justice sans délai les auteurs de cette grave attaque.

Ligoté, roué de coups et traîné sur le sol en public pendant plus de deux heures, c'est l'agression qu'a subie le 23 mai le correspondant du journal local en langue odia Bada Khabar, Bijay Pradhan, dans le village de Kulthipali, dans l'Odisha, un État de la côte est de l'Inde. Il enquêtait sur des irrégularités présumées dans l'attribution par la municipalité d'un projet de mur de soutènement, à l'origine de soupçons de corruption. Près de deux mois après l'attaque, Bijay Pradhan souffre toujours d'une rupture du tympan, incapable de reprendre son travail. Ses agresseurs ont également détruit ses téléphones portables, qui lui permettaient de filmer ses reportages.

Cette agression d'une extrême violence a été largement diffusée sur les réseaux sociaux, les agresseurs apparaissant à visages découverts, comme une mise en garde envoyée à tout autre journaliste qui poursuivrait le travail de Bijay Pradhan.

En raison de ces images, quatre personnes ont été identifiées et arrêtées le 27 mai : l'entrepreneur chargé du chantier, présenté comme le principal suspect, ainsi que des membres de sa famille. Mais à peine deux jours plus tard, le 29 mai, l'entrepreneur a été remisen liberté sous caution, suivi des trois autres suspects, le 31 mai, en dépit des preuves filmées les accablant et des risques que leur libération fait peser sur la sécurité de Bijay Pradhan. A ce jour, la police d'Odisha tarde à expliquer le déroulé de cette affaire, une exigence pourtant formuléepar la Commission nationale indienne des droits humains (National Human Rights Commission ou NHRC), le 30 mai.

L'épouse de l'un des agresseurs présumés de Bijay Pradhan a depuis déposé une plainte contre le journaliste, l'accusant, sans preuve, de tentative d'extorsion.

"L'agression subie par Bijay Pradhan en raison de son travail d'enquête est révoltante et appelle des sanctions exemplaires, au regard de la gravité des faits. Les agresseurs de Bijay Pradhan n'ont pas cherché à dissimuler leur identité alors qu'ils étaient filmés, témoignant d'un sentiment d'impunité intolérable. La justice indienne doit faire son travail sans délai et la police d'Odisha répondre à la demande de la NHRC, sans quoi la terreur dissuadera tout journaliste d'enquêter sur des faits de corruption dans l'intérêt général du public. La justice doit également classer au plus vite la procédure baillon engagée contre Bijay Pradhan.

Célia Mercier
Responsable du bureau Asie du Sud de RSF
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Publié le16.07.2025
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