01/09/2025 | Press release | Distributed by Public on 01/09/2025 01:44
Les équipes du centre de référence maladies rares MATHEC de l'hôpital Saint-Louis AP-HP et de l'université Paris Cité, coordonnées par la Pr Dominique Farge, ont mené une étude clinique de preuve de concept de phase I-II, avec les Prs Mark Lowdell (University College of London) et Karin Tarte (CHU de Rennes et UMR Inserm U1236), sur l'administration de cellules stromales mésenchymateuses chez des patients atteints de lupus érythémateux systémique (LES) résistant aux traitements de première et seconde ligne. L'objectif était d'obtenir les preuves de l'innocuité et de la faisabilité de l'administration chez les patients atteints de LES réfractaires aux traitements immunosuppresseurs conventionnels et de révéler les mécanismes d'action des cellules stromales mésenchymateuses sur les lymphocytes B pathogéniques des malades.
Les résultats de cette étude de phase I ont fait l'objet d'une publication parue le 17 décembre 2024 dans la revue The Lancet Rheumatology.
L'équipe de recherche a étudié les effets de l'administration de cellules stromales mésenchymateuses allogéniques dérivées du cordon ombilical (MSC-UC) obtenues à partir d'un stock cellulaire produit à l'University College of London et administrées en une seule perfusion intra-veineuse sur huit patients atteints de LES sévères et réfractaires aux traitements immunosuppresseurs conventionnels préalables.
Le critère d'évaluation principal était le taux d'événements indésirables graves (EIG ; grade ≥ 3) au cours des dix premiers jours après la perfusion de MSC-UC. Une seule perfusion de MSC allogéniques s'est avérée sûre chez les huit patients de l'étude, aucun effet indésirable grave n'ayant été signalé au cours de la période d'observation.
« Les résultats cliniques observés ont permis pour certains patients des mises en remissions durables et bénéfique clinique à court terme. Ces données suggèrent que cette innovation thérapeutique peut avoir un effet précoce sur la stabilisation de la maladie, susceptible de se maintenir au moins un an après l'injection. » constate la Professeure Dominique Farge, professeur à l'université Paris Cité et cheffe de service, unité de médecine interne CRMR MATHEC, maladies auto-immunes et thérapie cellulaire de l'hôpital Saint-Louis AP-HP.
« Cette étude contribue également à mieux comprendre les mécanismes d'action de ces nouvelles thérapeutiques et donc à définir des tests compagnons permettant de mieux sélectionner et suivre les patients susceptibles de répondre » complète la Professeure Karin Tarte, directrice du laboratoire de suivi immunologique des thérapeutiques innovantes (SITI) du CHU de Rennes, EFS Bretagne et directrice de l'UMR U1236 Inserm, Université Rennes.
« Ces premiers résultats encourageants ouvrent la voie à d'autres études contrôlées randomisées conçues pour évaluer l'innocuité et l'efficacité des injections répétées de CSM allogéniques provenant de différentes sources de tissus dans les maladies auto-immunes sévères en France et à l'international. », conclut la Pr Dominique Farge.
Cette étude de phase I promue par l'AP-HP, a été financée par le prix "Thérapie génique et cellulaire" attribué au Pr Farge en 2014 par la Fondation du Rein et l'Alliance Maladies Rares AFM- Téléthon, la direction de la recherche clinique et de l'innovation de l'AP-HP et l'Agence nationale de la recherche via le programme « Infrastructures Ecell ».
Le lupus érythémateux systémique (LES) est une maladie auto-immune rare et chronique, qui alterne des périodes successives de poussées et de rémissions avec un éventail très large de manifestations cliniques : cutanées, musculo-articulaires, cardio-respiratoires, gastro-intestinales, rénales, hématologiques, neurologiques et ophtalmiques. Le LES est caractérisé par une inflammation de plusieurs tissus, la production d'auto-anticorps dirigés contre des antigènes nucléaires et une hyper activité de lymphocytes B auto-réactifs. Les traitements classiques du LES reposent en première intention sur l'utilisation de différents types de médicaments, corticoïdes, antipaludéens, immunosuppresseurs ou immunomodulateurs, utilisés seuls ou en association selon des schémas de référence. Si la plupart des patients rentrent en rémission grâce aux traitements conventionnels, 15 à 20% sont résistants et réfractaires avec une évolution qui reste péjorative associée à une morbidité et une mortalité élevée en raison de l'évolutivité de la maladie et du risque de complications (infectieuses, néoplasiques, vasculaires et métaboliques) liées aux traitements au long cours.
Pour en savoir sur la thérapie par cellules souches pour les maladies auto-immunes : découvrez la plateforme maladies auto-immunes et thérapie cellulaire (MATHEC).