11/07/2025 | News release | Distributed by Public on 11/07/2025 14:32
Le chef de l'ONU a dressé un constat sans détour. « L'ère des combustibles fossiles touche à sa fin et les énergies propres prennent leur essor. Faisons en sorte que cette transition soit juste, rapide et définitive », a-t-il dit vendredi lors d'une table ronde sur la transition énergétique à Belem, qui abritera du 10 au 21 novembre le prochain sommet mondial sur le climat.
Les énergies vertes représentent désormais 90 % des nouvelles capacités de production d'électricité, et les investissements dans le secteur ont atteint 2 000 milliards de dollars l'an dernier - soit 800 milliards de plus que pour les combustibles fossiles.
« La révolution des renouvelables est là », a affirmé M. Guterres. « Mais nous devons aller beaucoup plus vite - et veiller à ce que tous les pays en bénéficient ».
Il a appelé à une transition d'ici à 2030 fondée sur trois grands piliers : tripler les capacités d'énergies renouvelables, doubler l'efficacité énergétique, et accompagner les pays dépendants du pétrole, du charbon ou du gaz.
Même les engagements actuels ne suffisent pas. Selon les projections des Nations Unies, la température mondiale devrait encore dépasser les 2 °C par rapport à l'ère préindustrielle, même si tous les plans nationaux de réduction des gaz à effet de serre étaient appliqués.
« Cela signifie plus d'inondations, plus de chaleur, plus de souffrance - partout », a averti le Secrétaire général. Pour espérer revenir sous la barre de 1,5 °C d'ici la fin du siècle, « les émissions mondiales doivent diminuer de près de moitié d'ici 2030, atteindre la neutralité carbone en 2050, puis devenir négatives ensuite ».
Pour y parvenir, António Guterres a appelé« aligner les lois, politiques et incitations sur une transition énergétique juste, et supprimer les subventions aux combustibles fossiles qui faussent les marchés et nous enferment dans le passé ».
Afin de soutenir les communautés qui dépendent du secteur des hydrocarbures, il a insisté sur la nécessité de créer des emplois nouveaux et de former les travailleurs. Les jeunes et les femmes, a-t-il rappelé, doivent en être les premières bénéficiaires.
« Investissez dans les réseaux, le stockage et l'efficacité. Les renouvelables progressent, les infrastructures doivent suivre - vite », a poursuivi le chef de l'ONU.
La technologie, a-t-il ajouté, « doit faire partie de la solution, et non devenir une nouvelle source de tension » : l'énergie propre devra alimenter la demande croissante d'électricité, notamment celle des centres de données liés à l'intelligence artificielle.
Enfin, il a appelé à « libérer à grande échelle les financements pour les pays en développement », rappelant que l'Afrique ne capte encore que 2 % des investissements mondiaux dans les énergies propres.
« Nous devons aider les pays en développement à mettre en œuvre leur engagement à abandonner les combustibles fossiles, grâce à une coopération renforcée, à des investissements et à un transfert de technologies - adaptés à leurs capacités et à leurs dépendances respectives », a-t-il conclu.