10/30/2025 | Press release | Distributed by Public on 10/30/2025 09:43
Le journaliste indépendant soudanais Mouammar Ibrahim a été arrêté en raison de son travail journalistique, le dimanche 26 octobre, par les Forces de soutien rapide (FSR) à El-Fasher, la capitale du Darfour-Nord qu'ils ont prise après plus de 500 jours de siège et d'affrontements avec l'armée régulière. Reporters sans frontières (RSF) appelle les FSR à le libérer immédiatement et rappelle qu'elles seront tenues responsables de son intégrité physique.
Le 27 octobre, une source officielle des Forces de soutien rapide (FSR) a confirmé à RSF que le journaliste indépendant soudanais Mouammar Ibrahim, qui couvre depuis deux ans les développements du conflit à El Facher et documente la situation humanitaire dans la région, notamment pour la chaîne qatarienne Al Jazeera, faisait l'objet d'un interrogatoire pour "incitation à la discorde" et "diffusion de fausses informations". Il est détenu dans un lieu secret et sans contact avec ses proches ou un avocat.
"Si les Forces de soutien rapide (FSR) ont affirmé que le journaliste était sain et sauf et qu'ils le remettraient prochainement à la Croix-Rouge, RSF rappelle avec force que la détention secrète constitue une violation grave du droit international et que les parties au conflit ont l'obligation de protéger les journalistes. L'organisation demande aux FSR de libérer immédiatement Mouammar Ibrahim, ainsi que ses quatre confrères encore détenus, et de mettre fin aux représailles contre les professionnels de l'information. Les graves violations des droits humains, les attaques contre les journalistes, qui continuent à informer la population malgré les risques, doivent cesser dans ce pays ravagé par le conflit et où le droit à l'information est d'autant plus crucial.
Le Soudan plongé dans un trou noir médiatique
Depuis que la guerre a éclaté le 15 avril 2023 au Soudan, les professionnels de l'information font face à de graves dangerset des conditions alarmantes, notamment à El Fasher, au cœur du Darfour-Nord, l'une des zones les plus dangereuses du Soudan pour les journalistes. Cela a plongé le pays dans un trou noir médiatique, encore aggravé par l'interruprtion parfois presque totale des communications, à travers des coupures régulières de courant et d'Internet.
Le Soudan occupe la 156e place sur 180 pays et territoires dans le Classement mondial de la liberté de la presseétabli par RSF en 2025.