07/13/2025 | Press release | Distributed by Public on 07/14/2025 01:10
À la veille de l'audience de ce lundi 14 juillet, Reporters sans frontières (RSF), le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et l'International Press Institute (IPI) ont mené une action de solidarité devant la prison de Mzia Amaghlobeli, pour exprimer leur soutien. Les trois ONG se rendront à Batoumi pour observer le procès de la journaliste géorgienne détenue arbitrairement depuis six mois. Elles appellent à l'abandon immédiat des poursuites et à sa libération sans condition.
C'est la première femme journaliste à être emprisonnée en Géorgie pour des motifs politiques depuis l'indépendance du pays, après la chute de l'Union soviétique. Figure de renom, cofondatrice des médias indépendants Batumelebiet Netgazeti, Mzia Amaghlobeli est poursuivie dans trois procédures distinctes : une poursuite pénale pour "attentat contre un policier"à la suite d'une gifle symbolique, ainsi que deux procédures administratives pour "insulte et résistance à la police"et pour "altération de l'apparence d'un bâtiment", après avoir collé un autocollant de protestation. Son arrestation, en janvier 2025, repose sur des accusations manifestement infondées et disproportionnées.
En amont de l'audience cruciale du 14 juillet, RSF exprime sa vive inquiétude quant aux nombreuses irrégularités relevées : détention préventive injustifiée, usage disproportionné du droit pénal, partialité du tribunal, violences verbales en détention, et violations répétées des droits de la défense. Le Premier ministre géorgien lui-même a publiquement porté atteinte à la présomption d'innocence de la journaliste en déclarant qu'elle aurait agi "sur instructions"d'organisations étrangères.
"Le maintien en détention de Mzia Amaghlobeli repose sur des charges absurdes et révèle une volonté manifeste de faire taire une journaliste critique, dans un climat de dérive autoritaire croissante en Géorgie. RSF appelle les autorités géorgiennes à abandonner toutes les poursuites et à la libérer immédiatement. L'organisation sera présente à l'audience pour soutenir la journaliste dans cette affaire symbolique de l'attaque désormais débridée du régime contre la liberté de la presse et le droit à l'information.
Juste après son arrestation, Mzia Amaghlobeli a mené une grève de la faim de 38 jours pour dénoncer sa détention. Son procès est suivi par plusieurs institutions internationales, dont la Fondation Clooney pour la Justice (TrialWatch), ainsi que le CPJ et l'IPI avec lesquels RSF se rend à l'audience. Il a suscité une vague de solidarité internationale, y compris au sein du Parlement européen et du Congrès américain.
Ce harcèlement judiciaire s'inscrit dans un climat de répression en Géorgie, marqué par une offensive brutale et accélérée contre les professionnels des médias, et un grave reculde la liberté de la presse et de la démocratie. Le pays a perdu 11 places dans le dernier Classement mondialétabli par RSF.