10/07/2025 | News release | Archived content
Engagée sur toute la durée de l'exercice « Volfa » 25, la défense sol-air est au cœur du dispositif. Sur la base aérienne (BA) 118 de Mont-de-Marsan et dans le Massif central, l'escadron de défense sol-air (EDSA) « Tursan » participe à des scénarios de haute intensité, que ce soit pour intercepter des menaces aériennes ou jouer le rôle de la force adverse en conditions opérationnelles.
Depuis les vallons bocagers de la Creuse, les spécialistes de la défense sol-air sont à pied d'œuvre et veillent au grain. Alors que des raids aériens s'enchaînent à un rythme soutenu sur une large partie du territoire français, un système sol-air moyenne portée/terrestre (SAMP/T) Mamba a pris ses quartiers dans le Massif central, où le bourdonnement discret des moteurs se mêle aux bruits ambiants du terrain.
Déployé à une douzaine de kilomètres du camp militaire de La Courtine, près de la commune de Féniers, un SAMP/T Mamba a été engagé dans le cadre de l'exercice d'envergure « Volfa » 25. Placés sous le commandement et la conduite tactique du Centre de management de la défense dans la 3e dimension (CMD3D), opérateurs et techniciens des systèmes d'armes de défense sol-air s'entraînent sur des scénarios de menaces aériennes de haute intensité dans la zone TSA 43, un espace aérien réservé aux opérations militaires. « L'essentiel des moyens est installé sur une colline dominant la zone afin d'optimiser la détection radar. Seul l'EDSA "Tursan" représente la défense sol-air sur cet exercice majeur en armant un plot dans le Massif central et un autre sur la base aérienne 118 », révèle le capitaine Sébastien, chef du poste de commandement de défense sol-air engagé sur cette zone.
Articulé autour de trois modules de lancement terrestre (MLT), d'un module radar et identification (MRI), et d'un module d'engagement (ME), le SAMP Mamba offre une capacité d'action redoutable sur un large éventail de menaces aériennes : missiles balistiques de classe 1 (600 km de protée), avions de chasse ou de transport, hélicoptères, missiles de croisière et drones tactique. Un module de rechargement terrestre (MRT), employé pour réalimenter les MLT en missiles, ainsi que trois modules de soutien technique, chargés de la maintenance des systèmes, composent le reste du dispositif. « En fonction des scénarios, nous incarnons soit la force amie, les Blue, pour neutraliser des menaces aériennes, soit la force adverse, les Red, en jouant des éléments sol-air en environnement permissif », précise le caporal-chef Maialen, adjointe au chef logisticien du camp.
Sur les scopes (écrans des consoles) du module d'engagement, les différentes pistes détectées grâce au radar Arabel vont permettre de reconstituer la situation aérienne dans un rayon d'action d'environ 60 km. Fixé au module d'engagement, ce radar à antenne polygonale assure également le guidage des missiles via la liaison radar missile, avec un rafraîchissement de la situation aérienne toutes les secondes. « La liaison de données tactiques va permettre de récupérer la situation aérienne générale retransmise par le CMD3D. Celui-ci va ensuite trier les différentes pistes avant de les envoyer au module d'engagement », présente le sergent-chef Jeff, chargé de la mise en place et de la maintenance du radar ainsi que de tout le matériel électronique des systèmes mobilisés. Selon la menace détectée, le ME peut procéder à la simulation de tir d'un missile Aster 30 pour la neutraliser. Relié au module d'engagement grâce à la liaison 16 (L16), le CMD3D délivre ou non l'ordre d'engagement. Si l'autorisation est donnée, l'opérateur principal de tir, installé dans le module d'engagement, exécute la commande « Fire », déclenchant le lancement d'un missile depuis un module de lancement terrestre. Chaque véhicule lanceur peut emporter jusqu'à huit missiles Aster 30 pouvant atteindre une cible dans un rayon d'environ 100 km une fois l'ordre d'engagement validé.
Arrivés le 25 septembre, les 50 opérateurs de défense sol-air engagés sur le camp de La Courtine sont soutenus par une vingtaine de techniciens des systèmes d'information et de communication (SIC), principalement issus de l'Escadre aérienne de commandement et de conduite projetable (EAC2P) de la BA 105 d'Évreux-Fauville. Mécaniciens radio-radar, administrateurs systèmes et réseaux, mécaniciens environnement ou encore techniciens réseau satellitaire composent ce vivier SIC, répartis sur trois détachements principaux dans le Massif central. Parmi eux, le site du Mont Audouze, où les équipes assurent la couverture radio ainsi que celle du radar GM403. Au Suc au May, les techniciens ont pour mission d'étendre la couverture radio sur la zone et, enfin, sur le site principal, celui de Féniers, seize experts apportent leur soutien SIC au SAMP/T Mamba et établissent la liaison radar avec le GM403 : « Notre mission est de soutenir les équipements de défense sol-air en fournissant la L16 sur le camp de Féniers afin d'assurer la connexion avec le CMD3D », conclut le lieutenant Nicolas, adjoint au commandant des SIC.
L'exercice « Volfa » est le rendez-vous annuel de préparation opérationnelle des forces aériennes conventionnelles de l'armée de l'Air et de l'Espace (AAE). Organisé et conduit par le Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA), l'édition 2025 se déroule du 22 septembre au 10 octobre sur l'ensemble du territoire national, avec la participation de plus de 50 aéronefs et 1 000 Aviateurs, selon un scénario d'exercice à la fois réaliste et exigeant.
Essentiellement au départ de trois bases aériennes : Mont-de-Marsan pour les avions de chasse, Orléans-Bricy pour les avions de transport tactique et Cazaux pour les hélicoptères, les équipages vont y conduire une vingtaine de raids aériens complexes, de jour comme de nuit, dans un environnement de haute intensité, multimilieu, multichamp et interallié.