Université Laval

12/03/2025 | News release | Distributed by Public on 12/03/2025 15:08

Vaccin contre la coqueluche: une intervention encourageante auprès des femmes enceintes

La coqueluche est une maladie infectieuse très contagieuse caractérisée par des quintes de toux importantes et incontrôlables qui peuvent être suivies d'un bruit rappelant le chant du coq. Les risques de maladie grave et d'hospitalisation sont plus élevés chez les enfants de moins d'un an, et plus particulièrement chez les moins de trois mois.

- Getty Images/LSO Photo

Une intervention de santé publique visant à encourager plus de femmes enceintes à recevoir le vaccin contre la coqueluche a livré des résultats encourageants dans la région de Chaudière-Appalaches l'année dernière. Lancée en réponse à une résurgence spectaculaire de la coqueluche au Québec, cette intervention a convaincu près du tiers des femmes enceintes non vaccinées de cette région de recevoir le vaccin qui protège les bébés contre cette maladie pendant leurs premières semaines de vie. Les retombées de cette intervention, qui ont été évaluées par une équipe de l'Université Laval, de l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) et du CISSS de Chaudière-Appalaches, viennent de faire l'objet d'une publication dans la revue Human Vaccines & Immotherapeutics.

Rappelons que la coqueluche est une maladie infectieuse très contagieuse, causée par la bactérie Bordetella pertussis. Elle est caractérisée par des quintes de toux importantes et incontrôlables qui peuvent être suivies d'un bruit rappelant le chant du coq. Si la maladie n'est pas traitée, elle peut durer de 6 à 10 semaines.

«Les risques de maladie grave et d'hospitalisation sont plus élevés chez les enfants de moins d'un an, et plus particulièrement chez les moins de trois mois. Depuis 2018, un vaccin est offert aux femmes enceintes pour protéger les nouveau-nés jusqu'à ce qu'ils puissent recevoir eux-mêmes un vaccin à l'âge de deux mois», souligne le responsable de l'étude, Nicholas Brousseau, professeur à la Faculté de médecine de l'Université Laval et chercheur au Centre de recherche du CHU de Québec - Université Laval et à l'INSPQ.

Habituellement, la coqueluche suit un cycle de trois à cinq ans, mais le pic cyclique commencé en 2019 a été interrompu en raison du confinement causé par la pandémie de COVID-19. Entre 2020 et 2023, le nombre de cas de coqueluche rapportés annuellement au Québec est demeuré faible - il a fluctué de 25 à 400 -, mais il a explosé en 2024 pour atteindre presque 18 000 cas. «La bactérie avait peu circulé pendant la pandémie de COVID-19 parce que les gens avaient moins de contacts. Il y a eu un effet rebond l'année dernière», explique le professeur Brousseau.

Un test dans Chaudière-Appalaches

L'une des régions du Québec les plus affectées par cette résurgence était Chaudière-Appalaches. Dès que le nombre de cas a commencé à grimper au printemps 2024, les autorités de santé publique de cette région ont implanté une intervention à plusieurs volets pour inciter les femmes enceintes à recevoir le vaccin contre la coqueluche afin de réduire les risques pour les enfants qui allaient naître dans les mois suivants.

Parmi les mesures mises de l'avant, mentionnons la diffusion de messages destinés aux femmes enceintes et aux professionnels de la santé visant à encourager la vaccination contre la coqueluche, la possibilité de recevoir ce vaccin lors d'une visite régulière de suivi de grossesse et des rappels personnalisés aux femmes enceintes.

Les analyses menées par l'équipe du professeur Brousseau montrent que l'intervention a permis un accroissement de sept points de pourcentage dans la proportion de femmes enceintes qui ont reçu le vaccin contre la coqueluche. Dans sept régions comparables du Québec qui n'avaient pas profité de l'intervention, l'augmentation a été de deux points de pourcentage.

«L'accroissement de sept points de pourcentage dans la région de Chaudière-Appalaches peut sembler modeste, mais la couverture vaccinale des femmes enceintes y était déjà élevée, à près de 80%, observe le professeur Brousseau. C'est donc près du tiers des femmes enceintes non vaccinées qui ont choisi de recevoir le vaccin contre la coqueluche pendant la période où se déroulait l'intervention.»

Fermer la fenêtre de vulnérabilité

La résurgence de la coqueluche de 2024 a mis à l'épreuve la stratégie vaccinale du Québec contre cette maladie. Les données disponibles indiquent que les adolescents ont constitué la plus grande partie des 18 000 cas. Le programme de vaccination pendant la grossesse semble avoir réduit le nombre de cas de coqueluche chez les enfants de moins d'un an et il aurait réduit dramatiquement le nombre d'infections graves chez les très jeunes enfants.

La flambée de cas de coqueluche s'est estompée à l'automne 2024. «Nous n'avons pas fait d'analyse coûts-bénéfices de l'intervention multifacette, qui permettrait de déterminer s'il vaut la peine de l'étendre aux autres régions du Québec en période de résurgence, mais nos résultats indiquent qu'elle peut être utile pour faire des gains dans la couverture vaccinale et pour fermer la fenêtre de vulnérabilité qui est autrement ouverte pendant les deux premiers mois de vie des enfants», conclut le professeur Brousseau.

Le premier auteur de l'étude parue dans Human Vaccines & Immunitherapeutics est Patrick Gauthier Kamgang. Il a mené cette recherche dans le cadre du programme de résidence en santé publique et médecine préventive. Les autres signataires sont Marie-Ève Beauregard , Zhou Zhou , Marilou Kiely et Nicholas Brousseau.

Université Laval published this content on December 03, 2025, and is solely responsible for the information contained herein. Distributed via Public Technologies (PUBT), unedited and unaltered, on December 03, 2025 at 21:08 UTC. If you believe the information included in the content is inaccurate or outdated and requires editing or removal, please contact us at [email protected]