10/02/2025 | Press release | Distributed by Public on 10/02/2025 09:54
En réaction aux informations faisant état d'au moins 22 personnes tuées et de plus de 100 autres blessées, parmi lesquelles des enfants, au cours des manifestations menées par la « génération Z » à Madagascar, Tigere Chagutah, directeur régional pour l'Afrique de l'Est et l'Afrique australe à Amnesty International, a déclaré :
« Chaque mort dans les rues de Madagascar vient rappeler tragiquement que le droit de manifestation pacifique est attaqué violemment. Les autorités doivent ouvrir immédiatement des enquêtes approfondies et efficaces sur ces homicides et amener les responsables présumés à rendre des comptes. Toutes les personnes arrêtées uniquement pour avoir exercé leur droit de manifester doivent être libérées immédiatement et sans condition.
« Amnesty International condamne l'usage d'une force illégale et excessive par les forces de sécurité et appelle à la retenue dans les opérations de maintien de l'ordre lors de ces manifestations. Plutôt que d'employer la force, les autorités doivent écouter et prendre en compte les demandes des protestataires.
Chaque mort dans les rues de Madagascar vient rappeler tragiquement que le droit de manifestation pacifique est attaqué violemment. Les autorités doivent ouvrir immédiatement des enquêtes approfondies et efficaces sur ces homicides et amener les responsables présumés à rendre des comptes.
Tigere Chagutah, directeur régional pour l'Afrique de l'Est et l'Afrique australe à Amnesty International« Manifester n'est pas un délit - c'est un droit. Au lieu de respecter, de faciliter et de protéger l'exercice de ce droit, les autorités ont utilisé une loi répressive datant d'il y a 75 ans pour justifier le recours à une force illégale en réponse aux manifestations. Cette loi confère aux forces de sécurité des pouvoirs étendus pour réprimer les manifestations et criminaliser toute participation à celles-ci, en violation flagrante des obligations en matière de droits humains qui incombent à Madagascar en vertu du droit international.
« Amnesty International appelle les autorités malgaches à abroger ce texte et à en adopter un nouveau qui sera conforme à leurs obligations internationales, notamment aux Lignes directrices de l'Union africaine pour le maintien de l'ordre par les agents chargés de l'application des lois lors des réunions en Afrique. »
Complément d'information
Depuis le 25 septembre 2025, des centaines de jeunes - principalement des étudiant·e·s et des lycéen·ne·s mobilisés dans le cadre du mouvement de la « génération Z » - défilent dans les rues de la capitale, Antananarivo, et d'autres grandes villes pour protester pacifiquement contre les coupures d'eau et d'électricité, qui sont vues comme une illustration de la corruption et de la mauvaise gouvernance du pays. Des acteurs de la société civile ont également rejoint ces manifestations.
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