Fondation ARC pour la recherche sur le cancer

08/27/2025 | News release | Distributed by Public on 08/27/2025 08:16

Cancer du col de l’utérus, du nouveau pour anticiper le pronostic et la réponse aux immunothérapies

Des travaux récents décrivent l'activation de cellules immunitaires clés au sein de « réunions », dont la tenue semble être liée au pronostic des patientes atteintes de cancers du col de l'utérus.

Pourquoi une immunothérapie est efficace chez un patient et ne l'est pas chez un autre ? Face à certaines tumeurs seulement ? Il est évident que la connaissance du contexte immunologique du patient et, plus précisément, des tumeurs, donne des réponses à ces questions. D'innombrables travaux sont donc menés, dans divers contextes, pour décrire cet « environnement immunitaire ». Pendant longtemps les principaux résultats se sont limités à « compter » des cellules immunitaires : celles qui sont susceptibles de contribuer à monter une offensive contre les cellules cancéreuses ou celles qui, au contraire, sont dévoyées par la tumeur pour anesthésier les défenses naturelles. Mais depuis plusieurs années, cette approche s'enrichit d'analyses bien plus précises. Les données s'accumulent et indiquent que l'organisation des cellules entre elles, leur localisation dans ou autour de la tumeur sont des facteurs importants de la réponse immunitaire.

Actualité Actualité scientifique et médicale immunothérapie
08 novembre 2021

Immunothérapies : la bonne action des cellules immunitaires en bande organisée

Selon des travaux soutenus par la Fondation ARC, la présence d'amas organisés de cellules immunitaires à proximité de tu

Qualifier cette « cartographie » immunitaire fait l'objet de projets très divers. L'un d'eux, par exemple, porté par Jérôme Galon à Paris, vise à établir des signatures pronostiques. Un autre, dont nous avions rapportés ici des résultats (voir ci-contre), révélait l'importance de certaines structures multicellulaires, que les immunologistes appellent des « structures lymphoïdes tertiaires » (SLT).

Un travail publié dernièrement dans la revue Cancer Immunology Research, par des équipes marseillaises, montre que ces réunions se tiennent également dans le microenvironnement des tumeurs du col de l'utérus, le fait étant déjà établi dans d'autres cancers, dont ceux causés par l'infection au Papillomavirus. Les tumeurs du col de l'utérus dans lesquelles ces SLT étaient décelées étaient plus riches que les autres en lymphocytes B et montraient une diversité plus importante dans la nature des anticorps produits. Mieux, les chercheurs marseillais ont infiltré ces réunions et révèlent que leur présence est associée à une meilleure activation des macrophages et des cellules dendritiques - deux catégories de cellules immunitaires indispensables pour la mise en action de toutes les camarades susceptibles de reconnaitre et de détruire les cellules cancéreuses. Parmi ces cellules anti-tumorales, certaines populations de lymphocytes T étaient significativement plus mobilisées dans les tumeurs SLT+ que dans leur équivalent sans SLT, une activation qui s'accompagnait d'une expression plus marquée des molécules impliquées dans des points de contrôle immunitaires. Un "détail" qui laisse imaginer une meilleure sensibilité aux immunothérapies qui ciblent ces « checkpoints ».

Pour ancrer ces résultats dans une réalité clinique, les auteurs ont montré que la présence des structures lymphocytaires, ainsi qu'une plus grande densité en cellules dendritiques dans la tumeur, étaient associées à un meilleur pronostic dans une cohorte de 32 patientes. Des résultats qui, à terme, pourraient contribuer à améliorer l'orientation de la prise en charge des patientes.

R.D.


Source : Gorvel, L. et al ; Tertiary Lymphoid Structures Are Associated with Enhanced Macrophage Activation and Immune Checkpoint Expression and Predict Outcome in Cervical Cancer ; Cancer Immunology Research ; Mai 2025

3159

nouveaux cas de cancer du col de l'utérus en 2023

95%

des cancers du col de l'utérus sont liés à une infection au Papillomavirus.

90 000 €

attribués à Emilien Billon, jeune médecin, pour réaliser sa thèse de science dans l'équipe de Daniel Olive


Dernière mise à jour: 27-08-2025

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