12/05/2025 | Press release | Distributed by Public on 12/05/2025 11:28
En réponse à l'annonce faite le 4 décembre par le gouvernement burkinabè de sa décision de réintroduire la peine de mort sept ans après son abolition pour les crimes de droit commun, dans le cadre d'une réforme du Code pénal, Marceau Sivieude, directeur régional d'Amnesty International pour l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale, a déclaré :
« La peine de mort est le châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit, et un déni irréversible du droit à la vie.
« La peine de mort n'a pas un effet plus dissuasif que d'autres peines, elle touche de manière disproportionnée les personnes issues de milieux défavorisés et risque d'être utilisée comme un outil répressif pour punir les voix discordantes.
Le Burkina Faso doit immédiatement mettre fin à tout projet de rétablissement de la peine de mort, quelle que soit la nature des infractions ou des crimes commis.
Marceau Sivieude, directeur régional d'Amnesty International pour l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale« L'Assemblée législative de transition doit s'opposer à la réintroduction de la peine de mort dans le Code pénal. Elle mettrait le Burkina Faso en contradiction avec l'objectif d'abolition de la peine capitale inscrit dans divers traités et instruments internationaux et régionaux relatifs aux droits humains.
« Le Burkina Faso doit immédiatement mettre fin à tout projet de rétablissement de la peine de mort, quelle que soit la nature des infractions ou des crimes commis. Les pays qui maintiennent encore la peine de mort constituent une minorité isolée, et le monde continue de s'éloigner de cette peine cruelle. »
Lors d'une réunion du Conseil des ministres le 4 décembre, le gouvernement burkinabè a adopté un projet de loi visant à réformer le Code pénal qui prévoit notamment le rétablissement de la peine de mort pour certaines infractions telles que la « haute trahison », le « terrorisme » et les « actes d'espionnage », comme l'a annoncé le service d'information du gouvernement burkinabè. Ce projet de loi doit être approuvé par l'Assemblée législative de transition.
La peine de mort a été abolie dans le Code pénal du Burkina Faso depuis 2018. La dernière exécution enregistrée dans le pays remonte à 1988.
Les tendances observées jusqu'à présent en 2025 indiquent que les exécutions ont considérablement augmenté dans une poignée de pays, certains gouvernements affichant une détermination renouvelée à utiliser cette peine cruelle comme un outil de répression et de contrôle. La grande majorité des pays ont rejeté la peine de mort dans leur législation ou dans la pratique.
Amnesty International s'oppose à la peine de mort dans tous les cas sans exception, indépendamment de la personne accusée, de la nature ou des circonstances du crime, de sa culpabilité ou de son innocence, ou encore de la méthode utilisée pour procéder à son exécution.
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