Mexique : sept ans après l'assassinat de Mario Leonel Gómez Sánchez, et à l’approche d’un nouveau procès, RSF réclame justice et la fin de l'impunité des crimes commis contre[...]

Le 11 novembre 2025, débutera le procès de trois nouvelles personnes présumément impliquées dans l'assassinat du correspondant du journal El Heraldo de Chiapas Mario Leonel Gómez Sánchez. Le journaliste a été abattupar des individus à moto devant son domicile, dans la municipalité de Yajalón (État du Chiapas, sud du pays), le 21 septembre 2018. Il avait auparavant publié plusieurs enquêtes sur la corruption et le crime organisé.

Ce journaliste indigène tseltal - un peuple maya du Mexique -, avait dénoncé les menaces de mort qu'il recevait depuis au moins deux ans. Pourtant, il ne bénéficiait d'aucune mesure de protection de l'État au moment du meurtre.

À ce jour, trois auteurs du crime ont été condamnés à des peines allant de 18 à 25 ans de prison. Cependant, les commanditaires présumés du crime n'ont jamais fait l'objet d'une enquête ni été inculpés. L'impunité persiste, privant ainsi la famille de son plein droit à la vérité, à la justice et à la réparation.

Les cinq recommandations de RSF pour un procès équitable

À l'occasion du septième anniversaire de l'assassinat de Mario Leonel Gómez Sánchez, RSF, les conseillers juridiques chargés de l'affaire et les proches du journaliste émettent des recommandations pour le procès qui aura lieu prévu en novembre. Parmi les plus urgentes, nous demandons instamment que :

1. le parquet de l'État du Chiapas adopte une position proactive dans la poursuite de l'affaire, en collaboration avec les conseillers juridiques représentant les victimes ;

2. la Haute Cour de justice de l'État du Chiapas garantisse un procès équitable, dans le respect des procédures légales, en examinant toutes les preuves du dossier, et prononce une condamnation ;

3. le pouvoir exécutif de l'État du Chiapas, par l'intermédiaire de la Commission d'aide aux victimes, mette en place des mesures de réparation complètes ;

4. la Commission des droits de l'homme de l'État du Chiapas continue de suivre la mise en œuvre et le respect de la recommandation CEDH/013/2021 concernant les manquements de diverses autorités dans l'enquête sur les plaintes déposées par le journaliste Mario Leonel Gómez Sánchez, ainsi que les menaces reçues et l'absence de mesures de protection à son égard ;

5. le Mécanisme fédéral de protectionrenforce, dès à présent et pendant le procès, les mesures de protection envers la famille du journaliste, conformément à son devoir.