08/01/2025 | Press release | Distributed by Public on 08/02/2025 04:47
Pourquoi cette réforme ?
Cette réforme s'inscrit dans le cadre plus global de la réforme de la protection sociale généralisée, en vue d'améliorer la justice sociale.
En particulier, elle est entièrement liée à la réforme de la prise en charge des frais de cantine scolaire, qui permettra à tout élève scolariser de bénéficier d'un soutien revalorisé à ses frais de repas, ce qui constituera une aide pour les familles, en plus des allocations familiales.
Aujourd'hui, le montant des allocations familiales varie énormément selon le régime auquel une famille est affiliée :
Cela crée des inégalités, où certaines familles à revenus équivalents reçoivent plus ou moins, parce qu'elles ne sont pas dans la même situation (salarié, entrepreneur ou sans emploi) sans que cela reflète leurs besoins réels. La nouvelle loi du pays vise à corriger cela pour que chaque famille soit traitée plus justement.
Pour information , la réalité des familles polynésiennes c'est :
Selon les données collectées par le CESEC, 77% des aides et allocations familiales seraient attribuées à des ménages non-pauvres. Face à ce constat, le CESEC avait préconisé, l'année dernière, de « favoriser l'équité dans l'attribution des aides en intégrant autant que possible des critères et des modulateurs en ce sens, tels que le quotient familial. »
Ce qui change ?
Les nouveaux barèmes :
Les aides seront ajustées selon le revenu d'un membre du couple. Il s'agit du membre désigné par le couple ou, à défaut le membre qui a les plus faibles revenus.
Le montant par enfant sera ajusté en fonction du revenu de la personne désignée. Par exemple, si l'un des membres du couple a un revenu inférieur à 100 000 F CFP par mois, l'allocation sera de 15 000 F CFP par enfant.
Comment ça va fonctionner ?
Le nouveau barème des allocations familiales (AF) sera basé sur le revenu mensuel de la personne désignée. Il sera défini par arrêté en conseil des ministres et l'exemple qui a été présenté au CESEC est donc informatif et non pas définitif.
Voici l'exemple proposé des montants par enfant selon le revenu :
Bon à savoir : il ne s'agit pas des revenus du couple mais d'une seule personne du couple, celle qui a les revenus les plus faibles .
Par exemple, dans un couple, Teva a un salaire de 260 000 F CFP et Orama a un salaire de 600 000 F CFP. Les revenus totaux du couple sont de 860 000 F CFP donc supérieur à 4 SMIG mais on ne prend que les revenus de Teva. Le couple touchera 12 000 F par enfant.
Quels bénéfices pour la population ?
Un coût maîtrisé
Dans cet exemple, ce changement sera une redistribution du budget actuellement alloué, pour que les familles les plus modestes puissent toucher plus, sans impacter le budget global. Il y a quand même une dépense supplémentaire estimée à 27 millions F CFP (au RNS, pris en charge par le Pays) qui reste très faible au regard du budget global des allocations, qui est de 10 milliards de F CFP par an.
La mesure n'a pas pour objectif de réaliser des économies au sein du régime des salariés mais une plus juste répartition du soutien aux familles.
En parallèle, le soutien sera accentué pour toutes les familles en augmentant la prise en charge des frais de cantine scolaire, dans tous les régimes, qui passerait de 85 F CFP à 200 F CFP par enfant scolarisé et par jour de repas à l'école.
Ce qu'il faut retenir ?
Cette réforme est une avancée pour plus d'équité et de justice sociale, permettant à chaque famille polynésienne de recevoir une aide adaptée à ses besoins.