10/10/2025 | Press release | Distributed by Public on 10/10/2025 12:40
L'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, confirmé ce vendredi 10 octobre, intervient après deux années d'un massacre sans précédent perpétré contre la presse à Gaza. Depuis octobre 2023, l'armée israélienne a tué près de 220 journalistes, dont au moins 56 dans l'exercice de leur travail. Reporters sans frontières (RSF), qui a déposé cinq plaintes devant la Cour pénale internationale, demande justice pour les victimes de ces crimes, un accès immédiat à l'enclave palestinienne pour les journalistes exilés et la presse internationale, l'évacuation urgente des professionnels de l'information qui le souhaitent.
L'annonce d'un accord du cessez-le-feu à Gaza, confirmé ce 10 octobre, dans le cadre du plan de paix du président américain Donald Trump, n'a entraîné, à ce jour, ni l'arrêt complet des frappes israéliennes sur le nord de l'enclave palestinienne ni l'arrêt du blocus médiatique imposé sur le territoire assiégé. Selon les informations de RSF, plusieurs bombardements ont frappé le nord de l'enclave le jour même de l'annonce de l'accord, le 9 octobre. L'un d'eux a blessé le photojournaliste de la chaîne Abu Dhabi Arafat al-Khour, alors qu'il documentait les dégâts dans le quartier de Sabra au centre de la ville de Gaza.
Si l'accord, approuvé par le gouvernement israélien et les dirigeants du Hamas, prévoit l'entrée à Gaza de l'aide humanitaire, il ne fait en revanche pas mention explicite de l'autorisation d'accès pour la presse étrangère ni de la possibilité d'évacuer les journalistes locaux.
"Le soulagement d'un cessez-le-feu à Gaza ne doit pas distraire de l'urgence absolue de la situation catastrophique des journalistes sur le territoire. Près de 220 d'entre eux ont été tués par l'armée israélienne en deux ans et les reporters toujours en vie à Gaza ont besoin de soins immédiats, de matériel et de soutien. Ils ont aussi besoin, plus que jamais, de justice. Si l'impunité perdure pour les crimes commis contre eux, ils se reproduiront à Gaza, en Palestine, et ailleurs dans le monde. Pour rendre justice aux reporters de Gaza, pour sauver le droit à l'information dans le monde, nous exigeons des mandats d'arrêt contre les auteurs des crimes commis contre nos confrères à Gaza. RSF compte sur la Cour pénale internationale (CPI) pour donner suite aux plaintes déposées par l'organisation, pour crimes de guerre commis contre les journalistes. Il est grand temps que la réaction de la communauté internationale soit à la hauteur du courage dont font preuve les reporters palestiniens depuis deux ans.
Depuis le début de l'offensive israélienne dans la bande de Gaza, en octobre 2023, l'armée israélienne a tué près de 220 journalistes dans l'enclave assiégée. Parmi ces victimes, au moins 56 ont été directement visés ou tués en raison de leur métier, selon RSF, qui a déposé cinq plaintesen deux ans auprès de la Cour pénale internationale (CPI) pour rendre justice aux journalistes et mettre fin à l'impunité de ces crimes. En plus de tuer les journalistes sur le terrain et à leur domicile, l'armée israélienne a également pris pour cible les salles de rédaction, les infrastructures de télécommunication et le matériel journalistique. La famine continue de frapper les civils de l'enclave palestinienne, dont les journalistes : les secours rentrent au compte-gouttes et tous les services de communication sont détruits par deux ans de bombardements.
Le 9 octobre, les autorités israéliennes et les dirigeants du Hamas sont parvenus à conclure un accord de cessez-le-feu en 20 points au Caire, la capitale égyptienne, dans le cadre du plan de Donald Trump pour établir une "paix durable" dans la région. Il s'agit du deuxième cessez-le-feu à Gaza depuis le 7 Octobre 2023, le premier ayantété mis en place au début de l'année et rompu en mars 2025, peu après qu'une frappe ne tuele célèbre journaliste d'Al-Jazeera Hossam Shabat.