PTB - Parti du Travail de Belgique

05/15/2025 | Press release | Distributed by Public on 05/15/2025 01:55

Qu’est-ce que le « plan de Macron » pour la Palestine et va-t-il stopper le génocide

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Qu'est-ce que le « plan de Macron » pour la Palestine et va-t-il stopper le génocide ?

Quand on suit l'actualité, on difficilement passer à côté : les partis au pouvoir semblent tous favorables à la reconnaissance de la Palestine. Le président français, Emmanuel Macron, aurait apparemment lancé un plan brillant à cette fin. Mais est-ce là la réponse au génocide qui se déroule à Gaza ?

Jeudi 15 mai 2025

Le « plan Macron »

Faisons d'abord un pas en arrière. En quoi le plan de Macron consiste-t-il exactement ? Il y a cinq mois, le 3 décembre 2024, l'Assemblée générale des Nations unies a décidé de convoquer une conférence à New York sur le thème « Le règlement pacifique de la question de la Palestine et la mise en œuvre d'une solution à deux États ». Elle se déroulera de 2 au 4 juin 2025 et l'Arabie saoudite et la France ont été élues coprésidents. Jusque là, tout va bien.

Au début du mois d'avril de cette année, le président français Emmanuel Macron l'a déclaré dans les médias de l'hexagone : il pourrait reconnaître la Palestine en tant qu'État à l'occasion de cette conférence. La France, comme la Belgique, est l'un des rares pays à ne pas encore l'avoir fait jusqu'à présent. Il a cependant voulu assortir cela d'une condition. L'Arabie saoudite et les pays arabes doivent, eux, reconnaître Israël.

Panique sur les bancs du gouvernement

Quelques semaines plus tard, c'est la panique chez certains partis au pouvoir en Belgique. Ils n'arrivent plus à expliquer à leur base qu'ils font partie d'un gouvernement qui ne prend aucune mesure contre Israël. Le 29 avril, ça a donné un triste spectacle au Parlement, alors qu'une résolution sur la reconnaissance de la Palestine était présentée à la Commission des relations extérieures de la Chambre des représentants. Les partis de la majorité étaient tout simplement absents. La discussion n'a donc même pas pu avoir lieu. Cela concerne également la présidente de cette commission, Els Van Hoof, du CD&V. Et ce alors que le président de son parti, Sammy Mahdi, fait de grandes déclarations dans les médias sur la reconnaissance de la Palestine. L'indignation est grande.

Apparemment, on a découvert dans ces cercles le « plan de Macron » à ce moment-là, et depuis lors, les partis du gouvernement lui ont exprimé leur soutien l'un après l'autre. Seulement, personne ne sait exactement en quoi consiste ce plan. Et la question à ne surtout pas poser, c'est comment il pourrait mettre fin au génocide à Gaza. La reconnaissance de la Palestine va-t-elle changer les choses ?

Évidemment, ni Macron ni la reconnaissance d'un État palestinien n'arrêteront le carnage. Cela ne nourrira pas les enfants affamés. Il faut des sanctions, un embargo sur les armes, la rupture des relations commerciales privilégiées. C'est la seule manière de faire vraiment pression sur Israël qui, il faut le rappeler, dépend du soutien militaire des États-Unis et de ses relations économiques privilégiées avec l'Union européenne. Si notre gouvernement avait pris de telles mesures dès le premier jour, nous n'en serions peut-être pas là.

Mais les politiciens ont toujours trouvé une raison d'attendre les autres : « Un embargo sur les armes relève de la compétence des régions », « Les sanctions commerciales ne sont utiles qu'au niveau européen », « Un consensus doit être trouvé dans le giron du gouvernement », et ainsi de suite.

Et maintenant, après 19 mois de génocide, voilà que Macron va prendre une initiative. Dans le courant du mois prochain. Et nous ne savons pas ce que ça signifie exactement.

Plus qu'une tentative de détourner la critique

S'agit-il simplement d'une tentative de détourner la critique ? Le but est-il de gagner du temps ? Cherchent-ils simplement une raison pour ne rien faire ? Non, c'est encore pire. Il s'agit d'un plan qui ne peut que permettre à Israël de poursuivre sur sa lancée et de violer davantage les droits des Palestiniens.

Ce « plan Macron » s'articule autour de la reconnaissance conditionnelle de la Palestine. La France, et donc la Belgique, serait disposée à reconnaître la Palestine en tant qu'État à condition que l'Arabie saoudite et d'autres pays arabes reconnaissent à leur tour Israël. Mais même en temps de paix - ou ce à quoi on en donne le nom en Palestine - cette proposition est controversée. Pourtant, les pays arabes ont déjà montré la volonté de le faire.

En 2002, les pays de la Ligue arabe ont déclaré qu'ils reconnaîtraient Israël à condition qu'il se retire des territoires occupés et qu'il respecte ainsi le droit international. Cette condition peut difficilement être qualifiée de déraisonnable. Mais aujourd'hui, le président Macron voudrait que les pays arabes renoncent à cette exigence et reconnaissent Israël au moment même où il massacre un peuple entier. C'est le monde à l'envers. Peut-on vraiment s'attendre à ce que les pays voisins récompensent Israël pour ce qu'il fait actuellement ?


Une attaque contre les droits des Palestiniens


Bart De Wever va encore plus loin. Il ajoute à cela trois conditions supplémentaires. Pour le Premier ministre, Israël doit recevoir des garanties de sécurité en échange. Des garanties de sécurité ! Alors qu'ils sont en train de massacrer les Palestiniens, on irait les récompenser avec des garanties de sécurité ?

En outre, Bart De Wever estime que c'est également à nous de décider qui prendra le pouvoir en Palestine. En effet, selon lui, il faut d'abord « une autorité palestinienne crédible ». Alors qu'il s'agit de la reconnaissance d'un État, et non d'un régime. Comme troisième condition, Bart De Wever affirme que « le territoire qui en jeu doit être clair ». Il met ainsi une fois de plus le monde à l'envers, car c'est précisément Israël qui ne reconnaît pas de frontières terrestres et qui occupe la Palestine ainsi que des parties du Liban et de la Syrie.

Ces conditions incongrues de De Wever montrent bien comment une discussion portant a priori sur la reconnaissance de la Palestine peut se transformer en une attaque pure et simple contre les droits des Palestiniens.

La reconnaissance de la Palestine viendra un jour ou l'autre. C'est inévitable. Mais pour l'instant, il y a une autre priorité : le génocide doit cesser et il ne cessera que lorsque des sanctions seront enfin mises en œuvre.

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PTB - Parti du Travail de Belgique published this content on May 15, 2025, and is solely responsible for the information contained herein. Distributed via Public Technologies (PUBT), unedited and unaltered, on May 15, 2025 at 07:55 UTC. If you believe the information included in the content is inaccurate or outdated and requires editing or removal, please contact us at support@pubt.io