07/11/2025 | Press release | Archived content
L'intelligence artificielle (IA) inaugure une nouvelle ère pour la médecine traditionnelle, une ère où les systèmes de guérison séculaires sont améliorés par des technologies de pointe pour offrir des soins plus sûrs, personnalisés, efficaces et accessibles.
Lors du sommet mondial sur l'IA au service du bien commun (AI for Good), l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), l'Union internationale des télécommunications (UIT) et l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) ont publié une nouvelle note technique, intitulée « Mapping the application of artificial intelligence in traditional medicine : technical brief » (Cartographie de l'application de l'intelligence artificielle en médecine traditionnelle, en anglais). Lancée dans le cadre de l'Initiative mondiale sur l'IA au service de la santé (en anglais), cette note propose une feuille de route pour exploiter ce potentiel de manière responsable tout en préservant le patrimoine culturel et la souveraineté des données.
La médecine traditionnelle, complémentaire et intégrative (MTCI) est pratiquée dans 170 pays et utilisée par des milliards de personnes. Les pratiques de MTCI sont de plus en plus appréciées dans le monde entier, en raison d'un intérêt croissant pour les approches de santé holistiques qui mettent l'accent sur la prévention, la promotion de la santé et la réadaptation.
La nouvelle note présente des expériences vécues dans de nombreux pays où l'IA est utilisée pour franchir de nouvelles frontières en matière de soins personnalisés, de découverte de médicaments et de conservation de la biodiversité. Parmi les exemples, figurent notamment l'utilisation des outils de diagnostic alimentés par l'IA en « ayurvéda génomique » ; les modèles d'apprentissage automatique identifiant des plantes médicinales dans des pays comme le Ghana et l'Afrique du Sud ; et l'utilisation de l'IA pour analyser les composés de la médecine traditionnelle afin de traiter les troubles sanguins en République de Corée.
« Notre Initiative mondiale sur l'IA au service de la santé vise à aider tous les pays à tirer parti des solutions issues de l'IA et à veiller à ce qu'elles soient sûres, efficaces et éthiques », a déclaré Seizo Onoe, Directeur du Bureau de la normalisation des télécommunications de l'UIT. « Ce partenariat entre l'UIT, l'OMS et l'OMPI rassemble les compétences essentielles. »
La note souligne l'importance de données de bonne qualité et inclusives et d'une conception participative pour s'assurer que les systèmes d'IA reflètent la diversité et la complexité de la médecine traditionnelle. Les applications de l'IA peuvent contribuer au renforcement des données probantes et de la base de recherche pour la MTCI, par exemple par le biais de la bibliothèque numérique des connaissances traditionnelles (en anglais) en Inde et de la bibliothèque virtuelle de la santé (en anglais) dans les Amériques, qui utilisent l'IA pour préserver les connaissances autochtones, promouvoir la collaboration et prévenir la biopiraterie. Le terme « biopiraterie » désigne l'exploitation non autorisée de ressources biologiques et/ou des savoirs traditionnels associés des pays en développement ou le dépôt de brevet pour de fausses inventions fondées sur ces connaissances ou ressources sans compensation.
« La propriété intellectuelle est un outil important pour accélérer l'intégration de l'intelligence artificielle dans la médecine traditionnelle », a déclaré Edward Kwakwa, Sous-Directeur général de l'OMPI. « Nos travaux à l'OMPI, y compris le Traité de l'OMPI sur la propriété intellectuelle, les ressources génétiques et les savoirs traditionnels associés récemment adopté, aident les parties prenantes à gérer la propriété intellectuelle afin de répondre aux priorités politiques, y compris pour les peuples autochtones et les communautés locales. »
Le nouveau document appelle à une action urgente pour faire respecter la souveraineté des données autochtones et veiller à ce que le développement de l'IA soit guidé par les principes de consentement libre, préalable et éclairé. Il présente des modèles de gouvernance des données sous la direction des communautés venant du Canada, de la Nouvelle-Zélande et de l'Australie, et exhorte les gouvernements à adopter une législation qui donne aux peuples autochtones le pouvoir de contrôler leurs données et d'en tirer profit.
« L'IA ne doit pas devenir une nouvelle frontière pour l'exploitation », a déclaré la Dre Yukiko Nakatani, Sous-Directrice générale chargée des systèmes de santé. « Nous devons veiller à ce que les peuples autochtones et les communautés locales soient non seulement protégés, mais qu'ils soient des partenaires actifs dans la conception de l'avenir de l'IA en médecine traditionnelle. »
Alors que le marché mondial de la MTCI devrait atteindre près de 600 milliards de dollars des États-Unis d'Amérique en 2025, les applications de l'IA pourraient encore accélérer la croissance et l'impact de la MTCI et des soins de santé holistiques. L'utilisation actuelle et le potentiel de l'IA mettent en évidence de nombreuses possibilités, mais dans de nombreux domaines de connaissances, il existe des lacunes et des risques.
Il est nécessaire d'élaborer des cadres holistiques adaptés à la MTCI dans des domaines tels que la réglementation, le partage des connaissances, le renforcement des capacités, la gouvernance des données et la promotion de l'équité, afin d'assurer l'intégration sûre, éthique et fondée sur des données probantes des technologies d'avant-garde telles que l'IA dans le paysage de la MTCI.
La nouvelle note technique appelle toutes les parties prenantes à :
En alignant la puissance de l'IA sur la sagesse de la médecine traditionnelle, un nouveau paradigme de soins peut émerger ; un avenir qui honore le passé, renforce le présent et façonne un avenir plus sain et plus équitable pour toutes et tous.