UNOG - United Nations Office at Geneva

11/06/2025 | News release | Distributed by Public on 11/06/2025 13:13

À la veille de la COP30, le chef de l'ONU appelle à « faire reculer la fièvre » du climat

Depuis Belém, au Brésil, qui accueillera lundi 10 novembre le prochain sommet mondial sur le climat, le chef de l'ONU a exhorté jeudi les dirigeants du monde à agir sans délai pour contenir le réchauffement climatique, alors que la planète se dirige vers un dépassement inévitable du seuil de 1,5 °C.

Sous le dôme étouffant de Belém, aux portes de l'Amazonie, António Guterres a une nouvelle fois sonné l'alarme. Devant les chefs d'État réunis pour la COP30, le Secrétaire général de l'ONU a appelé à « une action urgente » pour faire baisser la température mondiale et préserver la limite de 1,5 °C, pilier de l'Accord de Paris.

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« Chaque fraction de degré supplémentaire signifie davantage de faim, de déplacements et de pertes - surtout pour ceux qui en sont les moins responsables », a-t-il déclaré. Un dépassement incontrôlé, a-t-il averti, pourrait « faire basculer des écosystèmes entiers au-delà de seuils irréversibles, exposer des milliards de personnes à des conditions invivables et amplifier les menaces sur la paix et la sécurité ».

L'échec à contenir ce réchauffement constituerait, selon lui, « un échec moral et une négligence mortelle ». Car, a-t-il rappelé, « chaque année plus chaude frappera les économies, creusera les inégalités et touchera le plus durement les pays en développement - alors même qu'ils ont le moins contribué à cette crise ».

« Un changement de paradigme »

Pour M. Guterres, après « des décennies de déni et de retard », la science est formelle : un dépassement temporaire du seuil de 1,5 °C « au plus tard dès le début des années 2030 » est désormais inévitable. Mais « même temporaire, un tel excès provoquerait des destructions et des coûts bien plus élevés pour tous les pays », a-t-il ajouté, appelant à « un véritable changement de paradigme » pour en limiter l'ampleur et la durée.

Un avertissement confirmé par la directrice de l'Organisation météorologique mondiale (OMM), Celeste Saulo : les émissions de gaz à effet de serre atteignent aujourd'hui leur plus haut niveau depuis 800 000 ans. « De janvier à août, la température moyenne mondiale s'est établie 1,42 °C au-dessus des niveaux préindustriels, tandis que les océans ont atteint des records, infligeant des dommages durables aux écosystèmes marins et aux économies », a-t-elle précisé.

Une décennie record de chaleur

Selon la Mise à jour sur l'état du climat mondial 2025 publiée jeudi par l'OMM, l'année 2025 devrait être la deuxième ou la troisième plus chaude depuis le début des relevés. De 2015 à 2025, le monde aura connu la décennie la plus brûlante jamais enregistrée.

« Cette série inédite de températures extrêmes, combinée à l'augmentation record des concentrations de gaz à effet de serre, montre qu'il sera pratiquement impossible de limiter le réchauffement à 1,5 °C dans les prochaines années sans un dépassement temporaire », a reconnu Celeste Saulo.

Le rapport décrit un enchaînement d'impacts sans précédent : la banquise arctique a atteint son minimum hivernal historique ; celle de l'Antarctique reste bien en dessous de la moyenne. Le niveau des mers, qui s'élève aujourd'hui presque deux fois plus vite que dans les années 1990, continue de grimper sous l'effet du réchauffement des océans et de la fonte des glaces.

Inondations, tempêtes, vagues de chaleur et incendies se multiplient, bouleversant les systèmes alimentaires, déracinant des communautés entières et freinant le développement économique de régions entières.

Une « ligne rouge pour l'humanité »

Devant les délégués, M. Guterres a redit que la limite de 1,5 °C demeure « une ligne rouge pour l'humanité ». Il a appelé à des réductions rapides d'émissions, à une sortie accélérée des combustibles fossiles et à une protection renforcée des forêts et des océans.

Le chef de l'ONU a salué la « révolution de l'énergie propre » : les investissements dans les renouvelables dépassent désormais ceux dans les énergies fossiles de 800 milliards de dollars. « L'énergie propre l'emporte en coût, en performance et en potentiel », a-t-il affirmé. « Ce qui manque encore, c'est le courage politique ».

L'océan et l'Amazonie, un même souffle

Pour Marinez Scherer, envoyée spéciale de la COP30 pour l'océan, la bataille climatique ne pourra être gagnée qu'en protégeant conjointement les mers et les forêts, « un seul système vivant » qui régule le climat.

« La science est claire : nous ne pourrons pas résoudre la crise climatique sans agir ensemble pour l'océan », a-t-elle déclaré, évoquant le lien vital entre l'Amazonie et l'Atlantique.

Biologiste marine à l'Université fédérale de Santa Catarina, au Brésil, Mme Scherer a rappelé que l'océan produit plus de la moitié de l'oxygène mondial, absorbe 90 % de la chaleur excédentaire et assure les moyens de subsistance de milliards d'humains - mais ne reçoit que moins de 1 % des financements climatiques mondiaux.

« Protéger l'océan et l'Amazonie n'est pas seulement un impératif environnemental, c'est un acte collectif de survie », a-t-elle conclu. « L'océan ne peut pas attendre, et nous non plus ».

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