United Nations Security Council

07/22/2025 | Press release | Distributed by Public on 07/22/2025 13:36

Le Secrétaire général exhorte les membres du Conseil de sécurité, en particulier les cinq permanents, à surmonter les dissensions et à respecter le droit international

On trouvera, ci-après, le texte de l'allocution prononcée par le Secrétaire général de l'ONU, M. António Guterres, lors du débat du Conseil de sécurité sur le multilatéralisme et le règlement pacifique des différends, à New York, aujourd'hui:

Je tiens à remercier le Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères Ishaq Dar et le Pakistan d'avoir organisé le débat public de ce jour. Le thème de ce débat met en lumière le lien évident qui existe entre la paix internationale et le multilatéralisme.

Il y a 80 ans, l'Organisation des Nations Unies a été fondée dans le but premier de préserver l'humanité du fléau de la guerre. Les architectes de la Charte des Nations Unies ont considéré que le règlement pacifique des différends était la seule issue possible lorsque les tensions géopolitiques s'intensifiaient, lorsque des différends non résolus attisaient les conflits et lorsque les États perdaient confiance les uns dans les autres.

La Charte renferme un certain nombre d'outils majeurs destinés à forger la paix. Son Article 2.3 est clair : « Les Membres de l'Organisation règlent leurs différends internationaux par des moyens pacifiques, de telle manière que la paix et la sécurité internationales ainsi que la justice ne soient pas mises en danger ».

Son Chapitre VI est tout aussi clair en ce qui concerne les responsabilités confiées au Conseil de sécurité, qui doit contribuer à assurer le règlement pacifique des différends « par voie de négociation, d'enquête, de médiation, de conciliation, d'arbitrage, de règlement judiciaire, de recours aux organismes ou accords régionaux, ou par d'autres moyens pacifiques » du choix des parties. La mesure 16 du Pacte pour l'avenir appelle les États Membres à démontrer leur attachement à la diplomatie préventive et au règlement pacifique des différends en recourant davantage à tous les mécanismes existants en la matière.

Je félicite le Pakistan d'avoir mis à profit sa présidence pour présenter une résolution exhortant tous les États Membres à utiliser pleinement les outils en question dans le cadre de notre quête collective de la paix dans le monde. Nous en avons besoin plus que jamais.

Partout dans le monde, nous observons un mépris total pour le droit international - voire des violations pures et simples de ce droit, notamment du droit international des droits humains, du droit international des réfugiés, du droit international humanitaire et de la Charte des Nations Unies elle-même -, sans que la responsabilité de quiconque ne soit engagée.

Ces manquements aux obligations internationales surviennent à un moment où les divisions et les conflits géopolitiques s'aggravent. Et le coût - en vies humaines, en communautés brisées et en avenirs perdus - est accablant.

Il suffit de regarder l'horreur qui se déroule à Gaza, avec un niveau de mort et de destruction sans équivalent dans l'histoire récente. La malnutrition explose. La famine frappe à toutes les portes.

Et maintenant, nous assistons à l'agonie d'un système humanitaire fondé sur des principes humanitaires. Ce système se voit refuser les conditions nécessaires à son fonctionnement. On lui refuse l'espace nécessaire pour agir. On lui refuse la sécurité nécessaire pour sauver des vies. Alors que les opérations militaires israéliennes s'intensifient et que de nouveaux ordres de déplacement sont émis à Deir al-Balah, la dévastation s'ajoute à la dévastation.

De Gaza à l'Ukraine, du Sahel au Soudan, de Haïti au Myanmar, et dans bien d'autres régions du monde, les conflits font rage, le droit international est bafoué, et la faim et les déplacements atteignent des niveaux record. Et le terrorisme, l'extrémisme violent et la criminalité transnationale restent des fléaux tenaces qui rendent la sécurité encore plus inaccessible.

La diplomatie ne permet pas toujours de prévenir les conflits, la violence et l'instabilité. Mais elle a toujours le pouvoir de les arrêter. La paix est un choix. Et le monde attend du Conseil de sécurité de l'Organisation qu'il aide les pays à faire ce choix. Ce Conseil est au cœur de l'architecture mondiale pour la paix et la sécurité. Sa création reposait sur une vérité fondamentale.

La rivalité entre les États est une réalité géopolitique. Mais la coopération - ancrée dans des intérêts partagés et le bien commun - représente la voie durable vers la paix. Nous observons trop fréquemment que les divisions, les positions tranchées et la surenchère verbale bloquent la mise en place de solutions et sape l'efficacité de ce Conseil.

Mais nous avons également observé des exemples admirables de cas où il a été possible de trouver un terrain d'entente et des solutions aux problèmes mondiaux.

Ainsi, nous marquons aujourd'hui le troisième anniversaire de la signature de l'Initiative de la mer Noire et du mémorandum d'accord avec la Fédération de Russie - des mesures qui montrent ce que nous pouvons accomplir grâce à la médiation et aux bons offices de l'ONU, y compris dans les moments les plus difficiles.

Et plus récemment, nous avons été témoins de bien d'autres exemples.

De la Conférence de Séville sur le financement du développement à la Conférence de Nice sur l'océan, en passant par l'Accord sur la diversité biologique marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale, la Convention sur la cybercriminalité et le Pacte pour l'avenir, adopté l'année dernière.

Le Pacte, en particulier, témoigne d'une claire volonté du monde de s'engager de nouveau à renforcer le système de sécurité collective des Nations Unies. Inspiré du Nouvel Agenda pour la paix, il donne la priorité à la diplomatie préventive et à la médiation, autant de domaines dans lesquels le Conseil peut jouer un rôle essentiel.

En ce qui concerne le thème du débat qui nous réunit aujourd'hui, il y a selon moi trois domaines dans lesquels nous pouvons nous montrer à la hauteur de l'appel, contenu dans le Pacte, à renouveler notre engagement - et la confiance du monde - envers l'architecture multilatérale dont nous disposons pour régler les problèmes.

Premièrement, les membres de ce Conseil, en particulier les membres permanents, doivent continuer à s'efforcer de surmonter les dissensions. La majorité des situations inscrites à l'ordre du jour du Conseil de sécurité sont complexes et ne se prêtent pas à des solutions rapides.

Mais même dans les jours les plus sombres de la guerre froide, le dialogue et la prise de décision collective au sein de ce Conseil ont permis de maintenir un système de la sécurité mondiale commun et efficace. Un système qui a déployé avec succès toute une série de missions de maintien de la paix. Un système qui a ouvert la voie à l'acheminement d'une aide humanitaire vitale aux personnes dans le besoin. Et un système qui a permis d'éviter une troisième guerre mondiale.

Je vous exhorte à adopter le même état d'esprit en maintenant la communication, en continuant d'écouter de bonne foi, en vous employant à surmonter les divergences et à rechercher le consensus.

Nous devons également veiller à ce que ce Conseil soit à l'image du monde d'aujourd'hui, et non de celui d'il y a 80 ans. Ce Conseil devrait être plus représentatif des réalités géopolitiques actuelles. Et nous devons continuer de perfectionner ses méthodes de travail afin de le rendre plus inclusif, plus transparent, plus efficace, et plus responsable. Je vous demande instamment de continuer d'œuvrer à la recherche du consensus pour faire avancer les négociations intergouvernementales.

Deuxièmement, ce Conseil doit continuer de renforcer la coopération avec les partenaires régionaux et sous-régionaux. L'adoption historique de la résolution 2719 du Conseil de sécurité, visant à financer les opérations d'appui à la paix menées par l'Union africaine au moyen de contributions statutaires, est un bon exemple de la manière dont nous pouvons unir nos forces à celles des organisations régionales pour favoriser la mise en place de mesures plus efficaces.

Je salue également les mesures prises par ce Conseil pour renforcer et rebâtir les cadres de sécurité régionaux afin d'encourager le dialogue et de favoriser le règlement pacifique des différends.

Troisièmement, les États Membres doivent honorer leurs obligations en vertu du droit international, y compris la Charte des Nations Unies, le droit international des droits humains et le droit international humanitaire.

Le Pacte pour l'avenir appelle tous les États Membres à respecter leurs engagements envers la Charte, ainsi que les principes de respect de la souveraineté, de l'intégrité territoriale et de l'indépendance politique des États.

Tous ces principes sont ancrés dans le droit international et reposent sur l'engagement de donner la priorité à la prévention des conflits et au règlement pacifique des différends par le dialogue et la diplomatie.

Le Pacte reconnaît également la contribution essentielle de la Cour internationale de Justice, qui fêtera son 80ème anniversaire l'année prochaine.

À l'occasion du 80ème anniversaire de notre Organisation et de la Charte qui lui a donné vie et forme, nous devons renouveler notre engagement envers l'esprit multilatéral de la paix par la diplomatie.

Je me réjouis de travailler avec vous en ce sens, afin de parvenir à la paix et la sécurité internationales que les peuples du monde entier espèrent et méritent.

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