12/02/2025 | Press release | Archived content
Rome - L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a donné aujourd'hui le coup d'envoi à l'Année internationale des parcours et des éleveurs pastoraux (2026), campagne mondiale visant à faire connaître et à renforcer les contributions vitales des parcours et des éleveurs pastoraux aux systèmes agroalimentaires durables, à la préservation de la biodiversité et à la résilience face au changement climatique.
Les parcours, qui couvrent environ la moitié de la surface terrestre émergée, sont présents dans différents écosystèmes, tels que les prairies, les savanes, les maquis, les déserts, les zones humides et les régions montagneuses. Les steppes en Asie centrale, la savane en Afrique, les Alpes et les Pyrénées en Europe, les Andes en Amérique du Sud et les Grandes Plaines des États-Unis d'Amérique sont autant d'exemples de ces paysages. Les parcours préservent une faune et une flore sans pareilles et fournissent des services essentiels, notamment la fixation du carbone et la régulation de l'eau.
Modelés par les déplacements des personnes et des animaux, ils assurent des moyens de subsistance et protègent la nutrition et l'identité culturelle de millions d'éleveurs pastoraux.
Les éleveurs pastoraux sont les gardiens essentiels de ces paysages. Ils élèvent environ 1 milliard d'animaux à l'échelle mondiale (moutons, chèvres, vaches, camélidés, yaks, chevaux, rennes ou encore buffles) et contribuent à la sécurité alimentaire tout en préservant les écosystèmes, le patrimoine culturel et les connaissances locales et autochtones.
Ces écosystèmes subissent toutefois la pression croissante qu'exercent les sécheresses, inondations et autres aléas climatiques, la dégradation des terres, les maladies animales et les utilisations concurrentes des terres, ce qui réduit la mobilité des éleveurs et menace leur mode de vie. Par exemple, les parcours concentrent quelque 30 pour cent des stocks mondiaux de carbone organique dans les sols, mais on estime qu'environ la moitié d'entre eux sont dégradés.
Dans l'allocution qu'il a prononcée à la cérémonie de lancement, le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu, a souligné que l'Année internationale était l'occasion d'un passage à l'action collective.
«Nous devons écouter les femmes, les jeunes et les organisations d'éleveurs pastoraux et leur donner les moyens de participer aux décisions qui façonnent leurs terres et affectent leurs moyens de subsistance. Leur parole est trop souvent inaudible ou ignorée, et leurs contributions sous-estimées. Nous devons protéger les parcours en assurant une gouvernance responsable, la remise en état et des investissements, et devons aider les personnes qui en sont les gardiennes», a déclaré le Directeur général.
Avant d'ajouter: «Durant toute l'année, la FAO travaillera en étroite collaboration avec les gouvernements et tous ses partenaires afin de faire avancer les activités sur les parcours et les éleveurs dans le cadre de l'objectif global des quatre améliorations (en matière de production, de nutrition, d'environnement et de conditions de vie), sans laisser personne de côté».
Le Président de la Mongolie, M. Khurelsukh Ukhnaa, et le sous-secrétaire au Ministère uruguayen de l'élevage, de l'agriculture et de la pêche, M. Matias Carambula, ont également participé à la manifestation organisée en marge de la 179e session du Conseil de la FAO.
M. Ukhnaa s'est dit convaincu que cette Année internationale allait favoriser le développement agricole de la Mongolie et apporter une réponse aux difficultés sociales par l'atténuation de la désertification et du changement climatique et la réduction du chômage et de la pauvreté.
M. Carambula a insisté sur l'importance cruciale des prairies naturelles de son pays pour l'élevage et a mis en avant les initiatives visant à préserver les parcours, à soutenir les producteurs, à moderniser le secteur et à promouvoir un modèle responsable sur le plan environnemental, juste sur le plan social et dynamique sur le plan culturel.
Le rôle de la FAO
L'Année internationale, adoptée par l'Assemblée générale des Nations Unies en 2022, a été défendue par la Mongolie et soutenue par 60 États membres. En tant que principal organisme responsable de sa mise en œuvre, la FAO coordonnera les efforts qui seront menés à l'échelle mondiale pour montrer comment les parcours et les éleveurs pastoraux contribuent à la résilience des économies rurales, à la sécurité alimentaire, aux solutions climatiques et à la préservation et à la restauration des écosystèmes.
Les principales priorités consistent à mobiliser des engagements politiques, techniques et financiers afin de:
Parallèlement à ce lancement, la FAO organise dans son atrium une exposition de quatre jours consacrée à l'Année internationale des parcours et des éleveurs pastoraux. On trouvera dans cette exposition une galerie de photos, des stands interactifs et des vitrines mettant en valeur les produits pastoraux et des manifestations culturelles et artistiques, ainsi qu'une dégustation de plats traditionnels des communautés pastorales.
Les activités de la FAO dans le domaine des parcours et des éleveurs pastoraux
La FAO est à l'origine de connaissances, d'outils et de directives dont elle encourage la mise en œuvre, notamment les Directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers, Améliorer la gouvernance des terres pastoraleset le Programme d'impact (volet Gestion durable des zones arides) du Fonds pour l'environnement mondial (septième reconstitution, FEM-7).
La Plateforme des connaissances pastorales de la FAO sert à la fois de base de connaissances techniques sur le pastoralisme et les moyens de subsistance des populations pastorales, ainsi que d'espace neutre pour l'échange d'informations et la création d'alliances entre les éleveurs pastoraux et les parties prenantes s'occupant de questions relatives aux pratiques pastorales.
Grâce à son Système d'information sur la diversité des animaux domestiques (DAD-IS), la FAO joue un rôle charnière dans la gestion des systèmes de suivi et la promotion de l'utilisation durable et la conservation des races locales, qui sont indispensables au maintien des systèmes pastoraux et à la préservation des paysages.
La FAO apporte également son soutien à la prévention, au contrôle et à l'éradication de maladies animales, telles que la peste des petits ruminants, qui touche les ovins et les caprins.
Les systèmes ingénieux du patrimoine agricole mondial de la FAO servent à distinguer des systèmes pastoraux du monde entier, par exemple le système agricole traditionnel de la partie méridionale de la chaîne de montagnes de l'Espinhaço (Minas Gerais) au Brésil, le système composite de Zhagana basé sur l'agriculture, la foresterie et l'élevage en Chine, la vallée d'Almosi au Tadjikistan et la zone agropastorale massaï d'Engaresero, en Tanzanie.