IndustriALL Global Union

11/03/2025 | News release | Distributed by Public on 11/04/2025 11:04

Tous ensemble pour l'égalité : le pouvoir des femmes au cœur du mouvement mondial d'IndustriALL

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3 novembre, 2025La veille du 4ème Congrès d'IndustriALL, plus de 350 femmes de toutes les régions et de tous les secteurs ont rempli la salle d'énergie, de couleur et de conviction pour la Conférence des femmes, sur le thème "Toutes et tous pour l'égalité".

Cette journée a rayonné de l'esprit de sororité et de solidarité, avec des histoires de combats devenues des histoires de force, et pendant laquelle le mentorat, le leadership et la vision ont fusionné dans une déclaration commune de force collective.

Donner le ton pour l'égalité

La conférence s'est ouverte avec un message de bienvenue de la secrétaire générale adjointe d'IndustriALLChristina Olivier qui a rendu hommage aux anciennes, passées et présentes, rappelant que cette Conférence des femmes ne s'était plus tenue en présentiel depuis six ans.

"Beau résultat pour nous toutes,"

a-t-elle dit à un auditoire qui attendait depuis des années ce moment de retrouvailles.

Le secrétaire général d'IndustriALL, Atle Høie, a félicité le Comité des femmes et ses dirigeantes pour leur travail inlassable pour la promotion de l'égalité de genre. Il s'est réjoui que les femmes représentent maintenant 43 pour cent des délégués au Congrès, soit 28 pour cent de plus qu'à Rio, en 2016, un progrès incontestable, mais aussi un appel à la poursuite de cet engagement.

"Il n'y a pas d'avenir juste sans égalité des femmes dans les syndicats,"

a-t-il rappelé aux participantes.

"Toutes et tous pour l'égalité" n'est pas juste un slogan, c'est un engagement à construire ensemble l'avenir de notre mouvement."

La coprésidente du Comité des femmes, Ilvana Smajlović, a insisté sur le fait que l'égalité n'est pas possible sans unité.

"Nous devons faire preuve de force et de solidarité,"

a-t-elle déclaré, en appelant les femmes et les hommes à agir ensemble pour créer des syndicats et des lieux de travail inclusifs.

La présidente d'IndustriALL, Marie Nilsson, a donné le ton avec l'annonce réjouissante de la naissance de sa troisième petite-fille, la veille de son départ pour Sydney.

"Lorsqu'elle sera grande, elle saura que sa grand-mère était sur les barricades pour elle."

Ses propos illustraient bien l'esprit de cette journée : du courage, des liens et le combat pour un monde juste et égalitaire pour les générations futures.

Le combat pour l'égalité de genre dans nos industries, l'Australie montre la voie

Avec Jackie Woods, du Mining and Energy Union (MEU), comme modératrice, cette session dynamique réunissait des femmes de la construction, de la mine, du secteur manufacturier, des soins de santé et des textiles, qui ont échangé des expériences montrant la persistance des barrières et la force de la syndicalisation qui permet de les surmonter.

Jenny Kruschel, du Timber Furnishing and Textiles Union (TFTU), a rappelé le chemin parcouru par les femmes et tout ce qu'il reste à faire.

"L'égalité salariale a été une de nos grandes réalisations, mais des écarts subsistent encore. Avec le soutien de la Fair Work Commission, les employeurs commencent à intégrer les changements qui rendent l'égalité possible."

"Mon lieu de travail compte 10 femmes sur 70," a déclaré Clare Bailey, du MEU. "Nous devons faire en sorte que l'affiliation syndicale devienne la norme, mais aussi la présence des femmes dans ce secteur."

Stacey Schinnerl, de l'Australian Workers Union (AWU), a commenté son parcours de leader :

"Dans mon syndicat, mon genre ne pose pas problème, mais ce n'est pas le cas partout. Il y a encore des hommes que ma présence dérange. Je me sers de cette plateforme pour plaider la cause des femmes."

Pour Nguyệt Nguyễn, du Timber Furnishing and Textiles Union (TFTU), la syndicalisation a changé sa vie :

"Le syndicat m'a fait prendre conscience de mes droits et, depuis, je suis déterminée à représenter les travailleuses."

Renee Portland, de l'Australian Manufacturing Workers Union (AMWU), a exprimé sa fierté devant les progrès accomplis :

"Nous avons des sessions d'information sur les EPI pour s'assurer que les femmes sont formées et équipées. Le syndicat s'en charge."

Ensemble, les panélistes ont dressé le bilan des avancées obtenues par la persistance, des mentorats, de la visibilité et des revendications collectives pour l'égalité dans des industries où les hommes sont majoritaires. Les perspectives sont encourageantes, avec des opportunités qui s'ouvrent dans l'énergie propre et les STIM.

"Nous devons veiller à ce que les politiques de demain s'écrivent en ayant les femmes à l'esprit," a déclaré une intervenante.

Syndiquer pour un avenir juste : pouvoir, justice et transformation

Une session intergénérationnelle puissante a réuni les vice-présidentes d'IndustriALLChristiane Benner, Roxanne Brown, Rose Omamo et Lucineide Varjãopour voir comment l'égalité doit déterminer l'avenir du travail.

Depuis la tribune, Roxanne Brown, vice-présidente de l'USW, a électrisé l'audience :

"1, 2, 3, POUVOIR ! Vous sentez-vous puissantes ?" a-t-elle crié, et des centaines de voix lui ont répondu. "Ce que nous ressentons dans nos tripes, c'est ce qu'il ne faut pas oublier. C'est ce qui est l'essence de notre mouvement syndical mondial. C'est ce que nous avons à IndustriALL."

Ses propos ont exprimé l'esprit de cette journée : la conviction que, lorsque les femmes s'organisent, elles ne font pas que changer leurs lieux de travail, elle changent le monde.

Les vice-présidentes ont évoqué les transitions justes, la numérisation et l'égalité en tant que fondements d'un avenir équitable.

Christiane Benner, la présidente d'IG Metall, première femme d'Allemagne à diriger un grand syndicat de l'industrie, a parlé de la transformation de la culture de l'organisation.

"L'égalité de genre n'est pas une question féministe, c'est une question de démocratie," a-t-elle déclaré. "Lorsque nous partageons le pouvoir, nous bâtissons des syndicats plus forts qui sont le reflet du monde dans lequel nous vivons, pas de celui dont nous avons hérité".

La kényane Rose Omamo, de l'AUKM, a rappelé aux participantes le combat collectif qui unit les travailleurs et les travailleuses.

"Nous luttons, nous gagnons ensemble. Lorsque les femmes se relèvent, nos syndicats se relèvent," a-t-elle déclaré. "L'égalité ne veut pas dire prendre le pouvoir à d'autres, mais gagner du pouvoir ensemble."

Et, pour le Brésil, Lucineide Varjão de la CNQ-CUT, a souligné l'importance de la représentation, qui concerne toutes les femmes :

"Au Brésil, c'est par nos comités et collectifs de femmes que nous nous assurons que chaque femme, afro-brésilienne, indigène et de la classe ouvrière, est vue et entendue. C'est ainsi que le changement devient réalité."

Les vice-présidentes ont réclamé des syndicats soucieux des considérations de genre, qui ne se contentent pas d'inclure les femmes mais leur donnent les moyens de diriger. "Nous nous dressons sur les épaules de femmes fortes", a ajouté une panéliste.

"Un avenir juste n'est possible que s'il est égalitaire."

Intégrer le genre et construire des chaînes d'approvisionnement sûres

Avec pour modératrice Tomoko Nagashima, la présidente d'UA ZENSEN, le plus grand syndicat de l'industrie du Japon, cette session a étudié comment faire de l'égalité de genre une pierre angulaire des chaînes d'approvisionnement mondiales et des transitions industrielles. Son syndicat représentant 1,9 million de travailleurs du textile, de la chimie, de l'énergie et des services, Tomoko a souligné que l'intégration de la dimension de genre est essentielle, non seulement du point de vue de l'égalité mais aussi pour la construction d'industries durables et d'économies équitables.

Cette session a mis en lumière le fait que le secteur du textile, de l'habillement, de la chaussure et du cuir est un modèle pour le progrès.

Zehra Khan de la HBWWF, au Pakistan, et Christina Hajagos-Clausen, la directrice d'IndustriALL en charge du secteur, ont présenté la politique en matière de genre du THCC, qui préconise l'égalité de droits, la sécurité du lieu de travail et la tolérance zéro pour la violence et le harcèlement basés sur le genre (VHBG). Cette politique montre comment l'action collective peut concrétiser les principes dans la pratique, en protégeant les plus vulnérables et en ouvrant des pistes pour le leadership des femmes dans la production et la négociation.

Fulya Pınar Özcan, d'Öz İplik İş, de Turquie, et Heidi Lampinen, d'IF Metall Suède, ont expliqué comment l'accord-cadre mondial (ACM) avec H&M est devenu un outil puissant pour combattre la VHBG, renforcer les relations au travail et assurer la sécurité des lieux de travail pour plus d'un million de travailleurs dans sa chaîne d'approvisionnement.

Les interventions de la salle ont insisté sur le fait que cette action doit être étendue à tous les secteurs. Prihanani Boenadi, coprésidente de la section de l'électronique de la FSPMI d'Indonésie, a exhorté les participantes à rester vigilantes : "Nous devons poursuivre le combat contre la VHBG; chaque secteur doit s'aligner sur la politique pour le THCC et appliquer ses enseignements."

Corinne Schewin, de la CFE-CGC Métallurgie, de France, a souligné les pressions souvent invisibles que subissent les travailleuses :

"Les femmes supportent une grande charge mentale qui limite leurs possibilités de développement de carrière . Nous devons agir pour réduire cette charge si nous voulons une réelle égalité."

La discussion a fait apparaître clairement que l'égalité de genre doit se mettre en place dans tous les maillons de la chaîne d'approvisionnement, depuis les matières premières jusqu'à la vente au détail, pour faire en sorte que les transitions justes, le devoir de vigilance en matière de droits humains et les relations professionnelles progressent main dans la main pour instaurer l'équité, la dignité et la sécurité pour tous.

Accompagner les femmes pour bâtir la puissance syndicale

La session sur le mentorat s'est avérée une des plus inspirantes pour les femmes présentes à la conférence, un exemple vivant de la manière dont la solidarité entre générations et continents peut se traduire en un véritable pouvoir syndical.

Cette session fut le reflet de l'approche qui s'était dégagée pour la première fois à la Conférence des femmes de 2019 et qui était que, lorsque les femmes progressent par la voie du mentorat, tout le mouvement syndical progresse avec elles.

On a pu entendre des témoignages de mentors et de mentorées qui ont évoqué comment l'orientation, la patience et la confiance peuvent transformer la confiance en leadership.

Du Pérou, Wendy Carol Carbajal Leon a confié comment le mentorat l'a aidée à comprendre ses droits et la signification du syndicalisme :

"J'ai commencé à comprendre ce que être dans un syndicat signifiait. Le mentorat m'a aidée a reconnaître mes droits, comme par exemple l'obtention de 90 minutes pour l'allaitement, et cela m'a donné la force de me battre pour elles."

Agnes Ama Agamasu, du Ghana, a expliqué comment l'expérience a redéfini son rôle dans le mouvement :

"J'ai appris comment atteindre mes objectifs. Je suis maintenant la femme la plus jeune de mon syndicat, ce qui a ouvert des portes à de jeunes hommes comme à de jeunes femmes. Ce programme a changé tant de choses pour moi."

Joyce Maku Appiah, du Ghana, a évoqué la réciprocité du processus :

"Être un mentor m'a structurée. J'ai réalisé que je ne pouvais pas être tout pour mes mentorées, la patience et l'écoute sont essentielles. En tant que mentor, vous êtes aussi mentorée."

Nicole Fears et Dee Colbert, de l'IAMAW, aux États-Unis, ont présenté le programme de mentorat LEADS de leur syndicat, ancré dans le principe :

"Justice au travail et service à la collectivité."

"L'égalité de genre renforce notre mouvement syndical. Nous ne nous contentons pas de passer le flambeau, nous nous éclairons l'une l'autre."

La discussion a réaffirmé que le mentorat n'est pas un acte de charité mais une stratégie d'habilitation collective. Il ouvre des portes aux femmes pour accéder au leadership, il jette des ponts entre les générations et transforme la croissance individuelle en force organisationnelle.

Un mouvement uni avec une finalité

La conférence s'est achevée sur la présentation du projet de Feuille de route d'IndustriALL pour l'égalité de genre 2025-2029, qui arrête des priorités claires : accroître la participation et le leadership des femmes, s'allier les hommes, obtenir l'équité salariale, s'attaquer au travail de soins non rémunéré, éliminer la violence et le harcèlement basés sur le genre (VHBG) et intégrer des démarches soucieuses des considérations de genre dans les processus de devoir de vigilance en matière de droits humains et de transition juste.

La feuille de route expose des mesures pratiques, de sensibilisation, de formation, elle développe des outils et des matériels, noue des alliances et renforce le suivi dans tous les secteurs, et elle sera le fondement du prochain Comité des femmes pour ancrer systématiquement l'égalité de genre dans les structures, les politiques et le Plan d'action d'IndustriALL.

Dans sa déclaration finale, Ilvana Smajlović s'est exprimée avec émotion et gratitude, sensible au courage et à la détermination de toutes celles qui ont pris la parole. Elle a commenté les échanges puissants de la journée, qu'elle a qualifiés de moment à la fois de force et de vulnérabilité. Les larmes versées, a-t-elle dit, ne sont pas un signe de faiblesse mais bien d'empathie et de finalité partagée. Les femmes font souvent passer les autres d'abord, mais il y a aussi des moments où elles doivent se faire passer en premier, pour regagner de la force, pour prendre les rênes et pour continuer à tirer les autres de l'avant.

  • Femmes

IndustriALL Global Union published this content on November 03, 2025, and is solely responsible for the information contained herein. Distributed via Public Technologies (PUBT), unedited and unaltered, on November 04, 2025 at 17:04 UTC. If you believe the information included in the content is inaccurate or outdated and requires editing or removal, please contact us at [email protected]