11/04/2025 | News release | Distributed by Public on 11/04/2025 15:26
« L'impact persistant de la récente sécheresse liée à El Niño et de la saison cyclonique, combiné à une flambée de paludisme et à des systèmes de santé sous tension, a laissé de nombreuses communautés avec très peu de moyens pour se relever », affirme l'OCHA.
Le nombre de personnes confrontées à une insécurité alimentaire d'urgence dans le Grand Sud devrait quadrupler pour atteindre 110 000 d'ici janvier 2026, tandis que près de 160 000 enfants souffrent désormais de malnutrition aiguë sévère.
Les coupes drastiques de financement ont par ailleurs paralysé les opérations humanitaires, forçant plusieurs partenaires à suspendre leurs activités et laissant des milliers de personnes sans aide vitale.
Le bureau national de gestion des risques et catastrophes, avec l'appui de l'ONU et de ses partenaires, a mis en place un plan de réponse humanitaire estimé à 185 millions de dollars, visant à lutter contre l'insécurité alimentaire, la malnutrition et les épidémies d'ici avril 2026.
Toutefois avec un déficit de financement de 125 millions de dollars, l'OCHA lance un appel urgent de 85 millions de dollars pour répondre aux besoins humanitaires les plus pressants de 1,5 million de personnes.
Sur le plan politique, Madagascar traverse une période d'instabilité croissante. Fin septembre, des manifestations menées par de jeunes protestataires ont éclaté à Antananarivo et dans plusieurs grandes villes, dénonçant les coupures d'électricité et d'eau, la corruption et la dégradation des conditions de vie. Le mouvement, rapidement soutenu par une partie de l'armée, a abouti le 14 octobre à la destitution du président Andry Rajoelina par l'Assemblée nationale - que le chef de l'État avait dissoute quelques heures plus tôt - et à la mise en place d'une transition militaire. L'Union africaine (UA) a aussitôt suspendu Madagascar de ses instances.
La combinaison d'une crise alimentaire croissante, de conditions climatiques extrêmes et de l'instabilité politique récente risque d'entraver davantage la réponse humanitaire dans le Grand Sud. Dans ce contexte, l'appel lancé par l'OCHA semble plus que jamais crucial pour maintenir l'accès à l'aide et éviter un nouvel effondrement des moyens de subsistance.