Soins, compassion et guérison du plus jeune patient de l’épidémie d’Ebola en Républi...

Bulape - Ebola reste une menace importante pour la santé. Lorsqu'elle est détectée tardivement, elle entraîne de nombreux décès, malgré les progrès récents en matière de vaccins et de traitements. Bien que la maladie soit aujourd'hui mieux maîtrisée grâce à une amélioration des soins et des capacités de riposte, elle continue de peser lourdement sur les familles et les communautés.

La République démocratique du Congo connaît actuellement sa seizième épidémie d'Ebola, dans la zone de santé de Bulape, province du Kasaï. Le compte à rebours pour déclarer la fin de l'épidémie est en cours, après la sortie du dernier patient le 19 octobre 2025. On dénombre 64 cas (53 confirmés et 11 probables) et 45 décès, soit un taux de létalité de 70 %. L'épidémie s'est produite dans une localité reculée et difficile d'accès, ce qui a compliqué le déploiement et le maintien des opérations de riposte.

Malgré ces défis, des moments d'espoir ont émergé. Un mois après la déclaration de l'épidémie, un événement particulier a redonné de la force à tous les acteurs de la riposte : la guérison de l'un des plus jeunes patients atteints d'Ebola - un bébé de quatre mois dont la mère est malheureusement décédée de la maladie.

« Je suis tellement heureux et profondément reconnaissant envers tous ceux qui ont pris soin de mon bébé au centre de traitement Ebola, en particulier Jean et tous ceux qui se sont consacrés à sa survie », déclare Alidor Mashala Katshiabala, le père du bébé, en parlant de Jean Mikobi Tshilomba, qui s'est occupé de l'enfant alors qu'ils étaient tous deux en traitement au centre.

« Je ne sais pas comment les remercier ou leur offrir quelque chose d'aussi précieux que la vie qu'ils ont sauvée. Pour moi, le plus important est qu'ils ont protégé et sauvé mon enfant. Je ne peux que leur dire merci du fond du cœur », ajoute Katshiabala.

Le bébé a été admis au centre de traitement Ebola de Bulape le 19 septembre avec sa belle-mère et ses trois frères et sœurs, où ils ont tous été testés pour Ebola. Tandis que les membres de sa famille ont été testés négatifs et sont rentrés chez eux le lendemain, le bébé a été testé positif - probablement contaminé par l'allaitement et le contact étroit avec sa mère - et a dû rester au centre pour recevoir des soins.

Mais aussi importants que soient les soins médicaux, les bébés, surtout les très jeunes, ont besoin de réconfort et de lien humain. Cette compassion est venue de Jean Mikobi Tshilomba, également diagnostiqué avec Ebola et en traitement au centre. Il a bercé le bébé lorsqu'il pleurait, l'a changé et nourri selon les indications de l'équipe médicale. Tshilomba a continué à s'occuper du bébé même après avoir été déclaré guéri, restant au centre jusqu'à ce que l'enfant soit lui aussi rétabli.

« Ce qui m'a le plus touché, c'est de penser à mon propre enfant à la maison. Je me suis dit que peut-être un jour, je pourrais mourir et laisser mon enfant orphelin. Alors, si quelqu'un pouvait s'en occuper comme je le fais aujourd'hui pour cet enfant, ce serait une bénédiction. Je le fais simplement par amour, parce que je suis parent et que j'aime profondément les enfants », confie Tshilomba.

Au total, 19 patients ont guéri d'Ebola et aucun nouveau cas n'a été signalé depuis le 25 septembre.

« Voir ce bébé guérir a été l'un des moments les plus émouvants de cette épidémie. Cela nous a rappelé pourquoi nous faisons ce travail - chaque effort, chaque journée longue, chaque nuit sans sommeil vise à sauver des vies et à redonner espoir aux familles », déclare le Dr Mory Keita, gestionnaire des incidents pour la riposte à Ebola de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) à Bulape.

Les épidémies commencent et se terminent dans les communautés, et cela est particulièrement vrai pour Ebola. Ces dernières années, les leçons tirées des épidémies précédentes ont permis de développer et d'améliorer des outils essentiels tels que les vaccins et les traitements. Elles ont particulièrement mis en avant l'importance de l'implication des communautés dans la riposte, favorisant une approche holistique de la gestion des épidémies.

Sous la direction du ministère de la Santé, l'OMS continue de fournir un appui opérationnel et technique pour mettre fin à l'épidémie et accompagner les survivants sur le chemin de la guérison.