12/16/2025 | Press release | Distributed by Public on 12/16/2025 15:23
Le Coordonnateur spécial adjoint pour le processus de paix au Moyen-Orient a indiqué, ce matin, devant le Conseil de sécurité, que les activités de colonisation en Cisjordanie occupée ont atteint leur plus haut niveau depuis que l'ONU les mesure, à savoir 2017. Les délégations ont également discuté des prochaines étapes du Plan d'ensemble du Président Trump pour Gaza et condamné l'attaque terroriste de Sydney lors de la fête juive d'Hanoukka qui célèbre, comme le rappelait M. Ramiz Alakbarov, la « victoire de la lumière contre les ténèbres ».
Le Coordonnateur spécial adjoint, qui présentait le rapport trimestriel sur l'application de la résolution 2334 (2016), a tout d'abord dénoncé l'entrée par la force des autorités israéliennes dans les locaux de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), le 8 décembre, à Jérusalem-Est. Elles ont remplacé le drapeau de l'ONU par celui d'Israël, a-t-il déploré, en rappelant l'inviolabilité des locaux onusiens. Le 11 décembre, le Gouvernement israélien a approuvé ou régularisé 19 colonies en Cisjordanie occupée, y compris celles de Gamim et Kadim évacuées par Israël en 2005.
Israël doit se conformer à ses obligations et au droit international, y compris l'avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ) du 19 juillet 2024, qui oblige Israël à cesser ses activités de colonisation et à mettre un terme à son occupation, a rappelé le Coordonnateur spécial adjoint. Il a par ailleurs jugé alarmante l'escalade de la violence en Cisjordanie. Les opérations de sécurité israéliennes dans le nord de la Cisjordanie se traduisent par des pertes élevées et des destructions de grande ampleur, en particulier dans les camps de réfugiés.
La présence d'Israël dans ces camps contrevient à l'obligation de faire cesser son occupation illicite, a-t-il accusé. Il a également condamné les violences des colons qui se sont intensifiées pendant la récolte des olives, des attaques qui deviennent plus fréquentes et violentes, avec le soutien des forces armées israéliennes. Le Coordonnateur spécial adjoint a par ailleurs condamné les attaques armées des Palestiniens contre les Israéliens, avant de soutenir les efforts visant à mettre fin à l'occupation et à promouvoir la solution des deux États.
Se tournant vers la situation à Gaza, il a indiqué que le cessez-le-feu reste fragile. Il a salué les efforts des médiateurs pour éviter toute escalade supplémentaire et progresser vers la prochaine étape du Plan d'ensemble pour Gaza, conformément à la résolution 2803 (2025). L'ONU distribue tentes et couvertures pour faire face aux rigueurs de l'hiver à Gaza. « La première mort par hypothermie d'un nourrisson de deux semaines à Khan Younès a malheureusement été confirmée aujourd'hui. » Il a enfin exhorté les autorités israéliennes à permettre l'acheminement de l'aide.
La poursuite de la colonisation a été condamnée à de nombreuses reprises, notamment par le Guyana ou encore la Chine, qui a déploré que la résolution 2334 (2016) -laquelle exige la cessation immédiate et complète des activités de colonisation- ne soit pas respectée. La colonisation doit cesser et Israël doit endiguer la violence des colons, a tranché le délégué chinois, tandis que la Slovénie a dénoncé « l'annexion rampante » de la Cisjordanie. Ces pays, à l'instar de la France ou encore de la République de Corée, ont dénoncé en outre le « raid israélien », selon l'expression du délégué russe, contre les locaux de l'UNRWA.
« Pas de déplacements forcés. Pas d'occupation. Pas d'annexion », a souligné l'observateur de l'État de Palestine, notant que ce sont les trois principes fondamentaux énoncés dans le Plan d'ensemble du Président Trump. Il s'est inquiété de l'escalade sans précédent de la violence des colons, affirmant que celle-ci est indissociable de l'expansion des colonies, qui a atteint des niveaux records, avec plus de 47 000 logements mis en chantier, approuvés ou mis en appel d'offres pour la seule année 2025. L'objectif est clair et inchangé: l'annexion, a-t-il accusé.
Les tendances en cours sapent la viabilité d'un futur État palestinien, a appuyé la Sierra Leone, tandis que l'Algérie a fustigé l'inaction du Conseil. Le Royaume-Uni a également estimé que l'approbation annoncée des nouvelles colonies en Cisjordanie éloigne encore davantage de la paix. Les violences en Cisjordanie compromettent les perspectives d'une paix et d'une sécurité durables, la réussite du plan de paix pour Gaza et la stabilité régionale, a rappelé le délégué français qui a souligné que l'avenir de Gaza et celui de la Cisjordanie sont « indissociables ».
De son côté, la représentante des États-Unis a indiqué que le Président Trump s'attend à ce que les violences en Cisjordanie cessent. « Les États-Unis ne permettront pas une annexion de la Cisjordanie », a-t-elle assuré. La représentante s'est par ailleurs opposée aux séances d'information trimestrielles sur la résolution 2334 (2016) qui, selon elle, ne font que détourner l'attention des véritables menaces à la paix au Moyen-Orient. C'est la résolution 2803 (2025) qui trace la voie à suivre, a-t-elle assuré.
À propos du Plan d'ensemble, la Chine a exhorté les pays concernés à fournir au Conseil les informations nécessaires à sa mise en œuvre, en estimant que pour l'heure, les perspectives de paix restent distantes à Gaza. L'observateur de l'État de Palestine a indiqué que depuis le 10 octobre, près de 400 Palestiniens ont été tués, dont de nombreux enfants, et un millier d'autres ont été blessés. La Sierra Leone a appelé à la mise en œuvre de bonne foi de la résolution 2803 (2025), tandis que la France a appelé à la consolidation de la première étape ouverte par ce texte.
La responsabilité de la mise en œuvre des dispositions du plan de paix d'ensemble pour Gaza incombe aux États-Unis et aux États ayant publiquement soutenu l'adoption de cette résolution, a déclaré la Russie. « Or, un mois après son adoption, nous ignorons encore quels États sont prêts à participer à cette mission. » L'amélioration de la situation humanitaire à Gaza est le fruit des efforts de Washington qui continuera de travailler avec ses partenaires pour rouvrir le couloir jordanien, le plus efficace, pour fournir une aide dans la bande de Gaza, ont précisé les États-Unis.
Enfin, le délégué israélien, qui a pointé « l'hypocrisie » des débats « inutiles » au Conseil, a salué la clarté d'Israël et de ses alliés, notamment les États-Unis, qui ont permis de parvenir à un cessez-le-feu à Gaza.
Il a fait savoir que sa délégation entend présenter cinq projets de résolution au Conseil de sécurité pour appuyer la paix au Moyen-Orient.
La première proposition de résolution appelle à restituer le corps du dernier otage, le sergent Ran Gvili. Le deuxième texte appelle à désarmer le Hezbollah, « organisation terroriste ». Le troisième fait référence aux réformes de l'Autorité palestinienne et de sa gouvernance « en Judée-Samarie ». Le quatrième texte porte sur la Syrie, les dirigeants syriens devant « arrêter de protéger les terroristes ». Enfin, la cinquième proposition concerne la vision qu'a Israël pour l'avenir de la région, un avenir où le terrorisme n'est pas toléré et se combat.
Le représentant israélien a également condamné l'attentat de la plage de Bondi, à Sydney, l'imputant aux discours de haine contre les juifs. Hanoukka nous rappelle que même la plus petite lumière peut triompher des ténèbres, a-t-il dit. « Nous n'abaisserons jamais nos lumières. »
De son côté, l'observateur de l'État de Palestine a rejeté les tentatives de lier ces crimes à la reconnaissance des droits des Palestiniens ou à la création d'un État palestinien. De même, il est tout aussi irresponsable de suggérer que condamner les crimes d'Israël justifie les attaques contre les juifs. Les juifs ne sont pas responsables des actions d'Israël, a-t-il souligné.
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