01/08/2025 | News release | Distributed by Public on 01/08/2025 09:59
Selon ce 41e rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH), couvrant la période du 1er septembre au 30 novembre 2024, les attaques incessantes menées à l'aide « de bombes planantes, de missiles et de drones à longue portée » ont contribué à la mort de quelque 574 civils en 2024. Il s'agit d'une augmentation de 30 % par rapport à l'année précédente.
Les forces armées russes ont ainsi lancé quelque 2.000 drones à longue portée au cours du seul mois de novembre, tuant des dizaines de personnes. Les drones dits « First-Person-View » ont tué quelque 35 civils et en ont gravement blessé des dizaines dans la partie de Kherson contrôlée par l'Ukraine, malgré les caméras qui devraient permettre aux opérateurs de faire la distinction entre civils et combattants.
« Au cours de la période couverte par le rapport, les forces armées russes ont intensifié leurs opérations pour s'emparer de nouveaux territoires dans l'est de l'Ukraine, avec un impact sévère sur les civils dans les zones de la ligne de front, en particulier dans les régions de Donetsk, Kherson et Zaporijjia », a déploré Nada Al-Nashif, la Haute-Commissaire adjointe aux droits de l'homme de l'ONU.
Elle a également reproché à Moscou d'avoir augmenté l'utilisation de bombes aériennes avec des modifications de vol plané qui leur permettent de voyager beaucoup plus loin, dans les villes densément peuplées, y compris Kharkiv, Sumy, et Zaporijjia.
Ces raids russes ont endommagé les infrastructures civiles et les services d'approvisionnement en eau, de chauffage et de transport, y compris quatre attaques majeures sur l'infrastructure énergétique de l'Ukraine depuis la mi-novembre.
Par ailleurs, les services du Haut-Commissaire Volker Türk ont vérifié l'assassinat par des drones à vol immersif (« First Person View », autrement dit, « vol à la première personne ») d'un Ukrainien et de trois militaires russes gravement blessés sur le champ de bataille.
Les autorités russes ont également fait état de victimes civiles à Koursk et dans d'autres régions de la Fédération de Russie en raison des opérations militaires ukrainiennes qui s'y sont déroulées.
Depuis février 2022, le conflit a tué plus de 12.300 civils, dont plus de 650 enfants, et en a blessé plus de 27.800, selon l'ONU. Plus de 700 établissements médicaux et 1.500 écoles et collèges ont également été endommagés ou détruits.
Lors de ce dialogue interactif devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU, la cheffe adjointe des droits de l'homme de l'ONU s'est inquiétée aussi de « l'augmentation significative des allégations crédibles d'exécutions de militaires ukrainiens capturés par les forces armées russes ». Les exécutions sommaires constituent un crime de guerre. Le HCDH indique avoir enregistré 62 exécutions de ce type dans 19 incidents distincts au cours de la période considérée et a vérifié 5 de ces incidents.
Au total, depuis le début du conflit armé, l'ONU a vérifié l'exécution de 68 militaires ukrainiens capturés par les forces armées russes.
Le HCDH a également vérifié l'exécution sommaire de 170 civils depuis le 24 février 2022 dans des zones contrôlées par les forces armées russes, y compris dans des lieux de détention.
Sur un autre plan, le HCDH continue de faire état de tortures infligées à des prisonniers de guerre par les forces armées russes et ukrainiennes.
Les prisonniers de guerre ukrainiens, hommes et femmes, ont décrit des actes de torture et des mauvais traitements généralisés et systématiques, notamment des passages à tabac, des décharges électriques, des strangulations et des mises à l'isolement prolongées. La plupart d'entre eux ont déclaré avoir subi des violences sexuelles, notamment des viols et une nudité forcée.
Les prisonniers de guerre russes détenus par l'Ukraine ont déclaré aux équipes de l'ONU qu'ils avaient été soumis à des tortures et à des mauvais traitements, allant de sévères passages à tabac à des violences sexuelles et à des attaques de chiens, la plupart du temps dans des lieux de transit avant d'atteindre les lieux d'internement officiels. « Notre Bureau a documenté la mort d'un prisonnier de guerre russe et a soulevé ces allégations auprès du Procureur général de l'Ukraine », a affirmé Mme Al-Nashif.
Face à la persistance de graves violations du droit humanitaire international et de graves violations des droits de l'homme, le HCDH exhorte Moscou à respecter le droit international humanitaire. Il exhorte également l'ensemble de la communauté internationale à agir pour garantir le respect de toutes les obligations qui lui incombent en vertu du droit international humanitaire et des droits de l'homme.
« J'appelle les parties au conflit, et tous ceux qui ont une influence sur elles, à redoubler d'efforts pour créer une voie vers la paix, conformément aux résolutions de l'Assemblée générale », a conclu la cheffe adjointe des droits de l'homme de l'ONU.