RSF - Reporters sans frontières

10/28/2025 | Press release | Distributed by Public on 10/29/2025 02:05

Détenu pour “terrorisme” après avoir participé à une table ronde au Bangladesh : nouvelle utilisation de la loi antiterroriste contre un journaliste

Le journaliste Monjurul Alam Panna est détenu arbitrairement depuis le 29 août 2025 en vertu de la loi antiterroriste, après avoir participé à une table ronde. Reporters sans frontières (RSF) demande le retrait des charges fallacieuses retenues contre lui et sa libération inconditionnelle immédiate.

Alors qu'il était invité à intervenir en tant que journaliste à une table ronde sur la guerre de libération du Bangladesh et la constitution, Monjurul Alam Panna, qui anime la chaîne YouTube Manchitro, a terminé la soirée en détention. Cette réunion publique, organisée par la plateforme de la société civile Mancha 71, qui entend défendre l'esprit de la guerre d'indépendance, dans les locaux de l'association indépendante Dhaka Reporters Unity, le 28 août à Dacca, la capitale, a brusquement dégénéré lorsqu'un groupe d'individus a fait irruption dans la salle et accusé les participants de "sympathie" envers l'ancienne Première ministre Sheikh Hasina, dont le régime de fer est tombé en 2024 après des semaines de manifestations massives répriméesdans le sang.

Monjurul Alam Panna a alors lui-même sollicité l'intervention de la police pour apaiser la situation. Cependant, au lieu d'interpeller les assaillants, les forces de l'ordre ont arrêté16 personnes qui assistaient à la réunion, dont le journaliste. Depuis, Monjurul Alam Panna est détenu, comme les autres participants, en vertu d'une loi antiterroriste, sous l'accusation infondée de "complot visant à renverser le gouvernement intérimaire". Contacté par RSF, le secrétaire de presse du conseiller en chef du Bangladesh n'a pas répondu.

"La détention du journaliste Monjurul Alam Panna illustre la dérive autoritaire du gouvernement intérimaire bangladais, qui instrumentalise la législation antiterroriste pour faire taire les voix critiques. Il est inacceptable qu'un journaliste soit traité comme un terroriste pour avoir simplement participé à un débat public sur l'histoire de son pays. Reporters sans frontières demande le retrait des charges fallacieuses retenues contre lui et sa libération immédiate.

Célia Mercier
Responsable du bureau Asie du Sud de RSF

Le 4 septembre, sa demande de libération sous caution a été rejetéeet aucune date de procès n'a été fixée pour le moment. Deux journalistes venus couvrir l'audience ont été pris à partie par un avocat alors qu'ils tentaient d'interviewer Monjurul Alam Panna : Asif Mohammad Siamde Somoy TVa été agressé physiquement, tandis que Muktadir Rashid Romeode Bangla Outlook a subi des menaces verbales.

Actuellement, cinq autres journalistes sont détenusau Bangladesh, toujours en attente d'un procès, parmi eux, Farzana Rupa et Shakil Ahmad de Ekattor TV, Mozammel Babu de Ekattor TV, Shahriar Kabir journaliste indépendant, et Shyamal Dutta du quotidien Bhorer Kagoj.

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Publié le28.10.2025
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