12/10/2025 | Press release | Distributed by Public on 12/11/2025 18:07
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AutoriserDéclaration du Premier ministre sur la stratégie de défense nationale, mercredi 10 décembre 2025.
Sébastien LECORNU
Madame la Présidente de l'Assemblée nationale,
Mesdames et messieurs les députés,
Monsieur le président de la Commission de la Défense nationale et des Forces armées,
« Les Français sont déjà trop portés à croire qu'ils peuvent dormir tranquilles, qu'ils n'ont qu'à s'en remettre à d'autres du soin de défendre leur indépendance. Il ne faut pas les encourager dans cette confiance naïve qu'ils pètent ensuite par des ruines et des massacres. Il faut les encourager à compter sur eux-mêmes. » Ces mots sont ceux du général de Gaulle confiés à son ministre Alain Peyrefitte. Ils traduisent une volonté partagée sur l'ensemble de ces bancs, celle de ne compter que sur nous-mêmes, de ne jamais dépendre des autres, d'être indépendants. C'est ce qui a justifié toute la construction de notre modèle d'armée depuis 1958 et qui justifie aujourd'hui notre réarmement et donc, cet après-midi, mesdames et messieurs les députés, ce débat.
L'indépendance ne se décrète pas, c'est une conquête permanente. Après trois ans et demi passés à la tête du ministère des Armées, désormais comme Premier ministre, je veux exposer brièvement d'où nous partons, rendre compte de ce qui a été fait depuis 2022 avec la programmation militaire en cours, mais aussi avoir un discours de vérité face à vous et faire état clairement des enseignements qu'il faut tirer du contexte géopolitique pour nos armées, notre modèle de défense, Madame la Ministre, et quelles sont les évolutions que nous proposons pour y remédier.
Nous n'y arriverons que dans la lucidité. Nous ne pouvons pas nous mentir sur les menaces qui nous visent, ni sur les faiblesses à corriger de nos armées. Le Gouvernement, à la demande du président de la République, proposera un texte de réactualisation de la programmation militaire en début de l'année 2026 au Parlement, conformément aux annonces du chef de l'État le 13 juillet dernier à l'hôtel de Brienne.
Heureusement, nous ne partons pas de rien. Depuis 2017, le budget du ministère des Armées est passé de 32,7 milliards d'euros pour atteindre 57,1 milliards d'euros l'année prochaine, si les crédits prévus par le projet de loi de finances sont adoptés. Il prévoit une marge d'augmentation du budget de 6,7 milliards d'euros, correspondant à l'augmentation de 3,2 milliards d'euros déjà prévus par la loi de programmation militaire votée, augmentée de 3,5 milliards d'euros de surmarches proposées dans cette loi de finances. Ces crédits ont pour but de produire des effets très concrets pour le renforcement et la modernisation de notre modèle d'armée. Mais l'argent, s'il est essentiel, ne pourra pas et ne sera pas la seule réponse.
Mesdames et messieurs les députés, ces crédits, depuis 2017 et même depuis 2015, sous la présidence de François Hollande, ont déjà permis une remontée en puissance. Citons le renouvellement de nos capacités de dissuasion nucléaire, océanique comme aéroportée, pour les 30 prochaines années. La modernisation de notre armée de terre ou de nos sous-marins nucléaires d'attaque, mais aussi plus largement l'innovation qui doit rester au cœur des futurs équipements, sans oublier les nouveaux espaces de conflictualité comme le cyber, l'espace et les grands fonds marins. Mais depuis 2022, beaucoup de choses ont changé ou en tout cas se sont prodigieusement accélérées, et nous devons tirer sans attendre les enseignements pour notre réarmement, lucidement et en prenant, je le crois, les bonnes décisions.
Mesdames et Messieurs les députés, depuis l'agression russe en Ukraine en 2022, la dégradation de l'environnement sécuritaire s'est accélérée. Les théâtres ukrainiens, mais aussi au Proche et au Moyen-Orient, ont redéfini les contours de la conflictualité moderne avec le retour des guerres de haute intensité qui combinent les moyens conventionnels de masse et de saturation avec les armements de très haute technologie et la dronisation du champ de bataille, tout cela sur fond de chantage nucléaire. Le recours à des stratégies hybrides par des puissances adverses s'accélère et menace de fragiliser durablement l'Europe, la France en tête jusque dans son outre-mer et plus généralement toutes les démocraties du monde. Ces stratégies, menées également dans les nouveaux champs de conflictualité comme les fonds marins ou la très haute altitude, se caractérisent par la conjonction de cyberattaques, de manipulation de l'information, de l'instrumentalisation du droit et de l'économie, de sabotage et du recours à des opérations militaires. Ces menaces hybrides visent à nous déstabiliser en touchant nos intérêts ou nos valeurs. Ces menaces contournent parfois notre dissuasion nucléaire. Elles font poindre un risque que les guerres d'avant ne permettaient pas de saisir complètement, c'est-à-dire, en somme, d'être défaits sans même avoir été envahis. La résurgence de la menace terroriste, malheureusement, se confirme. Les recompositions en cours au Moyen-Orient et en Afrique fragilisent durablement ces zones et sont contagieuses. Elles entraînent également l'activation en plus grand nombre d'individus inspirés par la mouvance islamiste sur le territoire national et le renouveau d'une menace en provenance de l'étranger d'inspiration djihadiste susceptible de passer à l'acte. Dix ans après les attentats du 13 novembre 2015, nous ne pouvons être absolument assurés qu'une telle attaque ne se reproduise pas au regard des mouvements djihadistes qui vont du Sahel au Khorassan en passant par le Levant. Enfin, nous assistons à des tensions, pour ne pas dire plus, entre États dotés, comme nous l'avons vu, entre l'Inde et le Pakistan. La dialectique de certaines puissances évolue dangereusement sur l'arme nucléaire. À certains égards, les réflexes de maîtrise de l'escalade appris d'une partie de la guerre froide ont disparu, sans oublier les transferts de technologies menant à une prolifération accrue de certains États, comme la Corée du Nord et l'Iran.
C'est dans ce contexte que le président de la République, garant de notre doctrine nucléaire, aura l'occasion de s'exprimer au début de l'année prochaine. Face à l'ensemble de ces menaces et en plus des défis que ne pose le réchauffement climatique, il faut ajouter la phase d'incertitude que connaît la relation transatlantique et qui perturbe pour le moins la plupart de nos voisins européens. Cette incertitude a vocation à durer, tant le pivot de l'Europe vers l'Asie et la Chine semble dominer l'ensemble des élites américaines. Il impose d'opérationnaliser et probablement encore de repenser le réveil stratégique européen. Je salue à cet égard toutes les initiatives lancées ces dernières années par la France pour accompagner, à l'époque parfois seule, le réarmement des nations de notre continent.
Mesdames et Messieurs les députés, les discussions du projet de finance pour 2026 n'ont pas permis d'aborder en première lecture l'examen des crédits de la Mission Défense. Pourtant, c'est un sujet qui peut nous rassembler. Si je demande aujourd'hui que nous débattions et que vous votiez, c'est pour envoyer un message à nos alliés comme à nos compétiteurs qui nous observent et pour leur montrer que dans nos divisions éventuelles, nous nous retrouvons sur l'essentiel, c'est-à-dire la sécurité et l'indépendance nationale. L'accélération de notre réarmement par une augmentation des crédits de 6,7 milliards d'euros en 2026 se traduit par des chantiers prioritaires qui consacrent 14 enjeux majeurs pour préserver la crédibilité opérationnelle des armées françaises.
Mesdames les ministres, Monsieur le ministre, permettez-moi de les détailler devant vous, sous couvert de votre travail, par transparence et rigueur devant l'Assemblée nationale. Le premier défi pour l'année 2026 sera incontestablement celui des munitions. Trop de fois par le passé, nos militaires sont partis en mission sans un stock de munitions toujours suffisant pour accomplir leur mission en sécurité et dans la durée. Ce tabou doit être brisé pour de bon. Il y a donc urgence à reconstituer nos stocks, tant pour les missiles complexes que les obus ou les petits calibres. Le projet de budget prévoit une commande d'un niveau inédit qui doit engager les industriels dans une transformation profonde de leurs outils de production pour produire plus vite et en plus grande quantité. Au total, nous vous proposons plus d'un demi-milliard d'euros de commandes de munitions supplémentaires.
Le deuxième défi pour 2026 sera aussi celui d'un passage à l'échelle pour la production en masse de drones. Cette rupture technologique vient transformer les conflits armés. On le voit en Ukraine et au Proche et au Moyen-Orient. Cela est vrai pour les États, mais aussi pour les groupes terroristes. Les technologies évoluent en permanence, elles deviennent obsolètes en à peine 2 à 3 mois. L'enjeu est donc double, d'abord d'être en capacité de produire des drones qui sont à jour technologiquement, et d'autre part de les produire en masse pour saturer le ciel et permettre la pénétration d'une ligne ennemie par certains drones ou des missiles plus complexes. En 2026, les crédits de la mission Défense prévoiront le lancement d'une filière industrielle de production de drones pour 150 millions d'euros. Je veux remercier les industriels français qui ont pris le risque de relever ce défi, en lien notamment avec nos amis ukrainiens.
La défense surface-air et la lutte anti-drone constituent un troisième défi. La protection de notre ciel est la troisième urgence qui justifie l'augmentation des moyens. Les survols de drones de sites stratégiques sur le territoire national sont venus encore le confirmer il y a quelques jours. Le projet de budget prévoit l'achat de radars et de brouilleurs qui doivent protéger notre ciel contre les missiles longue portée mais aussi contre les drones. L'industrie française produit le SAMP-T qui protège nos bases, qui est actuellement déployé en Ukraine. Sa nouvelle version, pour laquelle nous fondons beaucoup d'espoir, connaît un premier succès à l'export. Il va vite s'imposer. Comme au Danemark, il sera un outil reconnu, encore plus efficace que le Patriot américain.
Quatrième défi, la guerre dans le champ électromagnétique, qui est devenue une composante incontournable des opérations dans les trois milieux. Elle impose de pouvoir surveiller, se défendre et attaquer dans ce champ de conflictualité. Le segment de l'attaque électromagnétique, délaissé depuis la fin de la guerre froide, sera renforcé pour équiper nos armées de moyens de brouillage, de l'orage, d'interceptions et d'actions électromagnétiques allant de la faible à la forte puissance.
Autre urgence : l'alerte avancée, qui sera un cinquième chantier pour nos armées. C'est une des grandes leçons de cette nouvelle donne. Il faut être conscient que la capacité à détecter et suivre la trajectoire des missiles qui cibleraient le sol européen est actuellement fournie par les seuls États-Unis d'Amérique par le système SiAW. Ne nous mentons pas, cette dépendance n'est plus acceptable. Aussi, nous portons pour ambition que toutes les composantes soient rapidement développées pour surveiller en autonomie les approches de l'Europe et contribuer à leur défense. Un système d'alerte avancée permanent sera acquis d'ici à 2035. Le démonstrateur de radar transhorizon Nostradamus, unique en Europe, sera porté à maturité opérationnelle, constituant ainsi la première brique d'alerte avancée d'ici à 2030.
La sixième urgence qui est devant nous est évidemment le spatial militaire. Des investissements majeurs ont aussi été engagés pour assurer notre indépendance. La menace se durcit dans l'espace avec des puissances qui visent nos satellites et d'autres qui portent des projets inquiétants d'armes nucléaires embarquées dans l'espace, qui menaceraient des milliers de satellites en même temps et créeraient un grand black-out spatial. En 2026, le budget prévoira la commande de quatre satellites en orbite basse pour la revisite et la résilience, ainsi que des satellites patrouilleurs qui assurent la protection de nos infrastructures spatiales. Au-delà, un quasi-doublement du budget pour le spatial de défense est proposé d'ici 2030, le portant par rapport à celui initialement prévu dans la LPM, à près de 10 milliards d'euros.
L'innovation opérationnelle est la septième urgence. L'intelligence artificielle est une technologie qui bouleverse le combat moderne, notamment pour déployer des flottes de robots, automatiser des attaques, repenser en temps réel des stratégies de défense sur un champ de bataille comme dans le cyberespace. Nous avons créé l'agence ministérielle pour l'intelligence artificielle pour la défense pour répondre à ce défi technologique qui vient d'être doté d'un supercalculateur le plus puissant d'Europe pour le traitement des données classifiées. Ce modèle d'agence doit nous inspirer aujourd'hui pour l'ensemble de l'État dont la modernisation passe à coup sûr par l'intelligence artificielle.
Et bien sûr, il y a le quantique, autre défi, sûrement encore plus brutal, d'ailleurs, que nous relevons avec nos ingénieurs, nos startup, la DGA et les grandes entreprises françaises. Nous n'avons pas à rougir. La France est au rendez-vous des grandes puissances sur ce sujet, avec un laboratoire qui sera créé en 2026 au sein du ministère des Armées pour fédérer l'ensemble des acteurs. Il permettra de développer des technologies qui seront embarquées demain sur notre futur porte-avions ou dans nos sous-marins pour les rendre notamment encore plus discrets.
Mesdames et Messieurs les députés, d'autres chantiers sont à traiter au cours de l'année prochaine. Je ne les développerai pas ici. La ministre des Armées et la ministre déléguée y reviendront. Citons la préparation opérationnelle, les feux dans la profondeur, l'engagement terrestre, le combat naval, l'aviation de combat, l'aviation de transport et la contribution de nos armées à la cohésion nationale. Sur ce dernier point, le service national, annoncé par le président de la République le 27 novembre 2025, accueillera 3 000 jeunes Français dès l'été prochain. Il viendra pleinement faire évoluer notre modèle d'armée, en permettant à une classe d'âge de connaître une sensibilisation qui ne pourra qu'être utile à leur vie de citoyen, mais aussi à la montée en puissance de nos réserves et même des recrutements pour l'active. Ce service sera volontaire, il sera rémunéré et se déroulera sur le territoire national. Car ce réarmement ne peut être uniquement militaire, capacitaire, budgétaire ou technologique, il est aussi moral et humain. Je veux remercier les jeunes Françaises et les jeunes Français qui feront le choix de s'engager pour leur pays.
Mesdames et Messieurs les députés, ces moyens supplémentaires impliquent une mobilisation totale de nos industriels de la défense pour répondre à cette accélération, mais aussi à nos ambitions à l'exportation. C'est aussi un sujet que nous devons porter avec nos partenaires européens, car certains problèmes peuvent et doivent trouver des solutions mutualisables sans faire offense à notre indépendance. La montée en cadence de la production d'armes ne concerne pas uniquement les pays en guerre ou les régimes autoritaires, mais désormais toutes les grandes puissances démocratiques. Le premier enjeu de notre stratégie vise à relocaliser des lignes de production, notamment pour la production de munitions. C'est ce que nous avons déjà accompli pour la poudre explosive avec Eurenco à Bergerac et que nous continuons de porter pour les munitions de petit calibre avec un soutien financier comme normatif de l'État. Demain, de plus en plus d'acteurs financiers privés devront investir dans cette filière qui retrouve un avenir. Produire plus, c'est aussi assurer notre approvisionnement en matières premières, notamment en poussant les industriels à constituer des stocks pour être résilients dans le cas de ruptures d'approvisionnement pour des raisons géopolitiques. De manière plus globale, soulignons que des résultats importants ont été obtenus sur le temps de production de nombreux armements. Mais il reste encore beaucoup à faire, notamment concernant les missiles complexes. Nous n'y sommes pas encore. Des enseignements sont à tirer des industries civiles qui maîtrisent la capacité de produire en masse. Le Gouvernement se félicite du rapprochement de plusieurs acteurs de l'automobile français avec notre industrie de défense, pour partager leur expertise en matière de processus industriel permettant la production de masse et l'optimisation des coûts.
Mesdames et Messieurs les députés, le renforcement de la base industrielle et technologique de défense, c'est aussi un enjeu pour nos voisins européens. Aujourd'hui, près de 65 % des équipements européens sont achetés à l'extérieur de l'Union européenne, essentiellement aux États-Unis. Ce n'est pas ainsi que l'on construit l'autonomie stratégique nécessaire en la matière, c'est pourquoi la France se bat pour obtenir le respect d'une règle simple et de bon sens. L'argent européen et donc du contribuable français doit servir les intérêts européens et donc les industries européennes. C'est ce qu'on appelle « la préférence européenne », nous sommes en train progressivement de gagner cette bataille, comme le montre le bon atterrissage de négociations sur l'instrument SAFE, qui prévoit un prêt de 150 milliards d'euros pour acquérir en commun des équipements militaires, ou sur le texte EDIP, qui définit un programme de moyens internes pour l'industrie de défense européenne. Le respect de la préférence européenne est également un enjeu majeur de la négociation qui vient de s'ouvrir sur le cadre financier pluriannuel de l'Union européenne pour la période 2028-2034. Les lignes bougent favorablement à Bruxelles, mais notre vigilance, pour ne pas dire plus, doit rester totale, car pour certains, ce sujet continue à ne pas être une évidence sur une thématique qui reste la compétence des seuls États membres.
Mesdames et Messieurs les députés, nous devons donner aux armées de la France les moyens d'assumer son rôle de grande puissance, de garantir notre sécurité et de défendre nos intérêts partout sur la planète. L'instabilité politique nous bouleverse au sein de cet hémicycle, mais elle ne doit pas nous couper des réalités du monde. Et nous devons répondre à l'inquiétude des Françaises et des Français. Ils mesurent l'engagement absolu de leurs militaires et comptent sur eux pour les protéger. Le Gouvernement appelle une majorité de députés à s'engager pour le réarmement de notre nation. Elle devra s'accélérer conformément aux annonces du chef de l'État. Pour y répondre, le Gouvernement, je vous le disais, présentera un texte d'actualisation en transparence de la programmation militaire au premier semestre de l'année prochaine où beaucoup pensent que tout peut s'écrouler, que le déclin français est inéluctable, personne pour autant ne songe à douter de nos armées. Ce sont elles qui ont porté les grands succès de la nation, ce sont elles qui ont relevé le pays de ses plus grands périls, ce sont nos anciens combattants qui ont tenu bon dans la moiteur d'une tranchée, la fureur d'un champ de bataille, dans les tempêtes des océans et des mers, depuis les hauteurs d'un avion ou les profondeurs d'un sous-marin.
Alors, Mesdames et Messieurs, les députés, pour eux, pour la France, pour notre indépendance nationale, le Gouvernement vous demande de débattre et de voter pour approuver ou non le principe, je dis bien, le principe, d'une augmentation du budget de la Défense pour soutenir une montée en puissance plus rapide de nos forces armées dès 2026.
Je vous remercie.
[Applaudissements].
La disponibilité des munitions est un impératif opérationnel. Une commande exceptionnelle de plus d'un demi-milliard d'euros est prévue en 2026 pour assurer des niveaux de stocks suffisants en missiles, obus et petits calibres et permettre une transformation profonde des capacités de production des industriels.
La France lancera en 2026 une filière industrielle dédiée aux drones avec un investissement de 150 millions d'euros. L'enjeu est double : produire des drones technologiquement à jour et en grande quantité, pour garantir la supériorité sur le champ de bataille.
La protection du ciel français, y compris contre les drones hostiles, est une priorité. Le budget 2026 prévoit l'achat de radars et de brouilleurs pour défendre les infrastructures stratégiques. Le système SAMP-T, fleuron de l'industrie française, sera renforcé et modernisé, avec l'ambition de dépasser les performances des systèmes concurrents.
Délaissé depuis la fin de la guerre froide, le champ électromagnétique est désormais au centre des opérations militaires. Le segment de l'attaque électromagnétique sera renforcé pour équiper les armées de moyens pour brouiller, intercepter ou neutraliser les systèmes ennemis. Ce renforcement vise à garantir une pleine capacité d'action dans cet environnement tactique.
Actuellement, la France dépend des États-Unis pour la détection de missiles balistiques. Cette dépendance sera progressivement levée avec le développement d'un système d'alerte avancée propre, acquis d'ici à 2035. Le démonstrateur de radar transhorizon Nostradamus, unique en Europe, sera porté à maturité opérationnelle, constituant ainsi la première brique d'alerte avancée d'ici à 2030.
L'espace est devenu un théâtre stratégique à part entière. La France prévoit la commande de quatre nouveaux satellites dès 2026, destinés à renforcer la résilience de ses capacités spatiales. Le budget spatial de défense sera doublé d'ici à 2030, atteignant près de 10 milliards d'euros. Des satellites patrouilleurs viendront également protéger nos infrastructures critiques face aux menaces croissantes.
L'intelligence artificielle (IA) et les technologies quantiques sont appelées à bouleverser les modes d'action militaire. La France a créé une agence ministérielle dédiée à l'IA pour la Défense, équipée du supercalculateur le plus puissant d'Europe pour le traitement de données classifiées.
Un laboratoire du quantique sera lancé en 2026 au sein du ministère des Armées pour fédérer l'ensemble des acteurs de la filière. Il aura pour objectif de développer des technologies embarquées innovantes pour les futurs équipements militaires.
Face à une accélération de la menace, la France met en place un service national d'une durée totale de 10 mois. Rémunéré, il est ouvert aux jeunes de 18 à 25 ans, sur la base du volontariat.
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