09/04/2025 | News release | Distributed by Public on 09/04/2025 03:33
04.09.2025
Du 23 au 26 août 2025, plus de 2 000 militant·es se sont retrouvé·es à Talence, près de Bordeaux, pour l'Université d'Été des Mouvements Sociaux et des Solidarités. Un rendez-vous crucial à l'heure où les offensives autoritaires et antisociales s'accélèrent.
Dans un monde ravagé par les guerres, les politiques néolibérales, et la montée des extrêmes-droites, l'UEMSS a offert un espace de réflexion pour construire des alliances concrètes. Près de 140 ateliers et conférences ont ainsi permis de relier luttes locales et défis globaux. Des voix venues d'Afrique, d'Abya Yala, du Moyen-Orient et d'Europe étaient présentes pour partager colère et détermination à agir sur des enjeux vitaux tels que la lutte contre les autoritarismes, la militarisation du monde et les violences d'État, la destruction du vivant et les violations des droits humains. Guidées par cette question : comment construire des solidarités concrètes, matérielles et victorieuses ?
A ce titre, cette édition a souligné la nécessité de renforcer les outils de contre-pouvoir, notamment les médias indépendants et les pratiques d'informations enracinées dans les luttes, tant en France qu'à l'international. Dans cette bataille culturelle en cours, il est essentiel de reprendre le pouvoir sur nos récits, les imaginaires et notre mémoire. Pour joindre les actes à la parole, différents médias se sont réunis pour animer « Radio Commune », dont les émissions ont rythmé ces quatre jours (les podcasts seront bientôt disponibles !)
La diversité des participant-es et de leur culture politique - syndicalistes, féministes, organisations de solidarité internationale, acteur-ices de l'économie sociale et solidaire ou de l'éducation populaire - a enrichie les échanges pour un croisement complémentaire d'expériences. Sans céder à la résignation, les appels à la résistance ont été forts et des alliances, renforcées au fils des précédentes éditions, voient se dessiner des fronts communs prêts à porter une voix unifiée lors des grands rendez-vous internationaux que sont la Cop30 à Belém ou le Forum Social Mondial de Cotonouau Bénin sans oublier le mouvement social qui s'annonce autour du 10 septembre en France !
Bien sûr, ce foisonnement est aussi mise aux défis de leurs angles aveugles et de leurs contradictions. A nouveau, il est apparu clairement que nos espaces ne sont pas exempts de tensions et peuvent encore être source de certaines violences. Si certains comportements menacent encore de rompre des alliances internationalistes véritablement antiracistes et décoloniales, ces enjeux continuent d'être travaillés au sein de nos mouvements où l'attention au soin et à la justice se font chaque fois plus prégnantes.
Membre du réseau CRID, la Fondation a participé activement au processus d'organisation de cette édition de l'UEMSS. Fidèle à notre mission de « Mise en lumière », nous avons réalisé des entretiens avec les collectifs présents lors de ces rencontres. Nous avons par exemple pu découvrir avec Carla la lutte menée par les communautés autochtones à Jujuy en Argentine menacées par l'exploitation du lithium sur leur territoire tandis que Scarlett du collectif Debt for Climate nous a partagé les différentes stratégies mises en œuvre pour annuler les dettes des pays du Sud global qui nourrissent le système colonialiste et néolibéral actuel.
Dans cette même volonté de mise en lumière, nous avons participé à l'exposition collective « La Terre Eventrée. Lutte des peuples autochtones contre l'extractivisme » aux côtés des associations Teje et Guayusa et du média MulluTV. Du Chili au Brésil, de l'Équateur à la Colombie, les différentes photographies représentaient des fragments des luttes menées au cœur de ces territoires d'Abya Yala contre le rouleau compresseur capitaliste et ses logiques productivistes prédatrices.
Nous avons également participé aux échanges autour des lieux de solidarités comme fabrique du commun, de résistance et de transformation à partir de notre expérience au sein de la Maison des Utopies en Expérimentation (la MUE) à Cluny. Enfin, nos liens avec l'association France-Libertés Gironde ont permis d'éclairer des initiatives ancrées dans le territoire, notamment la dynamique de reconnaissance des droits du fleuve Garonne. Après des mois de plaidoyer et construction collective, la « déclaration des droits du fleuve Garonne » a été signé par différent-es élu-es et collectifs d'habitant-es et associations du territoire, ouvrant une nouvelle page de l'histoire du fleuve qui peut désormais compter sur le collectif « Gardien-nes de la Garonne » pour défendre ses droits et son intégrité.
Être à l'UEMSS, pour la Fondation, c'est affirmer une solidarité internationaliste, l'importance de soutenir celles et ceux qui défendent les communs, et construire, ensemble, les chemins d'émancipation collective. Parce que nos luttes sont liées, et qu'aucune transformation ne se fera sans alliances.