11/15/2024 | News release | Distributed by Public on 11/15/2024 11:50
« Alors que nous nous approchons non seulement de l'hiver mais aussi du triste cap des 1.000 jours depuis le début de l'invasion de grande ampleur de la Fédération de Russie en 2022, nous pensons bien sûr aux plus de 12.000 personnes qui ont été tuées », a souligné Matthias Schmale, décrivant l'angoisse ressentie par les Ukrainiens face à la guerre.
« À ce jour, les infrastructures civiles ont été décimées, avec plus de 2.000 attaques contre des établissements de santé et deux millions de maisons endommagées », a ajouté le responsable de l'humanitaire s'exprimant depuis Genève.
Près de quatre personnes sur dix en Ukraine ont besoin d'une aide humanitaire, mais l'une des préoccupations les plus pressantes concerne les habitants des tours d'appartements, qui sont confrontés à leur troisième hiver glacial consécutif, en raison des « attaques systématiques » contre les infrastructures énergétiques.
« On m'a dit qu'à l'heure actuelle, 65 % de la capacité de production d'énergie de l'Ukraine a été détruite », a signalé M. Schmale.
Dans la mesure du possible, les équipes d'aide des Nations Unies et leurs partenaires fournissent du combustible solide et des vêtements chauds aux communautés vulnérables, mais la situation est plus précaire pour le « grand nombre » de personnes vivant dans des immeubles d'habitation.
« On ne peut évidemment pas livrer une tonne de combustible solide à un immeuble de grande hauteur », a expliqué le Coordinateur humanitaire, ajoutant que les abris collectifs dans les villes qui fournissent des repas chauds, une douche et une boisson chaude sont les bienvenus, mais ne se sont « pas suffisants ».
L'une de ses plus grandes inquiétudes est que les forces russes ciblent à nouveau le secteur de l'énergie, alors que les températures chutent et deviennent glaciales.
« Il pourrait s'agir d'un point de basculement qui entraînerait d'autres déplacements massifs à l'intérieur et à l'extérieur du pays », a averti M. Schmale. « Il ne s'agit donc pas seulement de trouver des solutions techniques, mais aussi d'exhorter la communauté internationale à faire sa part pour mettre fin à cette guerre ».
À ce jour, l'ONU, les ONG nationales et internationales et les organisations bénévoles ont apporté au moins un type d'aide à 7,2 millions de personnes en Ukraine, grâce aux 1,8 milliard de dollars reçus pour la réponse humanitaire.
Pour se préparer à l'hiver et répondre aux besoins urgents de 1,8 million de personnes jusqu'en mars en fournissant du combustible solide, en veillant à ce que les systèmes d'approvisionnement en eau continuent de fonctionner et en apportant une aide en espèces, les Nations Unies et leurs partenaires ont besoin de 500 millions de dollars.
Mais la situation est dangereuse en première ligne pour les communautés et les travailleurs humanitaires, dont neuf ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions cette année. Les installations humanitaires ont également été endommagées.
« De nombreuses personnes m'ont dit, lors de mes visites, qu'elles avaient l'impression que les civils, les infrastructures civiles et la société civile étaient de plus en plus ciblés par les attaques de drones ; et les attaques de drones sont terribles, je n'ai pas besoin de vous les décrire », a partagé M. Schmale, citant les témoignages de personnes décrivant avoir été suivies par des drones.
« Il s'agit en partie d'une terreur psychologique, car on ne sait jamais si les drones vont frapper ou s'ils se contentent d'observer », a-t-il expliqué.
Interrogé sur la manière dont la nouvelle administration américaine pourrait s'efforcer d'alléger les souffrances en Ukraine, le Coordinateur de l'aide des Nations Unies a souligné que le Secrétaire général souhaitait que le soutien humanitaire « significatif » des États-Unis se poursuive.
« Ils ont été de loin notre plus grand soutien individuel », a fait valoir M. Schmale. « L'espoir est qu'ils comprennent, comme l'administration actuelle, qu'il y a d'énormes besoins humanitaires auxquels il faut continuer à répondre ».