 UNOG - United Nations Office at Geneva
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10/30/2025 | News release | Distributed by Public on 10/30/2025 15:57
« Le risque de guerre nucléaire est déjà suffisamment alarmant », a prévenu Farhan Haq, porte-parole adjoint du Secrétaire général, lors du point de presse quotidien à New York.
La réaction onusienne faisait suite à un message publié mercredi sur les réseaux sociaux par le chef de la Maison Blanche, affirmant avoir instruit au Pentagone « de commencer à tester nos armes nucléaires sur un pied d'égalité ». M. Trump réagissait à l'annonce par le Kremlin de la conduite d'un essai de drone sous-marin russe à propulsion nucléaire en début de semaine.
Pour les Nations Unies, relancer la course aux essais serait une faute historique. « Toute activité nucléaire susceptible d'entraîner une erreur de calcul ou une escalade aux conséquences catastrophiques doit être évitée », a insisté M. Haq. « Nous ne devons pas oublier l'héritage désastreux de plus de 2 000 essais d'armes nucléaires effectués au cours des quatre-vingts dernières années ».
Dans les faits, la Chine, la Russie et les États-Unis n'ont pas réalisé d'essais nucléaires depuis les années 1990.
« Les essais nucléaires ne peuvent jamais être autorisés, quelles qu'en soient les circonstances », a rappelé le porte-parole. L'avertissement renvoie directement au Traité d'interdiction complète des essais nucléaires, pierre angulaire du régime de non-prolifération, adopté en 1996 mais jamais entré pleinement en vigueur, faute de ratifications suffisantes. Les États-Unis, la Chine, l'Iran et la Corée du Nord n'ont toujours pas ratifié le traité.
Robert Floyd, secrétaire exécutif de l'Organisation du traité d'interdiction complète des essais nucléaires, a rappelé la portée du texte : « Le traité interdit toutes les explosions nucléaires, et notre organisation peut et détectera toute explosion nucléaire où qu'elle se produise sur la planète ». Son agence, basée à Vienne, dispose d'un réseau mondial de surveillance qui a permis d'identifier les six essais nord-coréens réalisés depuis 2006.
Mais M. Floyd voit aussi, dans ce moment d'instabilité, une chance à saisir : « C'est l'occasion pour les dirigeants du monde de s'unir, sur un pied d'égalité, pour ratifier le traité et atteindre l'objectif commun d'un monde libéré des essais nucléaires ».
Pour l'ONU, il ne s'agit pas seulement d'un débat technique, mais d'une question de survie collective. Les essais du XXᵉ siècle ont laissé derrière eux des terres contaminées, des générations marquées et un traumatisme mondial encore vif.
En évoquant leur reprise, Washington risque de raviver un passé que la communauté internationale espérait définitivement révolu.