Bilan climatique d’avril 2025 : le 5ᵉ mois d’avril le plus chaud jamais enregistré

Ce qu'il faut retenir :

• avril 2025 au 5ᵉ rang des mois d'avril les plus chauds avec une anomalie de température de +1,7 °C;
• deux épisodes anormalement chauds en début et fin de mois avec des records mensuels de température battus ;
• des précipitations déficitaires sur la moitié nord du pays pour le 3e mois consécutif ;
• un épisode neigeux exceptionnel sur les Alpes mi-avril, des précipitations abondantes sur le nord de la Nouvelle-Aquitaine avec crues et inondations;
• un ensoleillement encore très excédentaire sur la moitié nord du pays comme en mars, un soleil plus timide sur la moitié sud.

Températures : avril anormalement chaud

Avec une température moyenne de 13,5 °C et une anomalie de +1,7 °C par rapport à la normale, avril 2025 se hisse au 5ᵉ rang des mois d'avril les plus chauds depuis le début des mesures en 1900.

Evolution des températures en France en avril 2025.

L'anomalie de température est particulièrement marquée sur les températures maximales et sur le nord du pays avec 2 à 3 °C au-dessus de la normale.
La douceur a été omniprésente au cours du mois, avec deux épisodes anormalement chauds en début et fin de mois, au cours desquels les 25 °C ont été dépassés, les 30 °C presque atteints.

Un épisode de chaleur précoce, mais pas inédit en fin de mois

En toute fin de mois, un épisode de chaleur précoce remarquable sur le Nord-Ouest s'est mis en place.

Le 30 avril, il n'a jamais fait aussi chaud la nuit, pour un mois d'avril sur certaines villes :

• 14,4 °C à Quimper (Finistère) ;
• 14,4 °C à Arzal (Morbihan) ;
• 13,7 °C à Plouguenast (Côtes-d'Armor).

Sur le Finistère, le mois d'avril 2025 est le 2ᵉ mois d'avril le plus chaud, ex æquo avec 2007, derrière avril 2011.

Précipitations : de grandes disparités régionales

À l'échelle du mois et du pays, la pluviométrie est proche de la normale, mais elle masque de grandes disparités.

Cumuls des précipitations en avril 2025 - rapport à la normale 1991-2020

Le nord de la Nouvelle-Aquitaine, les Alpes ou encore la Corse affichent un excédent pluviométrique atteignant localement deux fois la normale. En milieu de mois, des pluies abondantes et durables ont engendré des crues et des inondations dans le Sud-Ouest.
Au nord de la Loire, sur le Roussillon ou dans le delta du Rhône, la pluviométrie est déficitaire.

Près de la Manche, il est tombé moins de 20 mm au cours du mois, soit à peine le tiers de la normale. C'est le troisième mois consécutif avec une pluviométrie déficitaire sur les régions les plus septentrionales. En conséquence, les sols se sont asséchés dès le début du mois de mars.

Des chutes de neige abondantes sur les Alpes mi-avril

Dans la nuit du 16 au 17 avril, un "retour d'est" apporte des chutes de neige abondantes, parfois exceptionnelles pour un mois d'avril, sur les massifs frontaliers alpins, notamment en Savoie.

On relève ainsi 38 cm à Bourg-Saint-Maurice à 865 mètres d'altitude (plus haute valeur d'avril jamais mesurée depuis le début des mesures en 1945), 36 cm à Chamonix (1042 mètres). En altitude, les cumuls sont très importants : 90 cm à Val-d'Isère et Val-Thorens, 1 m à Tignes.

Des pluies abondantes et des inondations dans l'ouest de la France

Les 19 et 20 avril, des précipitations abondantes touchent le nord de la Nouvelle-Aquitaine entrainant crues et inondations. On relève plus de 50 mm en 24 h, près de 100 mm en 48 h sur les Charentes, la Gironde, la Dordogne et le Limousin, entraînant des crues et des inondations. Au cours de l'épisode, il est tombé :

• 84 mm à Brive ;
• 73 mm à Bordeaux ;
• 62 mm à Limoges.

Ensoleillement : beaucoup de soleil au nord

La persistance de conditions anticycloniques au nord, et plus perturbées au sud, ont favorisé un ensoleillement plus généreux sur la moitié nord que sur la moitié sud, comme en mars.

Anomalie d'ensoleillement en avril 2025. Rapport à la normale 1991-2020

L'anomalie de durée d'ensoleillement atteint +20 % au nord de la Seine, localement +40 %. Les régions les plus méridionales, telles que le Sud-Ouest ou encore PACA, enregistrent en revanche un déficit de 10 %.
À l'échelle du mois et du pays, l'excédent de durée d'ensoleillement atteint 10 %.

271 heures de soleil au Touquet

Le soleil a été plus généreux sur la moitié nord que sur la moitié sud. La durée d'ensoleillement a ainsi atteint :

• 271 heures au Touquet (Pas-de-Calais) ;
• 256 heures à Saint-Quentin (Aisne) ;
• 234 heures à Ajaccio (Corse-du-Sud) ;
• 217 heures à Marignane (Bouches-du-Rhône).

Retour sur des faits marquants

Deux épisodes de douceur en début et fin de mois

• Paris, capitale la plus chaude d'Europe d'un jour
• Un épisode de chaleur précoce remarquable du 28 avril au 3 mai 2025

Pluie : de grandes disparités régionales

• Le nord du pays en manque de pluie