07/22/2025 | Press release | Distributed by Public on 07/23/2025 08:26
Le président de l'Association des journalistes du Burkina Faso (AJB), Guezouma Sanogo, et le journaliste de la radio Femina FM, Phil Roland Zongo, ont rejoint Ouagadougou et leurs proches dans la soirée du 21 juillet, après quatre mois de réquisition forcée, quelques jours après la réapparition de Boukari Ouoba, Luc Pagbelguem et Kalifara Séré. Reporters sans frontières (RSF) s'en réjouit mais demande aux autorités de faire toute la lumière sur le sort de Serge Oulon, Adama Bayala et Alain Traoré.
Après quatre mois de calvaire, les membres de l'Association des journalistes du Burkina (AJB) peuvent enfin souffler. Réquisitionnés dans la zone de Fada N'Gourma, à l'est du pays, selon les information de RSF, depuis la fin mars, leur président, Guezouma Sanogo,et Phil Roland Zongo, journaliste travaillant pour la radio Femina FM et membre de l'AJB, sont rentrés à Ouagadougou auprès de leurs proches, dans la soirée du 21 juillet.
Guezouma Sanogo avait été arrêtéle 24 mars au Centre national de presse Norbert Zongo, dans la capitale burkinabè par des membres présumés de l'Agence nationale de renseignement (ANR). Quant à Phil Roland Zongo, sa réquisition n'avait jusqu'à lors pas été rendue publique par ses proches. Le journaliste a été arrêté à son domicile le 23 mars, selon les informations recueillies par RSF.
Le 21 mars, Guezouma Sanogo et Phil Roland Zongo avaient, lors d'un congrès de l'AJB, respectivement dénoncé la transformation des médias publics en outils de propagande et demandé la libération des journalistes enlevés et réquisitionnés. Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Pingdwendé Gilbert Ouedraogo, n'a pas répondu, à date, aux sollicitations de RSF.
"La réapparition de Guezouma Sanogo et de Phil Roland Zongo met fin au calvaire vécu par les membres de l'Association des journalistes du Burkina, près de quatre mois après le début de la réquisition forcée de trois autres de ses membres, tous libérés entre le 17 et le 21 juillet. Ils n'auraient jamais dû être réquisitionnés de force ! Tous ces enlèvements sont intervenus après qu'ils ont publiquement dénoncé le musellement de la presse et la réquisition ciblée de journalistes - dont au moins deux sont encore au front à l'heure où nous écrivons ces lignes. RSF demande à présent aux autorités de faire toute la lumière sur le sort des journalistes, vraisemblablement toujours réquisitionnés ou portés disparus, et de mettre fin à la culture du silence imposée à l'ensemble de la profession.
Ces libérations surviennent quatre jours aprèscelles d'un autre membre de l'AJB, Boukari Ouoba, et du journaliste de la chaîne privée BF1, Luc Pagbelguem. Le chroniqueur de la même chaîne, Kalifara Séré, a également retrouvé ses prochesaprès une réquisition forcée et plus de 380 jours d'absence dans la soirée du 11 juillet.