12/26/2025 | News release | Distributed by Public on 12/26/2025 13:11
Début décembre, plus de 530 cas et plus de 30 décès ont été officiellement signalés. Les Nations Unies préviennent toutefois que la réalité est probablement bien plus sombre, en raison d'une sous-déclaration massive.
Les régions de Mopti et Ségou, dans le centre, et de Tombouctou, dans le nord-ouest, concentrent les taux de mortalité les plus élevés. Des territoires déjà parmi les plus exposés à l'insécurité, aux restrictions de circulation et à l'effondrement des services publics. Dans ces zones, la maladie se propage sur fond de pénuries de vaccins et d'un accès limité aux soins, aggravés par les déplacements de populations et l'instabilité persistante.
Face à l'urgence, le chef de des secours d'urgence de l'ONU, Tom Fletcher, a débloqué un million de dollars du Fonds central d'intervention d'urgence des Nations unies (CERF) afin de financer une réponse sanitaire immédiate. Cette enveloppe doit permettre à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) de déployer des équipes médicales d'urgence, de fournir antibiotiques et antitoxines, de renforcer la prévention des infections, la prise en charge des malades, le suivi des contacts et la sensibilisation des communautés.
Mais cette mobilisation sanitaire se heurte à une réalité brutale : l'accès humanitaire au Mali est de plus en plus compromis. Dans de larges pans du centre et du nord du pays, les pénuries de carburant, les restrictions de mouvement et l'insécurité ont ralenti les interventions de terrain au cours des dernières semaines. Les cliniques mobiles voient leur rayon d'action réduit, les chaînes d'approvisionnement sont fragilisées et les populations les plus isolées restent hors de portée des soins.
La flambée de diphtérie s'inscrit ainsi dans une crise humanitaire plus large. Dans un pays où plus d'un quart de la population a besoin d'aide, la maladie révèle une fois de plus la vulnérabilité des structures étatiques.