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09/23/2024 | Press release | Distributed by Public on 09/24/2024 08:34

LOUPS GAROUS Légendes du Nord Est de la France

En 1977, la région des Vosges fut le théâtre d'un carnage animalier mené par un canidé défiant la conscience humaine, qui fit régner la terreur et se transforma en légende.

Tout débute le 28 mars, lorsqu'un éleveur de Domèvre-sur-Durbion, un petit village de la plaine des Vosges proche d'Épinal, retrouve sept brebis mortes dans son parc. Près de Rambervillers, en Lorraine, des forestiers constatent d'étranges empreintes de carnassier. Le 30, celle qu'on commence à appeler « la Bête », tue onze brebis et agneaux à Hadigny-les- Verrières, une biche costaude le 31 à Romont, et vingt-six brebis, le 9 avril à Moriville. La bête semble se terrer dans l'immense forêt de Rambervillers. Au fil des semaines, elle massacre toutes sortes d'espèces : vaches, moutons, chèvres, et même taureaux et un poulain... On s'étonne qu'elle soit capable de tuer des animaux de plus de cent kilos, qu'on retrouve déchiquetés, parfois à moins de cent mètres des habitations des propriétaires. Vingt‐six battues mobilisant plus de 1800 personnes sont organisées entre le 8 avril 1977 et l'hiver 1977‐1978. Des témoins décrivent la bête trapue, costaude, au poil long, au pelage roux et à la queue courte, noire et touffue. Ses empreintes - 12,5 cm sur 8 cm - laissent imaginer sa forte constitution. On estime qu'elle pèse environ soixante kilos. On pense sa vitesse rapide, son intelligence certaine (elle sentirait les hommes à 300 mètres de distance et déjoue leurs pièges) et ses capacités physiques hors norme. En mai 1977, la bête change de zone de chasse. Elle attaque dans la vallée de la Vologne, et tue du côté de Deycimont, Prey et Jussarupt, puis aux Bas Rupts. Un plan d'attaque intercommunal est mis en place par les autorités. On pense la bête arrivée dans les Hautes-Vosges, où la vaste forêt semble un coin idéal pour se cacher. Le 22 mai, elle sévit à La Bresse. Les attaques se poursuivent mois après mois, parfois en bordure de village et, en octobre, la voici qui frappe en plein jour. En novembre, elle fait vingt victimes dans le village de Rochesson. Le 5 novembre, plus de quatre cents personnes participent à une battue dans la forêt de Noire Goutte. La bête reste introuvable et continue de faire des victimes jusqu'au 15 novembre 1977. Le bilan s'élève à près de 300 animaux tués en six mois. On organisa encore une grande battue, en pleine neige, à Cornimont en janvier 1978.

Cette période fut traumatisante pour les habitants de cette région, qui se demandaient s'ils avaient affaire à un loup ou un monstre. L'histoire, très alimentée par la presse locale et nationale, a gagné la France entière. Les interprétations sont allées bon train. Certains ont imaginé qu'un dresseur sadique avait lâché un fauve dans la région pour semer la terreur. Les soupçons ont été portés sur un industriel allemand, propriétaire du château d'Hadigny-les-Verrières, Manfred Reinartz, qui fut victime d'un lynchage public et médiatique avant que la justice ne règle cette affaire.

Le mystère de la Bête des Vosges n'a jamais été élucidé. L'hypothèse la plus répandue est qu'il s'agissait d'un loup ou lupoïde de grande taille, les analyses de morsures laissant à penser que cet animal était plus agressif d'un loup classique, mais aucune bête conforme à ces suppositions n'a été tuée. Le phénomène a fini par s'estomper à la fin des attaques, mais a laissé la Lorraine en état de choc et est entré dans le folklore vosgien, au point de donner son nom à une bière et autres produits régionaux,qui participe ainsi à raviver le souvenir de ce mystère non élucidé.

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